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EDC de Ethayel~30165

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~ Ecchymoses ~

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Nous étions une histoire et nous n'avions rien à dire.

Tant de mots dits dénués de sens. Un regard déguisé, qui n’apporte rien.
Tant de maux dits, dénués de compréhension. Une détresse criée, jamais entendue.
Tant de maudits, dénués d’intelligence. Une jalousie et une rancœur amère, contre toi.

Celle qui aime ne te reconnait pas encore…

La réalité me force à ouvrir les yeux, tirant mes paupières de ses doigts sales. Combien de jours passés sans que tu n’effleures mes pensées ? Le souvenir de ton sourire infantile me sortant de mes sommeils bien trop éphémères.
J’ai essayé d’y renoncer. J’ai essayé de toutes mes forces, de toutes mes larmes secrètes et cachées. Perdue, désabusée par des évènements qui ne sont qu’amertume. L’affreux moment…

Elle voudrait penser sans rien écouter, elle habille une poupée sans jamais la regarder, sans jamais l’abîmer, torturée.

Tu partais. Je te détestais. Nous nous détestions, je le sais. A chaque instant j’avais peur.
Tes erreurs flattant ma fierté blessée, l’ivresse du chagrin à celui du sang mélangée. Haine était remède si simple à créer. Haine était habile, sale. Colère était vaine, sourde, envieuse.
Et chaque instant nourrissait toujours plus ce bouquet de noir.
Aveuglée. Je me confortais dans une cécité volontaire, exprimant tout mon mépris à travers des exclamations, des cris, dès lors ton nom était même implicitement dit.

La honte abuse peu à peu de nos coeurs. Le secret inavouable et la pensée, interdite.

Tu es mon plus grand échec. Je n’ai pu trouver la force de te faire grandir. Penses-tu que le silence est un guide idéal ? Incertitudes révélées par un quotidien se brisant au sol, comme un monticule de verres fragiles. Ce quotidien entre nous, qui n’était que mirage. Çà et là, des individus appuyaient sur une vérité douloureuse. Une lame saignant le cœur d’une mère de pacotille. Cette vérité qui aimait à dire que j’étais tout, sauf celle qui se devait d’être là, qui se devait de te chérir.
Je me refusais de croire pourtant. Ce vide thoracique, cette cage maternelle.

« Mère, pardonnez-moi. »

Tu réapparais avec tant d’innocence. Mascarade pourtant détruite, je m’enlise à porter ce masque que chaque parole effrite un peu plus. Une tierce personne me rapporte tes larmes et tes regrets.
Le moment est venu où tout s’écroule. Un mot, quatre lettres, une sonorité trop connue, douloureuse. Ce mot qui réveille sans cesse trop de regrets, une déchirure béante… pas assez grande. Cette addiction continue de prendre le meilleur sur moi-même et m’empêche encore de dormir.

Dépourvue de geste, la mère machine s’exécute parfois en caresses déchirées. Son cœur de fièvre émietté de ne savoir comment te toucher, comment te nourrir, comment te saisir...

Le temps, son œuvre, ne laisse de ces sombres heures que des flashs intercalaires de cet enfer effrayant qui nous brisa toute deux. Ces heures qui nous ont appris à dominer cette sinistre folie, atavique, qui nous étreint toi et moi.
Ces derniers instants muets avant le départ, gorgés de sourires délicats, d'attention.
Ces souffles de compréhension ont gravé à jamais ma mémoire.
Je n'ai pu goûter que si peu à tout ça.
C'est si dur...
Pourquoi n'as-tu pas juste pleuré?
Nous étions une histoire et nous n'avions rien à dire.
Et pourtant…

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Un nouveau registre, une mise en page que je teste. Sujet délicat, qui me touche beaucoup, et qui je l'avoue, ne me laisse pas indifférente.
Comme d'habitude, écrit présent sur le carnet manuscrit.
Merci de votre lecture.
Pour Hazel, pour qui je n'ai trop peu écrit, sur une histoire où un millier de livres ne suffiraient pas.

[Certaines phrases: Inanis Venter - Eths]

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