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EDC de Swan~3150

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38. Tous les mots de votre violence

Tu mens. Il ment. Vous mentez.

Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, avant de faire l’irréparable.
On va en parler. Ne fais rien de grave d’ici là.
Non, j’ai grandi depuis le Skiwi.
Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler…
Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler… Parler…
‘Mais on parle beaucoup trop. Tu sais…
Ni toi, ni moi… mais nous.
Nous, en général, nous, pauvres êtres.
On parle beaucoup trop.
Et souvent, les mots mentent.
Par honte, par peur, par protection.
Et c’est quand ils font le plus mal,
Qu’ils sont le plus vrai.
A quoi bon s’épargner avec les mots,
Quand les actes arrivent trop tard.
A quoi bon parler égoïstement,
Pour soulager sa peine dans un mirage.’
***
Le verre éclate en mille morceaux sur le comptoir, alors qu’elle le fracasse avec force. Et moi, je suis prise au dépourvu, accablée, coupable, je sursaute et regarde mon propre verre se briser derrière le comptoir sous la surprise. Sa main saigne entre les morceaux coupés de la si célèbre bouteille verte, et j’entends les mots résonner dans ma tête, bruyamment, et avec regret.
Mais parce que je t’aime, putain ! Comprends, merde !
Non, je n’ai jamais voulu comprendre. Je tremble intérieurement en récoltant les bouts de verre ornant sa paume rouge, tandis que le temps s’efface pour ne laisser place qu’à l’avenir morose d’un passé si teinté de rire.
Si tu pars. C’est pour jamais.
On peut partir et revenir.
Non.
Presque tout le monde passe par là, c’est temporaire.
Si tu pars, je me perds, et je n’irais pas seule.
Tu parles... d’emmener quelqu’un volontairement avec toi dans la chute?
Oui.
Bien. J’ai compris.
Tu sais très bien que je ne te le pardonnerais pas. Pourtant, je te crois presque sur parole. Une violence à la hauteur de ton trouble. Et je le protégerai autant que je peux, car si tu redoutes que je sois Sienne, tu oublies qu’il est Mien. Le temps qui passe fait de drôles de dégâts dans cette ville où l'on aurait pu espérer que les faiblesses de l'Humanité restent les leurs. Mais tu dois bien le savoir que tu comptes aussi. Malgré les mots.
J’irais pisser sur ta cuve aussi souvent que possible.
Jolie preuve de ton amour.
Tu n’en veux pas d’autres, t’façon.
Si mon teint était brun, il aurait tiré sur le livide de ma honte et de mon malaise. Pardonne-moi, car c’est comme si j’oubliais à chaque fois. Et pourtant, même l’acte si outrageux ne saurait me résigner si le pire se produisait. Un pire qui te soulagerait et te détruirait en même temps.
Le joli mensonge, dont je me berçais, a implosé. Il montre la chair rose de ma plus chère amie comme la vérité crue, à cause des mots que j’ai forcés.
***
Ma gorge se crispe sous ses doigts serrés brusquement, et je ferme les yeux. Sa possessivité inonde chaleureusement mon corps et mon âme, comme il est toujours aussi incapable de l’imaginer. Tout autant que moi à son égard.
Tu es mienne... c’est clair ?
‘Oui’.
Combien de temps lui faudra-t-il encore pour comprendre que la terreur me tenaille plus douloureusement que lui? Les Dames cruelles du dehors hantent toujours mes nuits. Celles qui gravitent autour de nous et qui reviennent parfois nous assener d’un coup lancinant sur la nuque. Savent-elles à quel point est farouche le cœur blessé, sommeillant dans la poitrine, lorsqu’il a cessé de battre pour survivre? Elles le sauraient si elles prenaient le temps de me connaître, plutôt que d’errer en fourbe avec leurs murmures de sages, dissimulant leur rancoeur. Je les hais tellement. Toutes.
Je refuse... Bordel, je serais prêt à te tuer, voler ta cuve, et empêcher ton clone de se réveiller, pour te garder près de moi!
‘Oui’.
L’étreinte est presque douloureuse sous le souffle de ses mots, mais sa force me berce encore de nouvelles illusions, que ma faiblesse veut enjoliver.
Force. Faiblesse. La barrière est si fine.
Je sais que tu ne le penses pas, que tu veux ce que les bonnes gens appellent ‘le meilleur’ pour moi. Mais tes paroles violentes me réchauffent et je les aime ainsi, exprimant toute la passion qui te lie à moi. Oui. Je les aime ainsi. Car à mes yeux, elles signifient bien plus que les mots familiers des bonnes gens, d’un cœur à un cœur. Ta brutalité m'émeut. Malgré moi.
Si tu tentes de m’oublier… Je te tue...
‘Oui’.
Puis le doux mensonge de son passé honteux, dont la douceur n’a évidemment d’égal que le coussinet de cuir sur la crosse d’une arme à feu, avant de s’abattre sur sa victime.
Je te tue...
Tue-moi avec plaisir,
Tue-moi de ton désir,
Pour me garder possessivement.
Inconditionnellement.
Même si encore, je sais, tu mens.
‘Oui’.
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Inutilisable IG, sauf les concernés.

◊ Commentaires

  • Mallory~5374 (78☆) Le 25 Avril 2013
    Toujours aussi bien écrit smiley
  • L-X~19531 (1540☆) Le 26 Avril 2013
    Le fait de mettre en gras certains mots me trouble vraiment dans ma lecture en accaparant mon attention sur eux aux dépends des autres qui sont tout aussi importants. Vous êtes plusieurs à faire ça et ça casse l'harmonie de vos textes ...
    Je parle pas des couleurs hein!

    Bref, j'aime beaucoup.
    Beaucoup beaucoup mais j'aime pas les mots en gras!
  • Valmont~32607 (178☆) Le 26 Avril 2013
    C'est normal, c'est les mots de la violence. Je présume...
  • EveR~4918 (1732☆) Le 26 Avril 2013
    Les mots de la violence... Ceux qui le sont plus encore, sont ceux qui se vivent plus qu'ils ne se disent.
  • Swan~3150 (689☆) Le 26 Avril 2013
    Il y a les mots de la violence, mais aussi une sale habitude smiley Je vais enlever du gras L-X.
  • Ladoria~7869 (221☆) Le 26 Avril 2013
    "Je vais enlever du gras L-X." Ne dira rien

    D'la violence, d'la violence, d'la violence!
  • L-X~19531 (1540☆) Le 30 Avril 2013
    Vala... dégraisse! smiley