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Lettre

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Inutilisable IG sauf celle à qui cette lettre est adressée et qui se reconnaîtra
Mon amie
Ce nom vous restera envers et contre tout, dussé l’inquisition s’y mettre pour l’arracher à mon âme feuille à feuille, lettre à lettre, et la brûler sanguinolente à la gloire de l’Imperium
Pardonnerez-vous ce chantage odieux que je vous fis ?
Je l’espère. Mais reprenons voulez-vous et faisons comme si j'avais été réellement votre amie durant cette heptade où mon aveuglement vous obscurcissait l’avenir et m’aliénait à jamais votre présence.
L’écho de votre trahison puisqu’il faut l’appeler ainsi s’est répercuté dans la salle d’entrainement du militarium alors que je pensais vous en offrir le résultat à notre prochaine rencontre. Il s’est propagé très vite mais, malgré moi et même Sous son regard et en Son nom, je ne puis, ne pourrai jamais vous appeler rebelle. Je ne vous dirai pas le nom des présents, ils vous parviendront bien assez vite et vous saurez mieux que moi ce qu’ils en auront pensé au plus profond de leur être.
Hostis a-t-on dit de vous ; Hostis : étranger, ennemi, cela ne vous va pas mon amie. Je vous connais si peu et pourtant depuis si longtemps. J’ai admiré votre ténacité, votre courage aussi et m’en suis tellement voulu de ne pas vous suivre sur cette voie d’abnégation et de sacrifice que vous aviez choisi. Et chaque fois que l’aitl sonnait le glas de votre nom au fil des attaques rebelles contre lesquelles vous défendiez notre secteur, je ne pouvais m'empêcher de vous envier.
Certains s’étonnent et cherchent à retracer ces dernières heures qui furent les vôtres ici pour y chercher une explication, une trace, un signe. Vous n’en avez laissé aucun. Mais j’ai l’outrecuidance de penser que j’en possède une partie.
Je ne crois pas une seconde que vous ayez renié Imperator et son enseignement et je vous prête assez de sagesse pour vous moquer des soubresauts qui agitent régulièrement l’empire, comme autant de balbutiements qui préparent Son retour. D’erreurs en trahisons, de complots en injustices, l’humanité s’invente un avenir comme le guerrier se forge à travers la souffrance.
Alors il me reste une hypothèse, celle de n’être pas aussi parfaite que vous le désirez, de ne pas coller à cette image lisse que vous voulez offrir. En un mot de n’être pas celle que les autres attendent. Disponible, courageuse à l'écoute, vous l'êtes tellement que vous n'en existez plus ?
"Restez toujours vous-même" m’avez-vous dit à l’aube de cette matinée cruelle. Et vous avez emporté une part de moi ailleurs en me changeant à jamais…
Je vous livre une charade dont vous possédez certains éléments, je vous sais suffisamment d’intuition pour en combler les trous et deviner la suite
Mon premier est en cryo, mon deuxième a choisi l’éternité d’une cuve, je ne pensais pas que vous seriez la troisième, mais vous savez maintenant mon tout.
Revenons à cette perfection. Vous avez péché par excès d'orgueil :seul Imperator est parfait. Puisque ces divers rôles vous pesaient tant pourquoi ne pas vous être confiée, mon amie ? Je vous aurais aidée à vous dévêtir de vos masques, moi qui m’ingénie à m’en fabriquer de nouveaux chaque année, et à faire de ces mosaïques mon unité.
Je m’en veux de vous avoir laissée ne montrer que votre côté lissé, de ne pas vous avoir donné l’occasion de vous confier.
Alors nous reprenons à ce matin "Restez vous même "
et je vous aurais invitée dans cette maison que j’habite à peine mais où demeurent tous mes fantômes, je vous aurais servi un steak cru et un verre d’eau pure. Et j'aurai souri quand vous m'auriez saisi la main avec mon air habituel de ne pas m'en apercevoir et vous aurais demandé :
  • Pourquoi ?
et je vous jure bien qu’à toutes vos arguties, j’aurais en toute fin opposé l'argument le plus spécieux de tous sans doute, le plus mauvais aussi, celui pour lequel Imperator lui même se détournerait de moi mais que j’aurais gagné - at least.
Aussi je vous en conjure, revenez et renouons la trame de votre avenir sans lequel cette ville me rejettera puis qu’aussi bien, zimpette jusqu'au bout de mes ongles que je taille en pointe, je ne saurai vous rejoindre.
A jamais votre amie
Sax

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25 Mars 2013
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