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EDC de Elea~1433

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Chapitre III ~ Feu dans l'eau


« Bonsoir très chers auditeurs, et surtout très chères auditrices. Quelle pluie battante n'est ce pas ? Depuis plusieurs jours, c'est quelques dix centimètres d'eau qui tombe du ciel chaque jour, et ce n'est pas prêt de se terminer, car.. »
Elle coupa l'autoradio, agacée par les jacassements de l'animateur à la voix goblinoïde fluette. Malgré l'insonorisation du véhicule, le brouhaha des sirènes et des klaxons parvenaient à ses tympans ; Prise dans en embouteillage, la circulation était lente, alternant avec un mince espoir de voir la situation se débrider. Les minutes ne se ressemblaient pas : Parfois longues et immobiles, parfois pleines d’espérances et de mouvances. Mais l'issue était la même, un brutal retour à la réalité, plusieurs heures pour passer quelques malheureux kilomètres.
L'état de crise qui avait été lancé quelque temps auparavant n'avait pas arrangé la situation, la population cherchant à fuir cette recrudescence de criminalité dont faisait l'objet la ville. Mais il fallait se rendre à l'évidence, où fuir quand une ville est entourée de quatre murs ?
Concentrée, la jeune femme s'impatientait. Il lui fallu dix fois son temps de parcours pour qu'elle atteignit enfin son objectif : Le Commissariat de Police. Il s'était déjà passé déjà quelques années depuis son entrée dans la vie active : Subissant les aléas de la politique en place et la durée de vie plus que faible des différents chefs de la Police, elle avait alterné différents postes à la Police et à la prison. Néanmoins, ces changements étoffaient son carnet d'adresse, mais aussi lui permit de rencontrer deux importantes personnes qui contribuèrent à fructifier son apprentissage : Une politicienne lesbienne et un pacifiste vénérant une occulte divinité.
Depuis quelques jours, des problèmes de corruption s’immiscèrent dans les affaires de la Police. La vigilance était de mise, mais la méfiance l'était également. Julian Hallon venait de mettre un terme à son mandat à la présidence du Conseil, et la désorganisation politique se ressentait aux travers de toutes ses organisations, et l'apogée fut atteinte en cette soirée.
La nuit venait de tomber quand elle stationna son véhicule dans le parking souterrain du commissariat. Elle baissa les yeux pour contrôler son holster. Posant délicatement la main sur crosse, elle retira l'arme et la contempla quelques secondes. Elle poussa le crochet arrêtoir du chargeur, et considéra le nombre de balle qui lui restait. Elle remit le chargeur en place, et rechargea, avant de replacer l'arme à sa ceinture. Elle fit pression sur la portière du véhicule qui s'ouvrit, et posa le pied droit à terre.
Quand elle eut fermé la portière, elle se tourna vers l'entrée, et distingua non loin une silhouette dans la pénombre du souterrain. L'éclairage était négligeable tant l'intensité de la lumière ne parvenait pas à être significative.

« Il y a quelqu'un ? »
Elle fit volte face, et son coeur battant, elle tomba nez à nez avec l'un de ses collègues de bureau. Celui ci était habillé d'un simple long manteau de toile sombre et d'une paire de lunette de soleil. Il acquiesça et sourit légèrement, avant de prendre un ton tout à fait cordial.

« Mademoiselle Elea Marsarra. »
L'humaine se tenait la poitrine, la présence inopportune de l'agent, et son apparition si soudaine eurent bien emballé rythme cardiaque de la jeune femme, légèrement pâlie par la peur. Reprenant peu à peu un peu plus d'aisance, elle fit un pas vers l'officier de Police.

« Monsieur Kmaschta Masaki. »
Son regard se figea quand elle eut remarqué que l'officier braquait de façon évidente son arme de service sur l'humaine.
Que pouvez ressentir l'homme derrière ses lunettes noir quand il pressa la détente trois fois de suite. Les deux premières balles touchèrent respectivement l'épaule droit et le bas ventre de sa cible. Quant à la troisième balle, elle se logea dans la carrosserie du véhicule de la future défunte.
Un filet de sang coula de ses lèvres, son regard se perdit dans les abysses de l'obscurité du souterrain. Elle resta debout quelques instants, paraissant encore vivante, quand elle posa genoux à terre, et s'écroula de tout son poids sur le bitume. Bientôt, une marre de sang accompagnait le corps inerte.
Sa dernière vision fut de voir son assassin de dos, avant de définitivement finir dans la pénombre de la recréation.
La téléportation post-mortem fit alors son oeuvre, et laissant ses habits, son arme, sa plaque sur place, la partie charnelle de la dépouille se décomposa en d'infimes particules volatiles de couleur bleu qui s'envolèrent vers le centre de clonage.
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« Pour le meurtre de l'officier Impériale, Mademoiselle Marsarra, l'accusé est non coupable. »
Quand la juge prononça ces mots le mois suivant, la colère l'éprit. La Justice venait de gracier celui dont l'arme l'avait abattu de sang froid. La juriste fit clore la séance, et les spectateurs, friands de ce genre d’évènement quittait peu à peu la salle, non contents d'avoir été distrait par un procès que beaucoup considéraient sans doute comme sans importance.
Alors désavoué par la justice elle même, elle lança un appel désespéré à la Noblesse, en vain. Ces derniers refusèrent d'agir, alors que ces dernières avaient apposé un véto sur le jugement de l'un des leurs.
Cette tentative fit enfouir un profond malaise dans les pensées d'Elea, tant à ce point qu'en ce jour, elle voua une haine sans nom à son assassin et à ces "pachas égocentriques" de Noble.

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