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EDC de 34024

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Cacher

Emy. Elle n’avait que l’espoir.

Et je suis sur mon vélo, l'air froid rougit mes joues brunes. J'ai un sourire pour tous ceux que je croise sur mon chemin vers l'Ambassade. Je regarde des amoureux enlacés. J'envie les couples, qui se soutiennent, qui s'aiment, se font l'amour, se donnent du plaisir, partagent leurs regards embrasés, et fondent leur aura.
Mais pourtant dans ma solitude, j'ai la plus pure des chances. Celle de connaitre des amours absolus, et purs. Celui de mes parents... Ma maman, toujours si inquiète pour moi, prête si je lui demandais à m'offrir tout l'Empire des 7Sins. Mon papa... qui m'encourage toujours, me laisse choisir ma voie, m'offrant de discrets conseils, et toujours prêt à déchirer ceux qui me font du mal...
Et puis j'ai Emy.
Elle n'est pas une amie, pas une maîtresse. Elle est ma soeur, pas comme Xin, pas comme une soeur de sang, non... Emy, c'est différent... C'est une âme soeur, mon reflet, un amour...
Elle voulait que nous échangions un objet... Alors... j'ai enlevé ma casquette Impériale et je l'ai posée sur ses cheveux fins. J'ai eu mon petit rire. Comme tu es belle...
Quelques jours ont passé, nous nous sommes vues à la Moule... Elle m'a dit... je craque... je te le donne tout de suite...
Un livre.
Elle m'a écrit un livre.
Oh... Emy... oh comme notre livre est beau...
oOo
Pour ma Sœur. Pour l'Unique,
oOo
Tu ne le sais peut-être pas, parce que je ne sors pas ce livre de mon sac très souvent. Pourtant, cet objet est ce que j'ai de plus précieux depuis mon éveil. Je crois que je l'ai acheté quelques jours après, seulement. Il est donc mon premier achat, avec mes bottes à piques que je ne quitte presque jamais.
oOo
Mais, je doute que des bottes souillées et trouées, imprégnées de mon sang puissent t'intéresser alors, voilà.
Ceci, Tina, c'est mon cadeau pour toi.
oOo
J'ai passé plus de temps avec ce livre dans les bras qu'avec quiconque. J'y ai écrit des pages et des pages qui, comme tu peux le voir, ont toutes été arrachées. Pourquoi ? Pas parce que je ne te fais pas confiance, non, rien à voir. C'est juste que...Pendant tout ce temps où je t'ai repoussée, où j'ai désiré faire mourir la fille faible que j'étais pour lui faire laisser place à celle plus forte que je croyais être devenue...J'ai cru que brûler mon passé, page par page, serait signifiant.
oOo
Mais ça ne l'était pas. Preuve en est, j'ai laissé cette fille qui avait tant d'admiration pour toi reprendre le dessus, s'éveiller à nouveau dans mon corps. Oh, je suis toujours celle que le Sud a forgée. Mais... le blanc et noir se sont mariés pour faire de moi un être gris, tantôt plus clair, parfois plus sombre. Voici donc tout ce que je peux te léguer. Des années d'odeurs, de caresses sur la couverture de ce livre. Mes souffles chauds et parfois alcoolisés que j'ai poussés sur chaque page en les contemplant longuement sans savoir qu'y écrire.
oOo
Ces mots-ci me viennent plus facilement que ceux qui furent écrits, pour la simple et bonne raison que tu m'inspires tant, ma sœur. Je me souviens encore de notre rencontre, mais plus encore de la première fois dont j'ai entendu parler de toi. C'était ce Vautour dont le nom me fait toujours un peu mal quand je le prononce. Amar, Rama, aux plumes si sombres. Nous étions à l'E-Ion, nous parlions, sujets dérivants sur ce dont il vaut mieux éviter de parler en public si l'on tient à sa tête, à son statut de Civis.

Nos mots se sont égarés, nos regards croisés. Dans un souffle, il m'a dit : « Tu lui ressembles tant. »
oOo
C'est alors qu'il m'a parlé de toi. Tina, Atlantia. La fille qui s'est éveillée du mauvais côté, s'en est allée de l'autre pour voir si l'air y était moins lourd. Qui a réalisé que le bon côté n'était jamais là où on se trouve, que seuls les souterrains, liaison précaire entre l'un et l'autre, sont sources de raison.
A chacune de mes répliques, ce soir-là, il me répondait quelque chose comme : « Elle m'a dit exactement la même chose » ou il a fait naître en moi le désir de te rencontrer. Comment un être tel que toi, si semblable à moi, pouvait avoir été tenu hors de ma route pendant si longtemps ? Mon éveil aurait dû se faire avec le tien, ou aurait-il fallu que tu sois là, m'attendant. Mais même sans ça, je n'en doute pas, ma sœur : nous sommes liées. Peut-être apprendrai-je un jour que ton sang coule dans mes veines, que sais-je. Cela ne me surprendrait pas le moins du monde.
oOo
Vint alors notre première rencontre. Tu étais Acivis ou Résidente, ce souvenir m'échappe quelque peu. Je sais juste que tu étais cachée, que je t'avais trouvée, guidée par l'appel du destin, de deux âmes qui se doivent d'être l'une contre l'autre, attachées, reliées. Nous avons peu discuté, ce soir-là. Mais avions-nous réellement besoin de mots pour nous comprendre ? J'avais si peur de rencontrer cette personne à qui je ressemblais tant, dont j'étais la copie factice et tardive.
oOo
La peur s'est envolée quand j'ai plongé mon regard dans le tien. Les doutes se sont mués en hésitations imperceptibles, la logique s'est imposée à mon être : tu serais mon modèle, qu'importe les erreurs commises.
Une seule me semblait impardonnable et tu l'as commise. J'étais alors égoïste, peureuse, si seule. Que j'en ai oublié à quel point l'amour que je te portais et porte encore pouvait surmonter cela. J'ai préféré opter pour la facilité.
Une erreur que je tends à commettre trop souvent, d'ailleurs.
oOo
Je peux écrire des tas de choses concernant cette période obscure où j'ai renié Amar, où je t'ai reniée. Je me souviens de mots que nous échangions lui et moi, nous intimant de nous écarter de toi, pour te protéger. Car...Oui. J'ai voulu te protéger Tina. De ce que je me savais être en train de devenir.
La douleur que nous pouvions imposer à la tienne en t'écartant ainsi de nous.
oOo
Je pourrais écrire tant de choses à ce sujet, mais à quoi bon raviver la souffrance alors qu'enfin, elle s'est frayée un chemin vers la sortie, permettant à nos corps de s'enlacer à nouveau, à nos regards de se croiser, nos mots de se trouver. J'ai goûté pour la seconde fois au plaisir de découvrir tes sourires, à la douleur de voir couler tes larmes.
Et je me suis rappelée quand dans le laid, il y a toujours du beau. Même s'il faut chercher longuement : dans l'inadmissible se trouve l'admissible. Le long séjour que j'ai passé assoupie dans ma propre carapace fut ténébreux, mais il est passé. Le beau dans le laid.
oOo
T'avoir dit ces mots durs me rendent encore malade, mais je sais qu'à présent, j'aurai l'éternité pour t'arracher quelques sourires qui rachèteront, je l'espère, le mal que je t'ai fait.
Parce que nous étions faites pour nous rencontrer, ma sœur.
Que même si tout s'acharne à nous séparer, le fil rouge qui nous relie l'une à l'autre et qu'ils ne peuvent voir sera celui qui nous guidera, pour que l'on se retrouve toujours.
oOo
Quoiqu'il advienne.
Il veillera sur nous.

oOo
Oh oui... Emy... oh comme notre livre est beau... comme je voudrais t'écrire et rebondir pour répondre à chaque mot, que tu as couché sur la blancheur de pages immaculées, avec tant de cœur et de talent. Mais cela serait bien inutile, parce que je ne suis qu'une ombre face à ta sincérité et ton amour, si pur, si beau... Et de toute façon... tout ce que je pourrai te répondre, c'est que je t'aime...
Je te demande pardon d'avoir voulu souiller d'un désir charnel ce lien si fort entre nous...
Oh oui Emy... comme mon livre est beau... Je me sens si seule... mais maintenant... j'ai ton livre... je le garderai contre mon cœur, je lui ferai pénétrer mon âme, oui, je le garderai... pour toujours et à jamais...
Je t'aime, ma soeur...
oOo

◊ Commentaires

  • Night (124☆) Le 25 Avril 2013
    "Mais pourtant dans ma solitude, j'ai la plus pure des chances" ça évite les désillusions...de toucher à une once de bonheur qui disparaîtra et te brisera encore plus...