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EDC de 15754

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Chronique des TECH-DIY I: Allumage

Valstik croisait ses doigts sur le gigantesque comptoir mécanique du gratte-ciel aménagé en laboratoire. Il ignorait pourquoi mais son bienfaiteur le lui avait laissé à sa disposition, presque gracieusement, sans douter de son intégrité d'homme d'affaires et de recycleur. Les compétences du cyborg en matière d'extraction d'objet mécanique était habituellement celle des maîtres, mais il admis que retirer les kits d'une épée énergétique était une opération plus délicate encore que de voler les implants sur un clone de fanas-techno, bastonné fraîchement par de jeunes miliciens en quête de crédits et de promotions.
Il réfléchissait longuement à sa théorie, hésitant, s'appuyant sur ses connaissances de tech-DIY qui l'avait sorti plus d'une situation périlleuse. Le plan qu'il reçut et les deux ingrédients à sa disposition ne pouvait être que de l'oeuvre d'un autre tech-DIY. Un inventeur, probablement un peu allumé, à repousser d'expériences physiques en expériences mécaniques les limites de la science, jouant sur la résistivité d'un objet avant sa rupture, pour exploiter tout son potentiel. Un bêta-testeur scientifique.
Le tech-DIY cyborg chercha dans le livre volé au laboratoire de bullshitium ça et là quelques mot-clefs qui pourraient lui inspirer d'autres courants philosophiques de la tech-DIY. Il ignorait si il trouvait vraiment les clefs qu'il cherchait, mais il s'y essayait, encore et encore, longuement dans ce gratte-ciel aux allures banales et à l'intérieur dangereusement customisé. Rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que de battre tous ces prétentieux scientifiques basés sur des certitudes dans un monde d'incertitudes qui pouvait n'être qu'une gigantesque expérience scientifique. Les fous poussant les fous dans leur limite, cherchant à analyser l'espérance de vie d'une société hyper-technologique incapable de maîtriser et de comprendre toutes ces machines, ces drones, ces IA et ces téléporteurs qui semblaient improbables.
Il se pencha sur le pommeau évidé de l'épée énergétique, son casque d'ingénieur faisant briller la lampe verte à l'intérieur de la cavité, tout comme un pillard brandirait sa torche dans les souterrains à la recherche de technologies pré-météorites. Le casque de Valstik insistait sur le balayage d'analyses, son propriétaire ne voulait pas risquer de finir brûler, ou pire désintégré dans une explosion froide. Probablement les réminiscences d'un clone qui voulait vivre sa treizième année. Saisissant la pince cocher, outil préféré des charcu-doc et des tech-DIY, Valstik vint intégrer peu à peu des morceaux de plomb sur le transformateur électrique. L'objectif était de créer une résistance prête à fondre en cas de surcharge trop importante, un espèce de fusible différentiel aussi sûr qu'une vieille mine anti-personnel laissée à l'abandon dans les souterrains de la ville.
Ses doigts de chrome vinrent saisir le bec du poste à souder et entreprirent d'en faire un bloc à peu près uni qui ne se baladerait pas dans le pommeau : il fallait que la lame ne lâche pas à cause d'une frappe d'estoc mortelle et qu'elle tienne jusqu'à ce qu'elle est fait son office, tuer. A la lumière de l'arc de soudure, son casque rabattit automatiquement une vitre de protection devant ses yeux. La matière se laissa docilement dompter par les lois thermiques et se comporta comme toute communauté gobeline maltraitée : l'union. Le feu cessa, Valstik le laissa refroidir avant de jeter des regards perplexes sur son ouvrage puis isola le plomb. Ses doigts s'affairaient à la tache de manière froide et détachée, bien que l'excitation donnait à Valstik une boule au ventre.
Une fois qu'il scella à nouveau le pommeau, non sans réintégrer la batterie F-compacte, le tech-DIY examina longuement la tête du pommeau, l'orifice par laquelle l'énergie farine fusait en une lame irrégulière et froide, aussi attirante qu'un bain d'azote liquide. Pour cette expérience Valstik était persuadé qu'il fallait fusionner deux énergies en une : le farin et le feu. Le montage qu'il fit ensuite devait être réfléchi, si il réussissait, dans un processus d'industrialisation car une fabrication artisanale serait bien trop longue et coûteuse. Il contenta de remettre ces problèmes techniques à plus tard et de s'atteler à son expérience.

Autour de l'orifice Valstik installa un anneau métallique léger, pourvu de toutes petites pinces articulées. Lorsque le laser jaillirait de l'orifice, il était prévu que les pinces se rabattent du pommeau vers le bord irrégulier de ce dernier, en grattant au passage les têtes d'allumettes sur le pommeau au moment de l'allumage.Opération délicate et incertaine il en était, mais Valstik fit plusieurs tests qui se révélaient convaincants, sans allumettes. Le laser partait dans un crépitement courroucé et les pinces venaient le rejoindre à la frontière, restant à une distance respectable du rayon pour ne pas se faire avaler dans un effacement de matières.
Les allumettes se jetèrent dans la gueule des pinces, une à une, alors que le rythme cardiaque de leur propriétaire augmentait. Valstik avait l'impression que son cœur résonnait dans tout le laboratoire, jusqu'en haute-ville. Il tendit l'épée devant lui et enfonça son pouce sur le bouton d'allumage....

◊ Commentaires

  • Hékhene~51065 (28☆) Le 26 Août 2014
    moi qui croyait que la boite d'allumette c'etait juste pour pouvoir découper et coller le logo du SI sur l'épée !