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Marginale cendrée (Non référencé)

Le smog n'a pas son pareil pour vous rappelez que vous êtes en vie.
Sortant des plaques d'égout, ses effluves entrent sans efforts dans les narines rebelles.
Ce condensé de vapeurs acides baigne littéralement les rues du secteur duquel les trottoirs camouflés offrent des pièges aux passants non vigilants.
Celle-ci en fît les frais. Poussant la porte de sortie d'un bar illuminant la rue des formes érotiques dessinées par les néons rouges clignotants de son enseigne. De toute évidence sous l'effet alcoolisé des boissons consommées, celle qui portait un manteau de synthfur marron, entrepris d'aller arpenter la rue d'en face, à la recherche de quelconque rendez-vous de fortune.
Sa cheville ne résista pas à l'angle qui s'était formé entre le bord du trottoir et la chaussée quand elle y eût posé le pied de travers. Les nerfs conduisirent l'information au centre névralgique, qui, bien qu'endormi par l'alcool, ordonna l'expulsion immédiate d'un cri de douleur par sa bouche encore mi close. Un spasme la figea toute entière, et tombant sur ses genoux, elle ne pu amortir la chute.
Un large halo venant d'un réverbère prit sur le fait le mouvement de smog qui se dégagea de la chute, telles les ondulations de l'eau au passage d'un navire. Ses jérémiades et pleurnicheries furent couvertes par la musique qui sortait du club, et nul ne paru lui porter secours.
Maintenant au sol, sa silhouette recroquevillée ne présentait qu'une masse sombre, sans laisser penser qu'il ne pourrait s’agir que d'un sac, voir, de part les poils de son manteau, la faire ressembler à quelques rats des sous terrains. Le smog l'avait absorbée, et seules des vaguelettes de brouillard trahissaient une présence à l'endroit de sa chute.
Quand la porte de l'établissement s'ouvrit de nouveau, un trio de fêtards, ajustant haut de forme, remontant braguette, et bouclant ceinture en sorti. Tous bardés de leurs armes brillantes, à la hanche ou passées sur l'épaule. Chacun riant plus fort que les deux autres, ils leur fallu quelques minutes pour se donner rendez-vous au lendemain, même endroit, même heure. Ils finirent par se saluer, quand l'un d'entre eux alors qu'il donnait l'accolade, aperçut un mouvement venant du trottoir, d'où il crut découvrir ce qu'il prit pour un rat mutant. A cette idée, il poussa brusquement son ami sur le côté. Dégainant son hachoir, il s'élança à l’assaut de l'intrus. Quand le troisième compère dans un reflex quasi animal, ajustait déjà son viseur sur ce qui était un instant, avant que la détende de l'arme automatique ne soit pressée, la tête de la pauvre effarouchée.
Au lendemain, la même, qui la veille avait péri crane fendu et transpercée de toutes parts, réapparut devant le porche du même établissement.
Bientôt la rejoignirent ses trois nouveaux partenaires de jeu, qui après avoir éclairci le smog la veille, suite à leur escarmouche, s'étaient rendu compte de leur erreur. Ils étaient venu à la sortie du centre de clonage lui proposer de fêter ici son retour.
La mémoire des événements n'est pas sans faille après un clonage, un compliment, une danse, un cocktail vous font vite oublier là où vous avez déjà mis les pieds la nuit précédente. Un piège voluptueux peut vite se reformer.

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