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EDC de Kiruko

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Toudoum...

L'homme porte la Fleur de l'Empire à ses lèvres, grimace à peine sous le geste, drogue faisant déjà effet. Le flanc droit est tatoué d'un hématome épandu aux contours flous, irréguliers. Globalement bleuté, il vire mollement sur le vert, teintes variables et diffuses à la surface de la peau lésée. Aucun moyen de se rappeler si c'est le rat ou l'onde de choc de la grenade... La clope tourne entre ses doigts entre deux taffes. Là, au dessus du filtre, une fleur holographique se gorge de lumière, arbore quelques reflets irisés. Il déglutit, lèvres sèches. Ca ne vaut pas une Gitane mais ça reste mieux qu'une Rézo.

- Tu verras, c'est d'la bombe ce truc. Y a pas mieux dans un espace clos ! Des p'tits trous partout ! Hinhinhin...
Un toux rauque vient calmer le gob' excité. L'homme acquiesce à peine, inspecte le T31 d'occasion sous tous les angles. Quelques puces sorties de sa poche et il repart vers le T-Cast voisin, arme sous le bras.


Kiruko pose ses prunelles sur les courbes qui se dessinent sous ses doigts, brièvement soulignées par la lueur de son com', notification éphémère. Il finit par s'en détacher, paupières lourdes, retombe dans les affres de ses songes.

Appuyé contre le mur, en retrait du groupe, il la regarde ajuster sa queue d'écureuil. Les autres vérifient leur matos, s'échangent quelques munitions et banalités. La tension est palpable. Il chasse quelques réminiscences en récupérant ce que l'autre lui tend, simple hochement de tête. Kiru clipse la capsule à la ceinture compartimentée de ses exo. Si ça peut lui faire plaisir...

La douleur irradie à chaque respiration. Y a moyen qu'il y ait deux trois côtés fêlées. La main tâtonne, sent la plaquette lui filer une première fois des doigts avant de la capturer, nouvelle grimace. Le cachet maintenu entre le dents, il porte le verre à ses lèvres. Elle doit morfler aussi. A sa façon. Putin de warp...

Il ne doit pas être seul dans sa tête... Kiru garde son attention sur le type aux cheveux gras, cage parcourue de soubresauts plus ou moins rudes. Le voyage semble interminable...
"Suivez le sens de l'eau !"
L'odeur est âpre. Les décisions s'enchainent. Comme cette grenade et la gerbe de merde. Et les emmerdes. Toudoum...toudoum... toudoum...


Toudoum...toudoum... toudoum... C'est troublant comme les choses s'engrainent. La routine déraille et prend une autre voie. Une autre voix ? Elle s'éloigne vers l'enceinte nord. Lui reste planté là, sur sa planche. Pourquoi ne l'a t-il pas retenu ? Un simple mot. Mais le smog s'épaissit soudain. Et ce n'est déjà plus qu'une ombre. Une illusion.

Difficile de ne pas se laisser aspirer par ce vide qui s'étend sous leurs pieds. La passerelle métallique ne semble pas très stable. Il se place dans le dos de l'androïde, fusil braqué devant lui, tâchant de ne pas se laisser distraire par ce qui se trame derrière. Les vibrations continuent, plus sourdes.

- Le regret est une seconde erreur.
Il ne fera pas la même erreur. Pas avec elle. Les mots s'échappent. Souvent maladroits. Tout se bouscule. Les certitudes comme les doutes.

Une de moins. Juste au cas où, hein ? Ses pics acerbes manqueraient presque. Deux de moins. Il les aura éjecté d'un puissant bond, pelage ravagé par les flammes. Son pelage détrempé aura eu raison du mur de flammes. Le temps flotte, un instant suspendu. Les griffes déchiquètent le corps frêle. Ne pas s'arrêter. Les piaillements s’intensifient. Ca résonne sur les canalisations. Et toujours ce "Toudoum". Le lance flamme crache de nouveau, couvrant leur fuite. Il n'hésite pas à couvrir ses pairs, canon rougit par le brasier qui se déverse presque en continue. Les pupilles frémissent sous les projections sulfureuses. Il n'y a que vengeance. Un plus téméraire s'élance, arme renonçant juste à ce moment, flammèche ridicule. Il aura du sentir le truc... Le souffle le projette en arrière, alors que des morceaux de chair tapissent le mur. Il suit, esprit largué, sonné, jusqu'à la surface. Les clones se regardent, soulagement partagé. Pas pour tous. L'homme s'éloigne sans un mot, laissant les autres s'occuper de leur prise. Il déambule sans trop savoir. Le smog poisseux pose une main lourde sur sa carcasse éreintée. Il colle son souffle à son oreille et lui murmure...
- Toudoum...

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