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Ce n'était qu'un au revoir.

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« Mnémosyne.. Mnémos.. Voilà un surnom qui ne vous irait pas trop mal. »
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Les mots résonnent alors qu'elle reste toujours habitée d'une solitude gelée, alors qu'elle était ou avait été aux yeux de certains des rayons de couleur sur un smog grisâtre, une "trop humaine". Des mots incompréhensibles, si ce n'est pour celui à qui ils seraient destinés, mais qu'elle n'avait encore osé prononcer en face, sous son regard de Fantôme venu d'Ailleurs, presque.
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Tout semble toujours si simple lorsque la théorie ne dépasse pas la pratique. Et lorsque l'un rattrape l'autre, ce que l'on pensait être d'une simplicité enfantine s'échappe telle l'eau filant entre les doigts, inaccessible. Bien des choses avaient évolué, comme à leur habitude dans cette Cité qui s'efforçait par tous les moyens d'avancer sans jamais reculer, alors que nous sommes si nombreux à regarder en arrière, dans l'espoir d'y retrouver un morceau de verre brisé, de rêve étouffé.
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Une fois sortie, la pluie acide giflait sa peau tout comme les bourrasques de vent, un temps encore maussade qui l'obligeait à penser que c'était un jour comme les autres. Les jours se suivent et se ressemblent, mais tous sont différents.
L'Hôpital voyait un trop plein de malades déferler par torrent, suite à une épidémie dont la provenance encore restait indéterminée. Son diplôme de médecin en poche depuis peu, elle fila vers le bâtiment blanc à vous vriller les pupilles, pour porter main forte au Grand Médecin et à l'Infirmière, qui avait déjà beaucoup à faire. Là où les patients auraient du devenir de simples noms sur un dossier médical, elle ne pouvait faire abstraction de d'empathie et continuait de les considérer comme des êtres vivants. Avec l'idée sourde se répercutant contre la paroi fort heureusement bien opaque de son crâne, que si elle avait été à l'une de leur place, elle y aurait laissé un clone.
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Elle enchaînait les rares soins que chaque médecin pouvait prodiguer face aux symptômes parfois extrêmes des contaminés, les malchanceux de l'heptade. Une fois la sonnette d'alarme de la quarantaine tirée par le Grand Médecin, l'humaine s'efforça de ne plus les quitter dans cet espace confiné et aménagé à la hâte, les guettant des yeux autant que du thermomètre, une frayeur dans le regard violine de les pousser vers la mort maladive.
Quand elle ne les soignait pas, elle les observait un à un, pour voir de ses propres yeux ce qui les rongeait : la température, la folie parfois, mais l'ennui par-dessus tout. Jusqu'à ce qu'elle dû tuer l'une des malades, que l'ennui mordait déjà de trop, et qui préférait retourner à la vie par une cuve paradoxale. La première fois qu'elle fait disparaître une enveloppe charnelle de ses propres mains, et le frisson la parcourt encore.
« Ce n'était qu'un au revoir, vous reviendrez vite. »
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Une épidémie qui, malgré toute logique, aura apporté son lot de surprise lorsqu'un patient, après que le traitement leur fut administré, la fit valser dans le hall de l'Hôpital, y faisant rayonner des couleurs vives sur ce fond inexorablement blanc.
Un pas, deux pas, il la porte vers ses Ailleurs, lui parle comme elle n'avait plus parlé depuis des lustres, les phrases voilées de sous-entendus qu'ils comprenaient tout deux, leurs fantômes entonnant en fond la mélodie d'un rêve inexpliqué, d'une résurrection soudaine et insensée. Il avait lancé le rythme, ce Danseur invétéré, et il aurait pu l'emporter n'importe où, qu'elle l'aurait suivi en deux pas d'une valse à des temps infinis.
Et puis la réalité refait surface, les couleurs disparaissent de nouveau et le gris du monde reprend son droit.
« Ce n'était qu'un au revoir, nous nous reverrons. »
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Ils se sont revus, le Chevalier-Prince venant en aide à la Dame de Coeur, dans un quête qui allait encore lui faire laisser un morceau d'elle-même. Il fallu un après-midi, quelques secrets vaguement dévoilés, une course vers ceux qui saurait confectionner ce qu'elle recherchait à offrir par une symbolique, que celui à qui elle offrait ce morceau d'elle devinerait peut-être, ou non.
Ce n'est qu'en début de soirée qu'elle le revit enfin, l'effrayé qu'elle ne savait réconforter par des mots qu'elle n'avait plus. Enfermée dans un morceau de tissu jaune pâle se trouvait une boîte ronde, qu'il laissa tomber en ouvrant alors que deux danseurs de cristal en sortirent, sur des notes qu'ils ne connaissaient que trop bien.
Elle vit plus que de la surprise sur son visage, et fut frappée plus qu'elle ne l'aurait jamais pensé en lui offrant cette boîte à musique qui sortait de son Coeur.
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« Ce n'était qu'un au revoir, reviens.. »
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Quelques cycles minutaires avant d'avoir à les suivre des yeux sans bouger, vers un danger quasi insoupçonné, mais dans lequel ils se lancent tous ensemble. Elle n'aurait jamais cru que cette Rousse lui demanderait de venir, elle, pour un ultime adieu empreint d'espoir murmuré. Dans son regard résidait une peur incalculable, mais aussi pourtant une étrange fierté sourde, de partir pour une cause louable.
Il lui arrive de sentir encore sa main se serrer dans la sienne, si fort qu'elles auraient pu croire qu'un lien invisible faisait transiter entre chacune tout ce qu'elles avaient encore à se donner, mais toujours dans le silence de cette salle morne, malgré les mots de cette Humaine Ambassadrice.
Un dernier présent, imprévu, tout comme la promesse indicible qu'il représente. Le temps que son pendentif mauve en forme de feuille change de cou, et elle ne la voit déjà plus, partie comme volontaire d'une horreur qu'elle-même ne pourra jamais que deviner.
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« Ce n'était qu'un au revoir, tu dois revenir. »
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Cette soirée-là, le Valseur qu'elle avait invité dans ses ailleurs lui apprenait à danser avec ses fantômes, et ceux prêts à l'être sans pour autant avoir encore disparu.
Sur le visage blême et dans le regard éteint, elle vit un sourire et naître des étincelles.
Dans la démarche dépressive d'un malade en rémission, elle sentit les envolées sur une partition qu'ils imaginaient.
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Leurs pas s'envolent, sa robe virevolte alors qu'elle en oublie presque ses larmes et ses adieux. Et si ces derniers ont le malheur de l'approcher de nouveau ce soir, il prend de nouveau sa main, l'enserre, et la renvoie vers ses Ailleurs.
Des notes sur un piano chaque nuit, qui se font de moins en moins hésitantes quand bien même ses doigts sur les touches se trompent encore parfois, un dossier médical à son nom venu d'un autre temps, et tout autre chose s'écroule, le temps se suspend.
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« Je suis là. »
« Non. Tu ne seras plus jamais véritablement là. »
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Spoiler (Afficher)
Même refrain, on utilise si on a connaissance de tout ça.

Informations sur l'article

Danse, petite.
31 Juillet 2014
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◊ Commentaires

  • Astaa~40027 (268☆) Le 31 Juillet 2014
    Eaven, eaven, Heaven...
    Plaisir sans cesse renouvelé que la lecture de ces écrits.
  • Julian~33748 (153☆) Le 31 Juillet 2014
    "J'ai rêvé d'Ailleurs Dame, Dame d'Ailleurs, d'ailleurs j'ai pensé à vous Dame, Dame de Coeur."