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EDC de 34024

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Stilicon - II - Huis clos.

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Vérification de mes dents… Pas une n’échappe au contrôle ! Je souris comme un clown devant ma glace. Je grimace, je me colle un doigt sous le nez, je le retrousse. Je fais des bisous imaginaires. Je prends un air charmeur. Je fais les yeux noirs, j’dois être parfaite pour le Legatus…
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Me voilà partie pour l’Ambassade. Quel trac… Voilà à peine quatre heptades que je suis arrivée, et je vais voir l'ambassadeur… Je me sens si fière... Je vais tenter d’avoir des réponses à mes questions les plus profondes… Je me sens prête. Je serai sans concession. Je n’ai pas peur.

Dame L-X me reçoit. C’est une grande professionnelle. Elle me met à l’aise tout en vérifiant si j’ai des armes. Elle me sourit et me conseille. Je ne comprends pas trop son petit air triste. Je lui montre mes dents, lui demande si ça va. Elle regarde amusée, en me disant qu'il n'est pas prévu non plus qu'il me tire un palot. Je réponds en riant que je ne le laisserais pas faire !
Enfin elle m’accompagne. Je marche le long des immenses salles et couloirs de l’ambassade en boitillant… Je n’en mène pas large. Ma gorge se serre peu à peu. C’est si grand, si beau… Puis finalement nous arrivons face à lui… Il nous salut... Je lui dis de ma petite voix grave et cassée... Bonsoir Lord. C’est pour moi un immense honneur... J'espère ne pas trop casser le protocole...
Prétorienne, citoyenne... Je lui souris... Dame L-X précise que je préfère être seule avec lui. Elle se retire, faisant claquer ses talons en mettant son poing sur le coeur. Me voilà donc avec lui... Avec mon petit haut noir et mon jean moulant, je tiens mon coeur par la bride et je serre les fesses.
Il est avenant et sa voix chaude me pénètre. C'est pour moi un devoir que de me conformer aux sollicitations du DCN... Toutefois je sens qu'il n'est déjà pas dupe de ma démarche... Il dit qu'il n'est pas nécessaire de me faire attendre plus longtemps et me demande de le suivre. Il avance, de grands battants métalliques s'ouvrent automatiquement à son approche... Je regarde de partout, curieuse comme une féline... Et voilà son bureau... des écrans gigantesques, un faste épuré respirant simplicité, efficacité et harmonie, comme lui... Il se place à son bureau et me demande de me reculer... Du sol jaillit un fauteuil... Mes lèvres laissent échapper un petit... woa. Je prends place...
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Il me regarde, impassible. Il me transperce... Mais cette fois, je suis prête... je ne veux pas le laisser me dominer. Si au moins j'arrivais à me dominer moi, ce serait pas mal... Je ne sais trop quoi penser... j'ignore même si je ressortirai vivante de cet endroit... Mais je suis vraie... Je lui dis... Lord. Je crois que… Je me dois de vous avouer avec sincérité quelque chose. Bien entendu, ce sera pour moi un honneur de conduire un article sous votre égide à propos d’Ab Ube Condita, pour la gloire de l’Empereur, et la vôtre. Mais... LE DCN n’est pour moi ce soir qu’une couverture. En vérité, je voulais simplement avoir un moment, seule, avec vous...
Je pose sur lui mes prunelles noires comme une nuit sans étoiles. Et il est impossible de savoir si elles cachent des vagues d’Amour, ou des torrents de haine... Il reste toujours impassible, ses iris changent sans cesse de couleurs et il ne cille pas... Il dit calmement. Beaucoup usent de prétextes pour voiler leurs intentions. Vous n'êtes pas une exception.
Je n'aime pas qu'il me dise que je suis comme les autres. Pourquoi ai-je justement envie d'être une exception à ses yeux ?... Je réponds aussi sec. Mes intentions sont de servir l'Imperium Lord. Mais sans laisser passer une seule seconde, il rétorque. Me voir pour me voir n'est en rien servir l'Imperium.
Je me sens nerveuse... ça commence durement pour moi. Il est implacable. Mais je peux l'être aussi. J'suis qu'une nemo encore sans son AANI mais je fais face. Je toussote et me lance... Je me demandais Lord… Seule la haute ville est sûre… Partout ailleurs, c’est la misère, la violence et le chaos. Pourquoi l’Empire ne recouvre-t-il pas de ses ailes l’ensemble du secteur 1 ?
Il laisse passer quelques instants, me considérant toujours. L'imperium couvre l'essentiel de ce secteur et la criminalité est bien plus atrophiée en ce jour qu'il y a dix années. Alors, sans qu'il n'y ait de distinction juridique, vous auriez vu ce qu'était une réelle anarchie. J'écoute... je réalise que je n'ai en effet aucun recul... Il poursuit... L’imperium a frappé avec l'Inquisition et le Cercle... et tendu la main par le Liber Civilis et le protocole de réinsertion. Il laisse passer quelques instants. L'ordre règne.
Il commence déjà à me conquérir peu à peu. Je suis convaincue qu'en effet seul l'Imperium peut amener un semblant de paix à ce monde... c'est ce que j'ai constaté de mes propres yeux. Je réponds, il a commencé a briser mes défenses, mais je ne le sais pas encore... Ce sont de nobles améliorations que je salue, Lord. Pardonnez mon ignorance. Je souris, lui montrant que sa réponse touche mes sens.
Je me sens un peu plus à l'aise. Sauf pour ces bottes montantes à pointes, elles me coupent le sang. Je sens mon coeur battre le long de ma cicatrice, sur ma cuisse blessée. Je lui dis que j'ai une autre question... et j'crois que tout Legatus qu'il est il risque d'être surpris...
Mmh... ça vous ennuie si je pose mes chaussures ? j'ai vraiment mal aux pieds... Je mords ma lèvre du bas.
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Un silence... Il penche la tête sur le coté... Je garde un air ingénu et innocent. Faut pas qu'il s'inquiète, j'ai pris une douche au lavabo du DCN avant de venir ! Il répond... Citoyenne... Je vous laisse juge de votre propre dignité. Je pense "ah ouf il est cool !". Merci Lord. Et hop j'enlève ses satanées bottes montantes et libère mes pieds bruns avec soulagement. Oui ça va mieux et ma dignité va bien.
Je reprends.... Lord, une forme d’immortalité nous a été accordée avec le clonage… mais sommes-nous encore des êtres éthérés ? Nos âmes suivent-elles docilement le cycle de nos vies ? Ne sommes-nous pas qu’une simple compilation d’informations ? Je plisse les yeux c'est une réponse importante pour moi... j'ai dans mes visions la sensation d'une vie plus ancienne que ne l'indique mon premier clonage...
Mais sa réponse me déçoit... L’Empereur nous a accordé l'immortalité. L’imperium donne un sens à cette éternité. Il voit ma petite moue, alors il continue. Vous êtes un clone, dotée d'une conscience forgée par l'expérience et l'apprentissage des valeurs impériales. Chutez, et vous foulerez à nouveau ce sol pour servir l'Imperium.
Je garde un visage neutre. Ce n'est pas le cas de tous Lord. Certains ne servent pas l'Empire.
Leur vie n'a pas de sens, car leur violence n'en a aucun. C'est tellement vrai... Mon sourire se fait plus doux.
Je voulais revenir sur Ab Urbe Condita. Je tenais à m’incliner devant la virtuosité de vos écrits et la portée de vos recherches. Mais… Au risque de vous paraitre… Impertinente… ce que je suis assurément… Il me semble que cet ouvrage est pour le moins… incomplet.
Stilicon laisse glisser son regard sur mes mèches brunes. Ses iris passent au bleu. Moi, je soutiens son regard et mon âme vibre aux variations colorées de son âme. C'est l'évidence. Pensez-vous que l'histoire de la Cité tienne en un aussi bref volume ?
Non.. Bien entendu Lord, mais... Il manque la réponse à cette question : pourquoi ? Pourquoi… Hujan a été assassiné ? Quelles étaient les motivations d’un tel geste ?
Il répond toujours avec ce calme écrasant... Citoyenne avez-vous déjà assisté à un meurtre ?
Oui Lord. Et je pense en moi-même "merci Valstik !...".
Avez-vous vu une raison logique et rationnelle à ce meurtre ?
Non Lord.
Vous avez votre réponse.
Non Lord. Je le fixe, mutine. Je reprend... Ce meurtre infâme sur Hujan.... A fait naitre la rébellion, et cette dernière existe encore aujourd'hui. Pourquoi ?
Citoyenne.... L'affect et la jalousie sont des leviers puissants et pernicieux. Ce début de réponse me rappelle celle de celui que je considère comme un père, Uriel... J'ai vu des braves trahir par vaine frustration ou ennuie. Les Enclisms ont sauvé l'humanité en l'extirpant de la sauvagerie.
A ces paroles, je me sens inexorablement attirée vers lui, comme pour mieux boire au calice de ses lèvres, je me cale les fesses le plus au bord possible de mon fauteuil, je me penche en avant et pose mes mains sur son bureau. Je l'écoute, je sens dans mon coeur des choses étranges, comme une chaleur qui remonte lentement en moi jusqu'à jouer une chaude chamade dans ma gorge. Je ne pense plus du tout à mon décolleté, et à l'absence de soutien de ma poitrine brune.
Certains, une fois grandis et placés en situation de conscience, perdent toute reconnaissance... Le meurtre d'Hujan Enclism fut, est et restera le plus grand sujet d'affliction de notre Histoire...
Et... le nom du meurtrier a été effacé c'est bien ça ?... Je ne sais pourquoi en posant cette question, un flash vient impressionner mes rétines le temps d'un clin d'œil... J'aperçois une ombre devant moi, que je suis...
Deux mots du Legatus me réveillent... Damnatio memoriae.
Je redresse ma frimousse. Et je dis, sur le même ton que lui, pensive... Mémoire damnée...
Stilicon reste serein... ses iris passent désormais au pourpre alors qu'ils caressent les formes mal cachées de ma silhouette penchée, sans pour autant montrer le moindre trouble.
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Je regarde mes mains, le bout de mes doigts tremble un peu. Je ferme les poings... je dois me maîtriser. Je demande d'une voix hésitante... Lord… Ne doutez pas que… je me suis toute entière donnée à l’Empereur…. A L’Empire… et à vous. Mais… Si maintenant, là, tout de suite… j’étais une chef rebelle, avec votre vie entre mes mains. Et si je vous demandais une seule bonne raison de ne pas vous tuer… Que diriez-vous ?... Mes yeux noirs le fixe, tentant de le transpercer...
Si vous ignorez encore que je ne suis pas un clone, mais une Volonté, alors je vous répondrais que vous me retrouverez de nouveau sur votre chemin dans quelques cycles... Il me rend coup pour coup, et moi, je tombe dans son pouvoir, peu à peu. Je tente de cacher un adoucissement progressif de mes yeux.
Lord... l'autre soir... Vous m'avez dit que d'une certaine façon... vous étiez nemo aussi, pourquoi ?...
Quel jour sommes-nous, citoyenne ?
J'arque un sourcil. 4/226.2 Lord.

C'est cela... de la troisième ère. Mon grand éveil a eu lieu le 5/215.3, mes activités m'ont élevées à la noblesse le 5/218.3, je suis devenu Haut Dignitaire d'Empire en 7/220.4 et Legatus en 2/222.4 A.U.C. J'ai donc onze années d'existence.

Nombre d'anti citoyens, de résidents, de citoyens ou de noble ont le double de longévité, voire bien d'avantage. J'aurai été citoyen trois années, noble deux années, Haut Dignitaire deux années, Ambassadeur... A ceux qui vous disent que l'Imperium ne promeut pas la méritocratie, et écrasent la vigueur de générations nouvelles... je jette à leur face ces années et leur dit : cessez de gémir, agissez !
Je redresse mon menton comme littéralement portée par ses paroles. Il est un fait qu'il existe deux sortes de Civis, ceux qui agissent, et ceux qui critiquent... J'ai envie de l'aider... d'être à ses côtés... Je regarde ses mains gantées de façon sans doute un peu trop insistante... Il presse les accoudoirs de ses mains gantées, et lève les paumes en tendant les doigts. Que vous importent les mains d'un clone parmi d'autres ?
J'ai bien mon idée sur la question. Mes joues se teintent de pourpre. Et bien... je baisse la tête. Je ne sais pas Lord. Je sens qu'il ne cesse de me fixer, je redresse ma frimousse en souriant derrière mes mèches brunes. Ses iris sont totalement noirs désormais.
Je lui dis... Finalement, peut-être qu’il n’existe aucun secret. Seulement… un écran de fumée qui cache la seule réalité : la volonté de garder un pouvoir absolu sur les survivants de cette planète à l’agonie. Parce qu'ils ne feraient que chaos d'une illusoire liberté....
Ce n'est pas un secret. L'Imperium clame ouvertement, comme l'ont dit Cyrius et Hujan Enclism, que la désunion, l'individualisme et la dispersion perdront l'humanité. Le De Cirii verbis récemment publié vous le montrera. Il est disponible à l'Académie Impériale, j'ai donné l'autorisation de le faire paraitre il y a une heptade.
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J'incline légèrement la tête. Je suis une adepte de l'académie et de ses livres. Mais j'ai un préféré...
Alors je sors brièvement Ab Urbe Condita de mon sac. Il poursuit.
Je prépare à terme une version augmentée. Une erreur s'était glissée dans la première édition, et quelques points pourraient se voir précisés.
Il me tarde de la dévorer. Je... Je veux dire de la lire Lord. Votre meilleure arme je crois... ce sont vos... Je le regarde, comme si ses yeux étaient sa meilleure arme... Ce sont vos mots. Vous écrivez si bien... Et c'est un trésor que vous partagez...
Un silence.
Moi... Mon seul trésor, c'est ma virginité, et je ne l'offrirai qu'à celui qui voudra bien tout partager avec moi. Je baisse la tête. Tout.
Je n'ai pas envie partir. J'ai juste envie de rester à ses côtés. Il ne m'a dévoilé aucun secret mais il a fait mieux que cela... Il a levé les derniers doutes de mon coeur. Je suis à lui, plus que jamais à lui, mais le voit-il ?
Je me lève et fait quelques pas. Il me dit... Vous devriez remettre vos chaussures...
J'ai un "oups" interne... Je reviens sur mes pas et tâche de remettre mes bottes montantes avec l'air le plus détaché possible. Comme si je n'étais pas en train de me rhabiller devant le Lord Legatus pendant mon premier entretien avec lui...
Je pars. J’espérais encore, en cet instant, lui avoir fait une bonne impression…
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Dame L-X avait eu la gentillesse de me raccompagner au DCN parce que je n’étais pas armée. J’étais toute fière de l’inviter à mon nouveau bureau, de lui offrir un verre. Nous nous sommes assises. Il m’avait semblé qu’elle était « tout chose » de voir une jeune fille comme moi être reçue par le Legatus. Alors je lui avais demandé…
Vous l’aimez n’est-ce pas ?
Elle me fixait de ses grands yeux bleus, si denses, avec son visage fin et racé. Elle me répondait qu'elle « l’estimait », qu’elle avait suivi toute son progression, depuis les débuts… et c’est alors que Lady Elea est arrivée…
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Dans mon bureau Mademoiselle Atlantia. Immédiatement.
Je présentais ainsi mes excuses à « Elix » et allait m’assoir dans le bureau de ma Lady, me demandant ce qu’il se passait… bientôt elle fermait la porte de son bureau à clefs derrière elle…
La suite ? Une avalanche, une crevasse ouverte dans mes entrailles, une descente aux enfers… elle m’assaillait de reproches… elle disait que j’avais enfreint ses ordres en laissant pénétrer au DCN quelqu’un d’extérieur au service, que je m’étais conduite comme un pilier de bar devant le Legatus, que je l’avais déçue… Et elle ne s’arrêtait pas… ne s’arrêtait pas… elle avait souvent raison… en disant que j’étais empressée, capricieuse, mais elle était aussi incroyablement dure avec moi…
J’ai proposé ma démission, elle a refusé. A un moment, mes nerfs ont lâchés… Je me suis levée, et mon poing s’est abattu sur son bureau avec violence, devant son regard d’acier impassible. Et j’ai hurlé, hurlé… Mais vous ne comprenez donc rien, RIEN !
Je lui ai dit que je lui avais tout donné, que j’avais épousé ses idées sans concession, que j’avais besoin de temps, que j’avais besoin d’un mot d’encouragement, d’un geste, que je luttais depuis ma venue contre des visions qui secouaient mon âme, que je donnais le meilleur de moi-même… que j’étais encore perdue et qu’elle ne comprenait pas…

Puis j’ai repensé à ses mots lors d’un précédent entretien où elle m’avait promis la mort… Et justement en cet instant, en pénétrant ses yeux, j’ai vu… ma mort. Je me suis levée, renversant ma chaise, j’ai reculé. Je voyais des flammes, j’entendais des cris… Oh non… cela recommençait… Le froid, les lèvres blanches… j’ai titubé, je me suis effondrée… J’ai rampé jusqu'au canapé, je m’accrochais… je m’accrochais… Puis je me suis tournée vers elle. Je ne la voyais pas… j’étais comme aveugle… J’ai tendu mes mains vers elle, je voulais crier « aidez-moi » mais je ne pouvais pas parler… Puis le clair est revenu peu à peu, je la voyais de nouveau… Elle n’avait pas bougé, pas d’un millimètre, me fixant toujours de ses yeux froids comme la mort.
Je me suis relevée péniblement… J’ai demandé, presque supplié, si je pouvais disposer. Un « non » sec est tombé. Elle m’a dit que j’allais rester dans son bureau, toute la nuit, toute la journée, que j’allais méditer devant son portrait. Elle voulait que je devienne en un clin d’œil une parfaite Impériale, irréprochable, rigoureuse… Mais cela, je ne pouvais lui offrir, avec mon cœur d’écorchée vive… Elle ne pouvait changer mon cœur ainsi. J’avais besoin de temps. Et le temps… elle n’en avait plus pour moi. Sa patience était épuisée…
Elle est sortie, m’enfermant dans son bureau à double tour. Je me suis effondrée dans le canapé. Je me suis recroquevillée, comme une prisonnière. Je pleurais, j’étais perdue…perdue… Je me demandais ce que j’allais devenir. Je me suis endormie quelques instants, je n’en pouvais plus. Puis je me suis réveillée au milieu de la nuit… J’ai pris mon datapad et j’ai composé un message pour le Legatus, toujours en larmes… Des larmes que ne tolérait pas ma Lady…
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Lord,
Vous savez, je suis une fille simple. Quand je suis venue à vous, j’étais sincère, j’étais vraie, est-ce la même chose avec tous ceux que vous côtoyez ? N’ai-je pas dis que je venais à vous non pas pour le DCN mais à titre personnel ? Je sais… je ne suis pas une fille comme il faut. Mais vos paroles, votre sincérité, ont touché mon âme. Vous avez su faire disparaitre tous mes doutes. Vous m’avez donné la Foi. Je voulais me donner à vous, me donner entièrement à vous… Mais… qu’avez-vous dit à Lady Elea sur moi ?... sur une conservation que je croyais à nous deux, rien qu’à nous deux… Qu’avez-vous dit Lord ?...
Une fille des rues, c’est sans doute comme cela que vous m’avez perçue n’est-ce pas ? C’est sans doute là qu’est ma place. Avec les pauvres gens, simples comme moi.
Tina
Je relis mon message. Je reste longuement les yeux dans le vague. Comme une prisonnière ivre.
Mon doigt glisse sur la touche « suppression du message ». J’appuie. A quoi bon l'envoyer ?
Je ne suis que poussière. Et il ne voudra sans doute plus jamais me revoir... Pourquoi cette pensée me fait saigner le coeur à ce point là ?

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