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EDC de Callian~48825

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Mémoires d'Outre-tombe

Parfois, j'ai vraiment envie de balancer mon com' à travers la pièce. Je l'imagine, éclater contre un mur, au ralenti, mes yeux prenant le temps de détailler l'impact et l'éclatement... De savourer la destruction... Et le calme qui s'ensuit. Car une fois en morceaux, ce fichu truc arrêtera de sonner sans arrêt, n'est-ce pas ? J'ose l'espérer tout du moins.
22:51. Il sonne. Encore. Malheureusement pour mes envies meurtrières sur com' interposé, je suis en train de farfouiller dans mes coffres à la banque et l'inconnu qui est là se demanderait certainement ce qui m'arrive s'il voyait un com' volant non identifié passer au raz de son nez. Je soupire et prends mon parti d'attendre d'être rentrée pour statuer sur le sort du malheureux communicateur. Peut-être que je pourrai simplement changer de sonnerie... Ou le passer sur silencieux.
Je me vautre à moitié sur le canapé, en travers, balançant d'un coup de pied ma botte qui vient s'échouer quelques mètres plus loin. J'évite de tuer le lampadaire qui n'a rien demandé au passage, un bon point pour moi, il semblerait que je devienne plus adroite. Ou alors le lampadaire esquive bien ! Tandis que je mâchonne un morceau de sandwich de la veille, je marmonne :
- Alors, qui est-ce qui vient encore m'emm...
Une vidéo s'enclenche... Légèrement brouillée, l'image vacillante. Je penche la tête... Je crois distinguer une armure. Des picotements sur ma nuque, en grands nombres. Lorsque le casque se rétracte, je sais quel visage je verrai apparaître à l'écran. Tes traits se distinguent nettement, le temps s'englue dans mes battements de coeur accélérés et tout ce qui suit me semble être d'abord un mirage. Ta voix s'élève dans l'appartement. Tu as l'air drôlement en forme pour un mort... Un dialogue s'enclenche alors dans l'appartement, à deux années de décalage.

... tu ne pensais tout de même pas que j'allais te laisser tranquille...
Bah au final, j'avoue que maintenant que tu es mort, ça se place là comme réflexion...
D'ailleurs, sans tes interruptions incessantes, cela risque d'être bien agréable !
C'est sûr que là où tu es, je ne t'interromps plus beaucoup. C'était donc ça ta technique ultime ?

Je ris malgré moi. Tu es bien identique à mon souvenir, tel que tu étais quand tu es parti. Cela me semble être une éternité. Je crois que des larmes coulent sur mes joues et je les essuie vite. Pour la première fois, je ne sens pas l'horreur me déchirer l'estomac et vouloir me dévorer au passage. Je suis peut-être trop choquée par cette apparition que j'ai tant de fois espérée. Moi qui avais qualifié à l'époque les relais de télécommunications paresseux, je crois que me transmettre un message vieux de deux ans, c'est bien au delà de la fainéantise !


À toi de voir, je te montrerai comment bricoler des petites machines à mon retour.
Ne fais donc pas des promesses que tu ne pourras pas tenir...
Je ris une fois encore, ma voix faisant écho à ce que tu m'as dit, il y a longtemps... Si longtemps... Je grommelle, je ris, je suis vive et drôle. J'ai l'impression que tu es avec moi. Au fond, je chéris ce nouveau coup du sort. Ton image et tes mots me parviennent enfin. Ils ont fini par trouver le chemin jusqu'à moi, comme si ton essence était plus indomptable que le temps lui-même. Une force soudaine m'habite, je recouvre mes railleries, mes petites blagues qui tombaient lamentablement à plat en ta présence. Et je me rends compte que ce côté de ma personnalité ne s'était pas lamentablement noyé dans le chagrin, mais s'était simplement fait plus silencieux.
Alors que j'enclenche une seconde fois la vidéo, pour suivre de nouveau tes traits qui s'animent, suivre tes yeux vifs, les expressions qui traversent ton visage, je me souviens... Oui, je me souviens des moments heureux et de mes rires. J'étais heureuse avec toi. Et je sais à présent que je peux également être heureuse en pensant à toi.
Après la peine, le désespoir et la chute... qui paraissaient sans fin, ressurgissent les souvenirs heureux. Douce réminiscence que celle-ci. Pourquoi faut-il avoir traversé l'Enfer pour avoir seulement le droit de la goûter.
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28 Mai 2014
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