Recherche

EDC de 39094

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par 39094

Cacher

L'androïde

Je ne sais plus quand tout ça a vraiment commencé… peut-être avec ce cristal artificiel sous la langue… peut-être…

Juché sur son neuvopack, Ion, surveille distraitement le second, abandonné un peu plus loin. Il parait que ça se volatilise facilement. Tout comme cette poudre. Le terrain vague réprime un frisson, peau décharnée, effleurée par cette brise matinale. Au loin, les silhouettes des principales OI se dressent, pédantes. La Haute-ville… Ion n’y était allé que deux fois, visites toutes aussi brèves. Ca transpirait le luxe et l’opulence. C’en était presque gerbant. Sans doute les multiples façades lumineuses, véritables écrans géants holographiques n’y étaient pas innocentes. Même ses lunettes cyber le protégeaient avec grand peine de cette surexposition aveuglante. Raison supplémentaire, outre les flopées de « Salve », d’en rester à distance raisonnable. Un cristal turquoise glisse entre ses phalanges avec une facilité déconcertante, captant furtivement le halo du seul lampadaire de la zone.

Un léger « bip » retentit alors que le compteur de l’appareil se fige sur un dernier zéro. Sourire. La perspective d’un salaire doublé est toujours gratifiante. Un mouvement sur sa droite l’arrache de cette pensée, sursaut éphémère. Son neuvopack n’est plus. Seule l’empreinte relative subsiste encore dans la poussière grisâtre. Le voleur s’évanouit derrière un amas de dents métalliques et de béton. Ion hésite une fraction de secondes avant de s’élancer à sa poursuite, laissant la moitié de sa prime à la merci du premier venu…

Ses mouvements sont saccadés mais il court sacrément vite. L’ombre glisse de façades en façades, accroche les vitres, reflets passagers, se mêle au moindre recoin opaque. Ses pas le trahissent, rebondissent autour de lui, comme ses pluies acides qui s’épanchent du smog.
Une ruelle. Simple lampadaire grésillant. Ion grogne, piste perdue. Tout comme lui. L’humain frappe dans une canette rouillée, rageur, s’apprête à faire demi-tour. L’image s’imprime sur sa rétine, le temps d’un instant. Le temps du balbutiement du néon blafard. Le temps d’un battement de paupière. Ion est déjà sur lui avant qu’il ne puisse quitter son abri sommaire. Avant-bras sur la trachée, kanuf prêt à mordre. Le voleur couine, essaye de se soustraire à l’entrave.
- Toi pas frapper moi ! glapit la face métallique d’une voix stridente.
Une boite de conserve…
- Toi pardonner moi ! Moi… moi partager toi quelque chose si toi pas taper moi…
C’est presque perturbant d’entendre ce gémissement semblant sortir de nulle part… pourtant son module de synthèse vocale doit bien se trouver là, sous sa caboche.

L’androide tape le digicode, habilement camouflé. La porte se dérobe et l’humain entre à sa suite, non sans un regard derrière lui. L’intérieur du taudis est jonché de matériel des plus hétéroclites. Une douzaine de neuvopacks côtoient tubes, carcasses de moteurs et quelques cadavres d’uranium. Là, quelques piles de journaux. L’être artificiel dépose quelques affaires puis se pose sur un baril, m'invitant à faire de même.

Informations sur l'article

Addict... Ion
15 Avril 2013
912√  2 2

Partager l'article

Dans la même categorie

◊ Commentaires