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EDC de Ethayel~30165

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Natures mortes


L’on me dit souvent que les temps changent. Le temps est un symbole qui se veut attachant, prometteur, guérisseur.
Le temps est une éponge sur l’ardoise de notre jeunesse.
Je sors, je retrouve un ciel couvert de brume, de pluies, de vent glacé. Ce n'est pas encourageant. Mais je dois m'en contenter. Le soleil est si haut qu'il sera de toute façon inatteignable. Alors sourions de ce que nous avons, tout en gardant en tête nos rêves et nos espoirs. Morne paysage.

Mon quotidien est parsemé de ces êtres sans âme. Je les observe dans leurs habitudes, dans leur joie et leur peine. J’en ai peur car quel est leur but désormais ? Parlons d’espoir : peut-il être présent malgré l’absence de but ? Privez un cœur d’amour et il se meurt, interdisez à une âme d’espérer, elle s’éteindra, empêchez une nuit de rêver, vous ne verrez pas l’aube se lever.
Aimez-vous vraiment la nuit ? Ce passage sombre et froid de notre vie, ce moment où tout sentiment n’existe plus, qu’il soit bon ou mauvais n’importe plus. Le rêve reprend sa place, incontrôlable fruit de l’ivresse de notre esprit fantaisiste. Des rêves joyeux, tristes, mélancoliques, à chacun le sien.
Mais le cauchemar rôde. Il remplacera le rêve à la vitesse d’un prestidigitateur. Il apprécie l’illusion autant que le frivole, le douloureux est son domaine. J’aime ces réveils, les yeux rivés sur le ciel.

Entre larmes et sourires, la frontière est mince à la sortie de la nuit, rien de superficiel.
Un ciel gris est laid, mais aujourd'hui il est sublime de franchise. Lui ne ment pas. Il se présente nu face à nous, dénué de ses complexes, il n'attend rien de nous et de toute façon il ne nous entend pas. Il se fiche que nous maudissions sa griseur. Simple spectateur de ce manège qui tourne tourne et tourne à ses pieds. Quelques heures parfois, il apprécie offrir un peu de lumière, un jour dans l’année. Le ciel nous offre son immensité mais jamais sa grandeur. Du bout des doigts je l’ai touché, mais dans ma paume il n’y est pas resté. Sans cesse il s’enfuit, afin de résider au creux de son idéal, au dessus de tout, en dessous de rien. Seul son messager apprécie se glisser dans ses méandres.
Le vent amène des mots que nous n'entendons pas. La brise les emporte mais jamais ne répond.
Ces mots qui se dessinent sur la feuille de notre ouïe, abandonnant toute mélodie, ne laissant qu’une résonance emplie de subterfuges. Les mêmes que nos paroles en sont synonymes. La voix extériorise notre âme, notre rage ou notre amour. Autant de futilités qui forcent nos choix à se tourner vers le mensonge.
D’admonestations en remontrances, objurgations appréciées et soutenues par des sourires à ces lampadaires de rues se croyant lumières véritables et uniques.
Faisons en sorte que ce ciel jamais ne se découvre. Conservons cette latitude à chérir le néfaste, à adorer prendre de la hauteur, surélevons ce sentiment d’appartenir à un groupe telles ces feuilles synthétiques que le vent apprécie faire tourbillonner au dessus de nos visages ébahis de rien.

Finalement, j’ai goûté leur altitude et ça me fait moins mal à la tête d’être moi.
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A suivre...
Ecrit présent dans le journal d'Ethayel, comme d'habitude.

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