EDC de Callian~48825
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Cacher
Des yeux assassins
Au bout de mon bras, la chaîne se déroule et frappe la chair tendre. L'air siffle tandis qu'elle revient vers moi, perlée d'un sang qui dégoutte lentement sur le tapis. Mes yeux avides cherchent blessures et plaies, infligées depuis de trop longues minutes. Je sonde les tissus à vif, la peau déchirée et je regarde un instant ma propre main, incrédule. Comment en suis-je arrivée là ? Je ne peux me permettre la question et pour que les mots qui se forment dans mon esprit perdu volent en éclat, d'un geste souple, j'envoie le métal mordre une épaule indemne. Les cris de ma victime consentante se répercutent jusqu'au plafond, et retombent sur mon dos. Je n'aimerais rien ressentir mais le trouble qui m'envahit est trop vif pour que je le néglige. Alors je cingle une fois encore la peau blafarde sous la lumière.
Rouge. Sur blanc. Ç'en serait presque dégoûtant.
Je veux qu'elle tombe, qu'elle ne dise plus rien, qu'elle la ferme enfin. Plus de râles, plus de murmures. Rien. À cet instant la haine que je ressens me dévore le bide tandis que mon poing serre la chaîne jusqu'à m'entailler ma propre peau. Mon sang vient rencontrer le sien. Et de pourpres mêlés, le fer continue sont oeuvre mortifère. Est-ce réellement moi ? Suis-je en train de faire cela ? Mon regard glisse sur sa peau lacérée. Ce n'est plus qu'un pantin désarticulé. J'y suis allé bien trop fort... Mais si le manuel du parfait tourmenteur existait, on me l'aurait filé n'est-ce pas ?
Sa silhouette me dégoûte et d'un geste sans douceur, mon autre main se referme sur ses cheveux, pour l'obliger à se redresser, à croiser mon regard. En cet instant précis, je suis tout et elle n'est rien. Qu'une victime des coups que j'assène, encore et encore. Mais tandis que je murmure à son oreille, tout ce que je pense de sa situation, c'est moi que je juge. Chaque mot vient entailler mon masque parfait, si soigneusement brossé.
Elle trouve encore la force de me défier, me renvoyant à mes failles sanguinolentes sur un esprit trop sombre en cette soirée empesée par le smog.
Sa silhouette me dégoûte et d'un geste sans douceur, mon autre main se referme sur ses cheveux, pour l'obliger à se redresser, à croiser mon regard. En cet instant précis, je suis tout et elle n'est rien. Qu'une victime des coups que j'assène, encore et encore. Mais tandis que je murmure à son oreille, tout ce que je pense de sa situation, c'est moi que je juge. Chaque mot vient entailler mon masque parfait, si soigneusement brossé.
Elle trouve encore la force de me défier, me renvoyant à mes failles sanguinolentes sur un esprit trop sombre en cette soirée empesée par le smog.
La question pour elle, les mots pour moi. Rouge. Sur blanc. Ç'en serait presque excitant.
Je ne veux pas répondre à cette question alors je frappe, encore. Jusqu'à ce que ses yeux ne puissent plus me sonder, jusqu'à ce que mon esprit ne puisse plus me torturer. Le verbe est plus assassin que la chaîne. Et si elle glisse entre mes mains, poisseuse de sang, je me demande un instant si elle n'est pas enroulée autour de mes poignets. Suis-je apte à la briser ?
Alors, je fuis. Je fuis ses prunelles enflammées, je fuis ce nom qu'elle murmure et dans la tempête, je me perds. Ou peut-être me suis-je trouvée. Courir ne sert à rien, mes démons ont leur mâchoire trop imprimée dans ma propre chair pour que je puisse les en chasser. Et quand mes pas me trainent jusqu'à toi, mon mutisme ne parvient guère à étouffer ma rage.
Alors, je fuis. Je fuis ses prunelles enflammées, je fuis ce nom qu'elle murmure et dans la tempête, je me perds. Ou peut-être me suis-je trouvée. Courir ne sert à rien, mes démons ont leur mâchoire trop imprimée dans ma propre chair pour que je puisse les en chasser. Et quand mes pas me trainent jusqu'à toi, mon mutisme ne parvient guère à étouffer ma rage.
Tes questions. Encore. Toujours. Incessantes. Mon poing se serre, mon visage se ferme, le sang dégoûte de la blessure que j'ai bandée avec le premier bout de chiffon que j'ai trouvé. Comme pour colmater mes fautes. Toi non plus je ne veux pas que tes yeux me sondent. Je veux qu'ils se baissent. Non regarde moi, je t'en prie. Je veux que tu frappes, que tu fasses sortir toute cette haine, qu'elle soit brisée. Repue enfin. Alors je tape, je provoque, je hurle mon désarroi. La peur de moi-même. Je ne veux plus de mots, je ne peux plus les souffrir. Je ne peux plus les entendre.
Alors aux mots succède le langage du corps et le combat débute, dans une atmosphère plus tendue que la veille. Je grogne, je tire. Ma peau s'écartèle sur ma propre chair tandis que la lame la caresse. Rouge. Sur blanc. Ç'en serait presque exaltant.
Jamais !
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Ombre
14 Septembre 2014
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