EDC de 5323

Je flotte dans une douce torpeur. Je vois, j'entends, alors que mon corps est là allongé sur le sol, inanimé, baignant dans son sang.

Une forme encapuchonnée de noir est prés de lui, l'humain hoche la tête. Les dernières paroles que j’ai pu entendre ont été : « La rue est dangereuse jeune demoiselle, surtout en pleine nuit smiley ». Puis je ne sais même pas ce qui s'est passé ensuite tout est allé très vite, je n'ai même pas eu mal. L'homme s’en va.

Je flotte prés de mon corps sans vie. Je regarde mon visage, il est paisible, tout à fait serein. Je serai presque jolie en cet instant si ce n'était cette vilaine blessure à l'arrière de mon crâne. Ma tête a littéralement explosée sous la déflagration. La matière grise s'écoule par le trou béant se mélangeant au sang.
Je pense que ouvriers qui ont construit la ruelle ont bien travaillé, le tout s'écoule rapidement dans le caniveau. Je souris à cette pensée saugrenue.

Presque immédiatement une voiture du service sanitaire de la ville stoppe prés de ma dépouille. Deux préposés en sortent pour la prendre et la mettre dans une housse mortuaire et la charger dans le véhicule. Ils mettent en marche le système de nettoyage de la rue puis remontent en voiture et foncent vers le centre de recréation.

Je regarde l'eau laver le sang, les bouts de ma cervelle, les petits morceaux d'os et disparaitre dans les égouts. Oui la vie est bien faite, et encore plus la mort. Mais ils auraient dû jeter mon corps avec le reste à la poubelle, ne pas se fatiguer avec ca...

L’espace d’un instant je me dis que je vais les suivre mais aussitôt je pense à autre chose. Les pruniers en fleurs dans mon pays. Et me voilà transportée instantanément dans un jardin. Au milieu des pétales roses qui volettent tout autour de moi.

Puis je vois la lumière, si jolie, si attirante. Et je le vois lui, mon premier, mon véritable amour perdu il y a bien longtemps Keizô. Il est là. Il me tend la main et soudain je comprend pourquoi lui, le vivant me touche tant. Me fait revenir dans cette vie que je ne désire plus. Ils sont si semblables, presque identiques. Keïzô me tend la main en souriant « Raku, je suis venu pour te chercher ».

Sa voix est si douce. Je m'approche de lui. Je tends la main à mon tour. Je suis sur le point de saisir la sienne et enfin le rejoindre pour l'éternité quand soudain je suis aspirée dans mon corps.

Je suis à présent dans le caisson de recréation, de nouveau enfermée dans ce stupide corps en reconstruction.

Rien de ce que vous lirez sur cet EDC ne peut vous etre connu si Mahala ne vous en parle pas IG - Merci