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Le poids cruel de la rébellion

...Le résultat est tombé dans une attente insupportable entre ceux persuadés de gagner et ceux qui avait déjà le goût amer de la défaite, la borne a annoncé le nom du "grand" Leader Rebelle. Ces derniers jours tout le monde ne parlait que de ça, les élections. Qu'il est triste de s'attacher autant à cette vulgaire mascarade, qui à coup sûr ne changera pas grand chose et qui au mieux déliera quelques langues, quelques frustrations ou rancœurs. Pour d'autres, le camps des vainqueurs ça va être l'heure de l’apologie, la grande victoire, l'espoir de pouvoir mettre en place une nouvelle organisation ou de nouveaux projets..comme si il avait fallut attendre ce poste pour le faire. Quelle futilité.
...J'entends déjà les contestataires se heurter à l'argument ultime du vote majoritaire ..à une voix près quand même...mais attention la majorité a parlé...elle s'est tue en votant je dirais plutôt. Tout est question de point de vu et affaire de légitimité ...autant dire de tout et de rien...plus encore de rien.

Elle entoure la gouttière avec ses mains pour grimper sur la terrasse d'une maison.
Observant ainsi l'étendu du secteur, les lueurs des enseignes lumineuses qui percent le smog, tout est flou. Alors que dans ses oreilles les écouteurs diffusent en boucle, un air dès plus mélancolique.
Un vent léger, fait flotter dans l'air ses cheveux, le regard est droit pour ne pas ne laisser entraîner par le vide.
...C'est important de prendre la hauteur, ça évite de se morfondre et de ramper sur le sol. Sortir aussi de sa bulle...voir au delà de soi même.
Quittant ses pensées elle se surprend à parler à haute voix, s'adressant au vent ou que sais je encore.
"Je me rappelle de l'enthousiasme qui animait mes premières années, qui aujourd'hui a était balayé par la réalité, la mienne pas celle des autres.
De ce temps perdu, de ce temps volé, de ce gouffre dans lequel il ne fallait pas tomber.
Nous nous paralysons, nous même, avec nos principes, notre ferveur, notre allégeance...au nom de la rébellion ..au nom de quoi ?
Avons nous réellement besoin d'elle pour nous battre, ne résume-t-elle pas nos propres échecs ou notre inaction?
Battez vous..oui faites ...contre le pourrissement de vos idéaux, contre vos vérités, vos certitudes...rien de toussa n'est vrai.
Pavanez fièrement avec vos armures et vos discours...quand le soir vous êtes seul et que personne n'est là pour les voir ou les entendre.
Y croyez vous vraiment ..ou est ce une manière de vous en persuader?
Notre avenir n'existe pas..
J'ai comprit que ce n'est pas contre l'impériale, dont j'ignore presque tout, dans lequel je ne vis pas , dont je subis parfois les répressions...que je dois me battre ou me défendre. Mais c'est bien avec ceux que je vis, rebelle , qui ne porte son nom que pour donner un sens à son existence. Une lutte qui ne se limite pas à des rapports physiques mais aussi contre des rapports de domination.
Oui le passé, ceux qui se sont battus avec des raisons bien plus que concrètes de le faire ...ils voulaient avoir leur liberté, qui s'élevait parfois au simple fait de refuser un ordre établit.
Mais aujourd'hui, l'impérium s’effondre sur lui même, en créant lui même les armes de sa propre chute...il n'a plus besoin de personne se crispant sur ses lois pour se donner encore l’illusion de la force par la répression...si il tend à se protéger autant c'est bien qu'il se sent déjà affaiblit.
Alleria n'avait pas tord...sans objectifs la rébellion va disparaître...oh terrifiante pensée..suis je une hérétique à croire qu'une nouvelle vision du secteur doit prendre forme...oui je l'avoue je ne veux pas vieillir avec l'héritage d'un passé qui ne m'appartient pas, dont je dois pourtant fièrement porter les couleurs.
Je ne peux pas non plus en vouloir à ceux qui y croient ...nous devons tous faire nos expériences ou nos erreurs...je les laisse donc. Aucun être vivant qu'il soit LR ou simple ouvrier ne peut porter sur ses épaules le poids cruel de la rébellion.
Au même titre que de brandir la démocratie comme solution à tous nos problèmes, c'est agiter un leurre. La démocratie du moins comme nous pouvons la concevoir, ne se légitime pas par une majorité. Elle ne va pas faire naître une flagorneuse société rebelle...une collectivité se crée par l'association des individus et non le contraire...
Rangez vos mots quand votre seul argument porte le nom de la démocratie...

Je suis clairvoyante sur mon propre chemin et cela devrait me suffire amplement.
Je ne suis pas seule non plus à croire à une nouvelle vision du secteur, partout ça rumine, les illusions laissent place à l'imagination. Un simple mais cruciale..."et si c'était possible de".
Car du haut de mon toit, je vois malgré le voile épais une infini de possibilités. Qui ne demandent qu'à être tentées. La destruction est parfois nécessaire pour laisser la place à notre créativité plutôt que de s'attacher à des valeurs ou à une identité obscure. Si nous partions du fait que nous ne sommes rien nous pourrions être...
Elle marque une pause, laissant le silence finir sa réflexion sur "notre devenir" elle n'est certainement pas prophète ...
Et toi Grisha ..tu es partit du jour au lendemain, tu me laisse encore une fois seule...mais au final c'est bien ça notre sort à tous...notre passé, notre présent ou même notre du futur..la fidèle compagnie: la solitude..."
Une pluie légère mais acide commence à s'abattre, la forçant à arrêter son monologue et à quitter le toit, par là où elle était arrivée.

◊ Commentaires

  • Aillas~45317 (374☆) Le 13 Janvier 2014
    Je le dis et répète.
    On va tout casser.
    Avis aux vieux grabataires. Jeunes en désarroi.
  • Flavie~46733 (0☆) Le 13 Janvier 2014
    j'aime la profondeur de ce texte, cette introspection... n'étoile
  • Odul (672☆) Le 13 Janvier 2014
    Elle a intérêt à s'introspecter!
  • L-X~19531 (1540☆) Le 13 Janvier 2014
    Et bhé... le smog est vraiment lourds de désillusions amères de l'autre côté du sas en ce moment. Mais ça fait plaisir de voir tant de textes, très beaux pour la plupart.