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EDC de Hazel

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Le front...

Boum boum... Boum boum... Boum boum... Boum boum...

Les battements de ton coeur s'accélèrent tandis que le blindé se met en route. Au bout de quelques dizaines de mètres, tu ressens cette sensation familière de picotement dans la nuque, et là tu sais, vous y êtes enfin, après plus d'un an de préparation. Tu observes les visages pour la plupart inconnus de tes comparses que tu ne connaissais jusqu'alors que de nom, et tu te demandes comment vous allez réussir à oeuvrer ensemble...
Il fait nuit en dehors des murs, si sombre... Une chose qu'on ne voit jamais dans l'enceinte des murs de la cité Dreadcastienne. A peine êtes vous tous arrivés, à peine avez vous le temps de vous installer, qu'une pluie de monitorés blessés arrivent. Des dizaines, que dis-je, des centaines... Soit portés par leurs camarades, soit par les wagons venant des tranchés, ou encore seuls et vacillants...
Les minutes se confondent en heures tandis que jusqu'au levé du soleil, tu te tues à la tâche à tenter de les soigner les uns après les autres, parfois seule, parfois avec d'autres collègues. Tu ne montres rien, la Rousse, mais ton âme se déchire à chaque fois qu'un coeur cesse de battre sous tes mains.
A peine une poignée de minutes de sommeil, la triste réalité te rattrape, et tu soumets l'idée de faire une fosse commune pour éviter toute contagion. Elle sera creusée, et sans montrer quelconque signe, toi et les autres vous activez à transférer les cadavres dans ce trou béant qui sera le dernier témoin de l'existence de ces monitorés.
L'affluence de blessés se calme en journée étrangement, pour mieux reprendre tout aussi violemment le soir... A croire que l'ennemi aime à profiter de l'obscurité pour envoyer ses aberrations et autres monstruosités pour entamer d'autant plus les nerfs des combattants. C'est là que tu comprends, que ce n'est pas une guerre normale, mais une guerre d'usure et de mental. Non, elle ne se règlera pas en quelques jours, c'est certain.
Les jours suivants se ressemblent, une poignée de minutes ou d'heures de sommeil au mieux, la fatigue s'accumulant, des liens se nouant alors que les blessés affluent par vague. Parfois, il faut prendre sur soit, et récupérer une puce alliée, voir inciser la chair d'un cadavre pour se saisir de ce précieux graal de vie. Tu observes les visages des combattants, qui prennent eux aussi sur eux, qui voient d'autres horreurs, non enviables aux vôtres.
Et tu craques, Hazel, quand une alliée - amie ? - te tend une simple canette de glucoz après avoir cessée de soigner quelqu'un à cause de tes mains tremblantes. L'attention si adorable, au sein de ce chaos ambiant, tu ne t'y attendais tellement pas.
Les jours s'enchainent toujours et se confondent, votre base est même attaquée... Des blessés pucés vous aident à la défendre... Un mastodonte se prend une balle à l'acide... En mourant fatalement tandis qu'une jeune d'à peine un an dans votre équipe, accuse le coup de cette perte qui touche d'autant plus en de telles circonstances.
Allez comprendre... Que la perte d'un visage allié, qui va se faire cloner, vous atteint plus parfois, que la perte d'un monitoré, dont la vie s'achève définitivement, pour une cause qui n'est pas la leur, pour les erreurs des orionnais, disent-ils eux même.
La rumeur court que des ennemis sont entre le front, et vous, s'ajoutant au stress et au manque de sommeil. Tu te fais plus incisive et intransigeante, tant pour toi même, qu'envers une personne qui s'y prend très mal pour tenter de récupérer une puce, qui aurait pu être abimée par la même occasion. Et tu craques encore quand on t'insulte et te juges, eux qui ne sont là depuis 24 heures à peine... Tu insultes, tu t'insurges... Et l'ingénieur venu avec toi te ceinture, t'entraine vers le tunnel de retour...
Vous arrivez à proximité du camp en apercevant une ombre passée, se mettre sous module. La tension monte sensiblement, un intru est là. Va t-il saboter le campement ? Poser une bombe ? Vous avancez en silence, entendez des paroles... Et vous comprenez qu'il rend la puce d'un allié qui était censé escorter l'ingénieure sur le front ouest.
Psychose, crainte de machination... Vous êtes tous en train de spéculer et délirer sur cet acte que vous ne comprenez pas tout à fait. Ce soir là, tu décides de prendre un somnifère, et tu réussis à gagner 5 heures de sommeil... Si peu, mais cela te fait tant de bien. Pas assez cependant, pour encaisser, comprendre et accepter, qu'en ce huitième jours, vous devez rentrer car vous êtes beaucoup trop exposés.
L'arrivée en Orion, est irréelle. Tu observes cette ville presque silencieuse avant de marcher dans les rues sans but aucun, sous module pour ne pas qu'on t'aperçoive... Te demandant si cette guerre que tu as vécue de plein fouet, était bien réelle à la vue de cette cité imperturbable...
Et la vie sous cloche reprend alors, morose et sans goût.

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