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EDC de Valion~36896

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Release Prompt

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Article HRP. Inutilisable In-Game.


Seuls les fous aiment la compagnie du silence et de la solitude.

Le vautour l'apprenait à ses dépends; quoique privilégié sur le second plan, le mutisme l'accompagnant depuis déjà plusieurs heptades commençait réellement à lui taper sur les nerfs.

Les nerfs.
C'est sûrement ça qui dysfonctionnait chez lui, sa gorge possédant toujours des cordes vocales en bon état. Enfin, autant que le lui permettait la pollution constante du smog. C'était par ceux-ci que les informations transitaient, comme les propos qu'il suivait passivement, skiwi à la main, le cul vissé sur un tabouret dans son bar favori, se contentant de signes occasionnels aux barmaids pour se faire resservir.

Héhé, le silence est ton ami.
Mais parfois, le silence me pète les ovaires...
Si c'est que le silence.
C'bien l'silence parfois! "

Il ne fallut que le temps d'une analyse par son diencéphale, biaisée par l'état d'esprit du moment, pour qu'une transduction d'influx se fasse dans l'autre sens, ordonnant au plumé de se relever brutalement, le tabouret, repoussé et offusqué, produisant un grand bruit en tombant.
Mais le vautour n'attendit pas la chute de ce dernier pour claquer la porte d'entrée du bar, énervé, dénervé par la situation.

Daryl "DarKobalt" Korbelt traversa la rue, et passa sa colère sur le mur d'une ruelle, ses coups rythmés par le son des jointures et os craquant contre le béton, ainsi que par le léger clapotis des gouttes de sang s'écrasant sur le sol depuis ses doigts.
A sa grande surprise, deux bras frêles vinrent l'enserrer, l'interrompant dans sa rage, et une silhouette féminine se cala contre son dos. Il tourna la tête pour apercevoir le crâne rasé et les oreilles pointues d'une elfe au regard inquiet, qu'il connaissait pour être l'affectueuse sœur de sa frangine...et par conséquent la sienne.

"...Quelque chose ne va pas?"

Il se retourna et s'adossa au mur, ne pouvant échapper au regard de Turyë qui, s'il ne cherchait pas à le juger, montrait qu'elle se faisait du souci pour lui. Il attrapa son communicateur, et commença à écrire dessus, l'écran en vue de l'elfette.

"Mon mutisme devient insupportable.
- C'est depuis...
- Oui, au soir où elle..."

Il fit une pause, se massant un poing gauche endolori par sa fureur, et hésitant sur comment tourner cette phrase.

"Oui, au soir où elle s'est envoyée en cuve."

Elle attrapa l'une de ses mains, sortant de l'autre le nécessaire pour s'occuper de ses plaies sanguinolentes, avant de l'interroger, pleine d'espoir:
"Et si je t'aidais à comprendre ton blocage, et qu'on travaillait ensemble à le dépasser?"

Il la regarda, ne sachant quelle attitude adopter.

"Je pensais consulter à la clinique."

Elle lâcha sa main à présent bandée, avant de le fixer d'un air sérieux.

"Ton problème ne se résoudra pas avec des seringues...parce qu'il ne vient pas d'ici...mais de là, et là", affirma-t-elle, pointant successivement sa gorge, son cœur et sa tête.
Sans attendre une réponse de sa part, elle attrapa de nouveau sa main avant de l'entraîner dans les rues.

"Si on ne peut pas forcer ce verrou maintenant, on peut au moins se changer les idées. Et je connais l'endroit parfait pour ça."


_________________________________



Le piaf ignorait qu'il pouvait exister un tel paradis de tranquillité près de chez lui. Il se tenait dans l'entrée de la majestueuse Serre Orion, porte sur un autre univers, composé de verdure et d'une multitude de plantes exotiques dont la myriade de couleurs l'éblouissait.
Bien que plantées irrégulièrement, certaines dans le sol, d'autres dans des pots, les rangées de fleurs possédaient une harmonie étrange; des vignes rampaient sur les murs, jusqu'au plafond, pour surplomber les visiteurs d'un épais toit de feuilles. Le calme du lieu n'était perturbé que par le doux frémissement de l'eau cristalline qui emplissait le grand bassin au centre de la serre.
Le choc provoqué par ce décor authentique était d'autant plus fort pour le vautour, car tout ce qu'il connaissait de l'origine de ces spécimens venait de racontars sur l'autre côté du mur.

La main de l'elfette le sortit de sa rêverie, en le tirant doucement par la manche.

"Profites-en, car c'est un des rares endroits où l'on a de la nature en abondance dans l'enceinte du secteur. Et ce ne sont pas des fausses plantes. On va s’asseoir un peu plus loin?"

Il acquiesça, et ils descendirent l'allée principale en direction du bassin à l'eau limpide. Des canapés étaient à disposition tout autour, ils s'assirent dans l'un d'eux. L'elfette lui sourit, avant de prendre la parole:

"C'est un peu mon refuge quand je vais mal, il devrait te plaire.
- Cet endroit est magnifique et agréable."

Le vautour contempla un instant les reflets iridescents de l'eau et sa mouvance lente, avant de porter son attention au-dessus de sa tête, où les vignes pendaient paresseusement.

"Laisse-toi simplement aller par l'ambiance."

Il arrêta de penser, se laissant porter par la sérénité des lieux hors de l'étreinte du temps. Il ferma les yeux sans s'en rendre compte, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres, l'ensemble de son corps se détendant imperceptiblement.
En voyant le smiley heureux dessiné sur l'écran, l'elfette ne put s'empêcher de lâcher un petit rire. Après un instant, elle affirma, optimiste:

"Tu t'en sortiras, j'en suis certaine," dit-elle plus pour elle-même que pour lui.

Le smiley se vit remplacé par un "merci", sur lequel se reflétait l'eau dormant à proximité.

"C'est rien, après tout, tu es mon frère, ou mon beau-frère, ou...
- Peu importe le rang qu'on se donne, non?
- Les liens du cœur sont plus importants que les liens du sang."

Les deux tombèrent lentement dans un silence méditatif.
Celui-ci fut rompu quelques minutes plus tard par le communicateur du plumé, l'informant de la réception d'un message. Il désactiva la notification avant de se replonger dans l'instant présent.
Le communicateur se manifesta à nouveau. Il avança ses doigts pour l'éteindre, mais les arrêta en remarquant la quantité de messages qu'il recevait. Quelqu'un essayait de spammer sa boîte.
Il se redressa, ouvrant le contenu d'un des messages, qui étaient tous les mêmes, d'un utilisateur masqué par une fausse adresse, sans sujet.

Le contenu audio brisa immédiatement la tranquillité de la serre, une voix saturée, froide et provocante détonnant alors:
"~Ku-ku-ku~, le silence est ton ami, le silence est ton ami, le silence est..."
Il éteignit rageusement l'appareil, avant de serrer rageusement poings et dents, se contenant à grand-peine. Il ferma les yeux, cherchant à refuser la réalité, à renier les évènements qui s'enchaînaient et s'abattaient sur lui les uns après les autres, impitoyables.

Encore une fois, ce fut la main, posée sur son poing recroquevillé, et la voix de l'elfette, qui le sortirent de l'enfer dans lequel il cherchait à se barricader, l'empêchant de fuir le réel dans un mélange affreux de folie coléreuse.

"C'est bon, si ça doit sortir, laisse sortir..."
Release? Y/N
$ Y         

Il s'effondra sur lui-même, cachant honteusement son visage dans ses mains légèrement griffues, de longs sanglots muets cherchant à s'échapper de sa bouche. L'elfette le serra tendrement contre lui pour le réconforter, tandis qu'il libérait par les pleurs tous les immondices qu'il avait retenu jusque là. Les questions, les doutes, fondés ou infondés, complètement déconstruits, saturaient l'écran de son seul moyen de communication, l'image grésillant intensément.
Il finit par se calmer, reniflant dans sa manche, puis remit à blanc son écran.

"Ça va aller. Elle sait juste comment s'y prendre, cette garce.
- Tu ne devrais pas l'écouter, tu sais.
- C'est ce qu'elle fait subir à Shaia qui me blesse.
- Elle ne m'avait rien dit par rapport à ça...J'ai juste compris pour le programme informatique dans sa tête.
- C'est ça. Faucheuse est une IA dans une puce.
- Il faut hacker la puce, non? Changer le programme, où...le détruire?
- Sans rentrer dans les détails, c'est compliqué, j'y travaille."

Le silence reprit ses droits un court instant.

"Ça fait deux fois que je chiale devant toi...ça craint.
- Pleurer c'est simplement montrer qu'on a besoin de réconfort, tu n'as pas à en avoir honte.
Heureusement que t'es là pour me faire la morale.
- Je fais la morale, moi?" elle répondit, prenant un air faussement choqué.

Le vautour sourit d'amusement en dépit de son humeur.

"C'est à moi de faire des airs pareils!
- Plus maintenant!" le moqua-t-elle.

Il sourit encore plus. Turyë choisit ce moment pour une attaque surprise, lui sautant dessus, décoiffant le plumé qui faisait semblant de se débattre. Ils se chamaillèrent ainsi jusqu'à ce que le vautour se redresse, essoufflé.
Il se mit à tousser. Un coup, un autre, et rapidement, il ne pouvait plus s'arrêter. Les oreilles de l'elfette frémirent de joie en entendant cela. Il réussit finalement à se maîtriser, puis tenta de prononcer différents sons...sans succès. Dépité, il abandonna rapidement ses tentatives.

"Tes cordes vocales fonctionnent, c'est déjà un début, non?"
Oui.
"On va continuer comme ça, et tu retrouveras la parole en un rien de temps! Mais d'abord, au repos, d'accord?"

Il acquiesça. Ils attrapèrent leurs effets avant de prendre la direction de la sortie, retournant au monde réel, terne et étouffant.

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Un gros merci à Turyë pour m'avoir agréablement surpris avec cette scène, et à Shaia pour avoir su pimenter le tout au bon moment! =)

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