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Innerworld - Ozkar

Les lieux avaient cessé de collapser à vitesse grand V. Les murs de béton fissurés s’étaient vu colmatés par la glace qui avait pris le dessus, et tué toute vie.
Elle s’était endormie. Là, dans cet appartement qui n’était pas le sien, dans cette armure qui ne la quittait jamais, le dos contre une vitre, son FL posé contre son épaule.
Et elle était de retour, mais cette fois, cette visite était plus vive.
Elle devait prendre à garde à ce que l’eau transformée en glace sur le sol ne la fasse pas glisser.
Cet entrepôt n’avait presque pas changé. Certains morceaux de béton arrachés des murs semblaient flotter dans une absence de gravité. Pourtant, elle n’avait aucun mal à se déplacer jusqu’à la cage d’ascenseur, et ses pieds frappaient le sol de tout leur poids.
Elle frissonna. Etait-ce le froid rêveur qui l’atteignait, sa peau était-elle devenue sensible aux rudes conditions qui la poussait à passer ses nuits hors d’un lit… Ou s’inquiétait-elle simplement de l’étage auquel l’ascenseur l’arrêterait cette fois.
Elle poussa la grille qui grinça, comme toujours, jetant un regard oblique plein d’appréhension sur les rangées de larges boites de plastique, qui couvraient les rayonnages contre les murs effrités.
Sa main appuya sur le bouton qui la menait toujours vers le haut. Et alors que dans un effort retentissant, l’ascenseur s’ébranla, son reflet déformé capta son regard dans une vitre encore assez polie. Elle n’y vit que l’horreur de ce qui se tapissait au fond d’elle, et qui avait les mêmes yeux jaunes de bête sauvage.
Une porte ocre apparue devant elle, alors que l’ascenseur peina à s’arrêter sur sa lancée, s’écroulant un peu, si bien qu’il ne put finir son chemin à la perfection. Le haut de la porte, ainsi caché par l’ascenseur défectueux, elle ne savait pas qu’elle était cette pièce. Elle poussa le synthébois, grimpa sur le palier dans un effort, et… La lumière l’aveugla.
Après tout ce temps, la mémoire lui faisait défaut, mais elle se rappelait de cette salle d’entraînement en SR. Souvent, là où ils avaient reproduit une partie des ST, elle se cachait. Elle s’était cachée là plusieurs fois, pour survivre à des tas d’épreuves.
Mais ce jour-là n’était pas l’un de ces jours. Là où les jeunes comme elle s’entraînaient encore, cet outrilien aux écailles ocre trônait sur un meuble, perché, absorbé dans son deck.
Elle se souvenait de lui comme d’un être discret, timide, peu charismatique. Elle n’a jamais su ce qui l’a poussée à lui parler, ce jour-là. A lui demander ce qu’il faisait sur son deck. Question qui l’embarrassa.
Mais ce fut le début de quelque chose.
Ozkar.
Il n’était pas beau, pas comme lui. Mais il avait cette douceur et ce désespoir. Ce désespoir de la posséder, et la douceur de ses yeux qui semblaient l’implorer d’être à lui.
Ne pas s’attacher à lui n’était pas possible. Elle l’aima, autant que le monstre qu’elle est le pouvait. Il ne lui fut pas loyal au final, et elle non plus.
Mais cette scène…Cette scène était chaleureuse. Elle, si différente, assise à côté de lui, penchée sur son deck, échangeant tout bas, lui arrachant des sourires discrets.
Au rythme des coups échangés, dans un SR glorieux qu’elle ne retrouverait jamais.
Alors, elle décida de rester là, et de se regarder à ses côtés. De se regarder faire connaissance avec celui qui deviendrait si important à ses yeux, et à qui elle offrirait si peu. Celui qui montrerait à la fois tant de courage pour elle, et aussi tant de couardise.
Car il avait tout pris. Son amour, son corps, son obsession. Et pour Oz, il ne resta plus rien.
Un sentiment de culpabilité et de regret profond montant dans sa poitrine sous ce spectacle, car elle se souvenait de la suite. De ce qu’il advenu d’eux.
Il était temps de partir, et de refermer cette porte. Alors elle se redressa, et quitta la grande pièce à l’odeur de sueur, et où retentissaient encore des rires. Elle se demanda si ce cercle existait encore. S’il était encore plein de vie, comme lorsqu’elle était arrivée là.
Probablement pas. Rien ne dure, et elle le savait. Pourquoi elle, elle persistait ? Par lâcheté. Par haine. Par peur et crainte. Car aujourd’hui elle était réduite à cela : la peur. La solitude.
Elle reprit l’ascenseur pour redescendre, mais jamais tout en bas. Elle savait ce qu’il y avait tout en bas. Et même après tout ce temps, elle n’était toujours pas prête à aller voir en bas.
Elle contempla l’entrepôt, dont les dégâts et la ruine étaient le reflet de la détérioration de sa psychée. Elle savait qu’un jour, elle serait si abîmée, que Thallys ne pourrait plus la cloner.

Et lorsqu’elle rouvrit les yeux, dans l’appartement défraichit, le visage ocre était imprimé sur sa rétine.
Ozkar.

Spoiler (Afficher)
Il était temps qu'Ozkar ait son hommage rien qu'à lui. Merci pour le RP, Ozlem n'oubliera jamais.
@Ozkar~72858
Je suis toujours merdique pour les mise en page, mais dans les romans, y en a pas, donc voilà.

Informations sur l'article

Innerworld
20 Novembre 2023
280√  13☆ 4◊

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◊ Commentaires

  • Edith (155☆) Le 20 Novembre 2023
    [ hrp - C'est vraiment très beau ❤️ ]

  • Ozkar~72858 (13☆) Le 20 Novembre 2023
    Ca aura été une relation compliqué du début à la fin, mais O combien riche et intéressante à jouer avec toi. Merci.

  • Ozlem (147☆) Le 20 Novembre 2023
    @Ozkar Merci ♥
    @Edith Merci aussi !

  • Alexie (86☆) Le 22 Novembre 2023
    [J'approuve les dires d'Edith et glisse une étoile comme ça !]