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Asssssissssssstance médicale

La cuve mobile était parquée là, dans un angle de la pièce blanche, aseptisée. Juste devant on pouvait voir quelques chariots portants des piles de consommables pour une salle d'opérations: compresses, draps, blouses, gants en latex, seringues, flacons de désinfectant, le tout posés en vrac. Le moteur était froid, arrêté depuis plusieurs heures quand un bruit se fait entendre: la porte s'ouvre sur une petite équipe médicale à l'apparence très décontractée. L'équipe entre dans la pièce et s'approche de la table d'opération.
"Alors docteur, qu'est-ce que l'on a cette fois-ci?
-Han... Une persssssssssonne coincccccccée en cuve. Ççççççça arrive parfois. Là, cccccccc'est persssssonne d'important alors on peut étudier la sssssssssituasssssssion. Sssssans trop de rissssssque."
Le docteur s'approche d'une console et tapote quelques touches avant de tourner quelques variateurs. Un bras robotique télécommandé s'anime, se secoue et branche un tuyaux sur la cuve. Le liquide est aspiré, asséchant le contenu en quelques minutes, laissant le corps inerte de la blonde prostré au fond du récipient.
"Les technissssssssiens du ssssssssentre de clonage ont vérifié. Aucun sssssssousssssis lié à la cuve ou à la programassssssssion. On va leur faire confianccccccccce même si une vérificassssssssion serait de rigueur. Mais nous allons nous consssssssacrer à obssssssserver l'autre élément du problème: le clone. Pour ccccccccela, différents examens pour voir cccccccce qui foncssssssionne ou non."
Quelques tapotages sur la console et le bras mécanique soulève la patiente pour la déposer sur une table d'examens ave plus de douceur qu'on n'aurait pu l'imaginer d'un bras téléguidé.
"Comme vous le sssssavez, Les examens les plus sssssssssimples évitent d'en faire de trop compliqués inappropriés. On commenccccccce par obssssssserver une posssssssssible malformasssssssion. Une erreur de clonage sssssssi vous préférez. Ccccccccela arrive parfois et ce n'est pas viable. "
Le docteur observe le corps avant de le palper sous toutes les coutures.
"Là, tout ssssssemble en état: pas de blessssssssure, de malformassssssion, d'excroissssssancccccccce. Rien. Un corps en excccccccellent état au final, au moins dans les apparencccccces. Il nous faut passsssser à la ssssuite."
Le doc sort quelques aiguilles, longues et fines d'un tiroir et plante un regard aiguisé dessus.
"Quelqu'un pour la tondre? On ne peut pas travailler sssssssssur le crâne avec tous cccccces poils... il faut tout enlever pour commenccccccccer!"
Un bruit de tiroir qui s'ouvre et qui se referme alors qu'un "tchip tchip" grinceux se fait entendre.
"C'est ce que vous vouliez docteur?
-Parfait! Rasez-moi tout ççççççççça! Qu'on puisssssssse avanccccccer enfin!"
La tondeuse est promenée sur le crâne laissant tomber les mèches blondes par touffe sur un sol artificiellement propre, aussi déshumanisé que le reste du bâtiment, laissant se former un petit monticule à mesure que la peau tendue se dévoile dans sa nudité.
Le doc' observe le tout de son regard clinique, indifférent jusqu'à la chute de la dernière mèche. Il fait signe ensuite de désinfecter la surface, un réflexe de base avant toute action chirurgicale. Une infirmière imbibe une compresse stérile de l'antiseptique disponible et en masse le crâne sous le regard analytique du doc. Et qu'importe si cela picote un peu. Une fois cela fait, il pose sa main sur le crâne, glissant ses doigts sur la surface lisse comme mesurant des écarts et cherchant quelques repères qu'il trouvera rapidement. De quelques gestes précis, il plante les aiguilles profondément alors que le corps sans vie s'agite sous l'agression physique, mu par quelque réflexe de survie alors que quelques minces filets de sang s'écoulent des aiguilles.
"Intéressssssssssant... Très intéressssssssant... Le ssssssssysssssstème nerveux resssssssent encore la douleur et réagit un minimum."
Le doc branche quelques fils électriques aux aiguilles et relie ceux-ci à un petit générateur portable.
"Examen ssssssssssuivant... voir sssssssssi le courant passssssssssse entre elle est nous... ssssssans jeu de mot. Il sssssss'agira d'obssssssssserver les réacssssssssssions aux sssssssssstimulis que nous allons imposer à différentes zones cccccccérébrales. Ne la touchez pas, le courant vous traverssssssserait ausssssssssi."
Quelques étincelles sautent entre les aiguilles alors que le corps est secoué de tremblements de longues minutes sous les impulsions électriques fournies par le générateur. Si les réflexes de crispation fonctionnent parfaitement, de même que les cordes vocales de la patiente qui les fait résonner inconsciemment, c'est au final la seule certitude qui semble faire son chemin dans l'esprit du doc. Les stimulations plus ou moins sélectives n'ayant rien montré de plus probant.
"Un examen qui n'apporte pas de réponssssssssse, il y en a toujours mais ccccccela ne fait jamais de mal. D'ailleurs, elle n'a pressssssssque rien dit."
Le toubib fait un signe et l'une des infirmières lui tend un flacon vert. Le doc lui indique de remplir quelques seringues d'un geste négligeant, ce qu'elle fait d'un geste sec pendant que lui retire les aiguilles du crâne.
"Pour obssssssserver l'intérieur, nous lui lui faisons passssssser un sssssscanner intégral. Cccccccce qui implique de remplir ccccccertains tisssssssus de ccccccette sssssubsssstanccccccce verte pour mieux dissssscerner chaque organe. Et essssspérer repérer les posssssssibles ssssssoucccccis."
Le doc plante les seringues les unes après les autres, gavant le corps de la tondue de ce mélange innommable, remplissant autant ses veines, ses artères que son foie, ses poumons ou son cerveau.
Quelques minutes à patienter, le temps que la mixture rampe et prenne possession de chaque recoin de l'organisme d'une part, et que le doc programme les examens à faire passer de l'autre.
"Cccccc'est assssssez long ssssssssi on doit vérifier l'enssssssemble du corps mais parfois, il faut ccccccce qu'il faut. Et les examens sssssotn asssssez efficacccccccces pour trouver cccccce qui cloche éventuellement."
Le doc se lance dans une liste de soucis de santé, de malformation de clonage qui peuvent rendre le clone non viable et lui interdire de sortir de sa cuve. Le temps que le scanner vérifie millimètre par millimètre l'état physique de l'ancienne blonde pour arriver à la conclusion que le corps était en parfait état... et la "panne" toujours d'origine inconnue.
Le doc, ennuyé, se mordillait le tentacule avant de poursuivre.
"Et quand tout va bien comme ccccccela ssssssemble le cas icccccci, alors cccccc'est que le sssssouccccis est sssssouvent lié au cccccerveau. Et cccc'est la sssssuite de notre examen.. Le droïde d'amputation va nous aider."
Le docteur pianote rapidement sur une commande et le ronronnement d'une sorte de drone se fait entendre dans la pièce, flottant dans les airs comme un overboard même si la comparaison s'arrête là. Un vieux bricolage rafistolé depuis des décennies, rhumatisant, serait plus proche de la vérité, même pour une mécanique.
C'est à ce moment précis qu'une blanchisseuse1' tremblotante entre dans la salle d'opération.
Pas pour prendre les blouses ou draps à laver... ni pour en rapporter.
"Docteur! On me menace! On veut vous parler d'urgence! Tenez le communicateur qui était dans les affaires de la dame, là... ça va pas du tout."
Le doc plisse ses yeux hésitant un instant avant de poser son instrument chirurgical.
"Et depuis quand touche-t-on aux affaires des personnes dont on a la charge?"
Et il prend le communicateur dans un grognement d'agacement survolant rapidement les derniers messages.
Tu vas voir si c'est pas un hôtel quand je t'aurais cramé vif...

C'est pas comme ça qu'on s'adresse aux larbins des centres techniques hein! Si vous voulez parlez à votre blondasse, elle est toujours dans un état indéterminé.

Et comment on lui parle ? En morse en tapant sur la cuve ?

J'en sais rien, je suis pas informée de ces choses-là, moi. Aux dernières nouvelles, des spécialistes devaient voir s'ils y comprenaient quelque chose.
Au pire, elle est pas quelqu'un d'important et ça fera juste un légume de conservé s'ils se loupent un peu. Faut bien qu'ils s'entrainent si un jour ça devait arriver à quelqu'un d'important, non?

J'ai changé d'avis. C'est toute ta famille que je vais cramer vive.

J'ai pas de famille.

J'te cramerai plusieurs fois alors.

Bon tu veux quoi ? Tu ouvre sa cuve à Sønja ou pas ? Passe moi le gars qui gère les cuves.

Sont occupés j'vous ai dit... ils doivent vérifier pourquoi elle est pas sortie...

Il leur faut 10ans pour faire ça ? Non mais regarde bien dans tes dossiers Sønja ... pourquoi elle sort pas.

Non mais je suis blanchisseuse... Je fais la lessive! Je suis pas scientifique, moi! J'y connais rien! A se demander pourquoi j'ai répondu, mpfff!
Les spécialistes font leurs examens, c'est tout ce que je sais. Les gens qui sortent pas, c'est jamais des problèmes techniques. Les problèmes techniques n'existent pas, c'est marqué en page 4 du règlement. Donc des médecins enquêtent et dissèquent le problème au mieux.

Humpf Bein là c'est plus clair ... File ce com à un médecin maintenant. T'es bien gentille mais ça fait 15 jours qu'on attend une réponse.

Ssssssssss'est à quel sssssssssssujet?

Heu ... Bonsoir, Je voudrais savoir où ça en est avec Sønja ? Elle ne sort toujours pas de cuve et nous ses amies on s'inquiète un peu beaucoup.

Ssssssss'est ssssssérbralement un cadavre... comme ssssssssi sssssa tête était vide. Un écureuil ssssssssera plus bavard qu'elle. On va creuser sssssssssa ssssssservelle pour voir si on trouve une explicassssssssssion. On ne ssssssssssait jamais.
Laissant tomber une communication qui ne le menait à rien sauf à risquer devoir se justifier, le doc repris en main la suite des opérations.
Un "Parfait!" résonne dans la pièce alors que quelques cliquettements se sont entendre indiquant que le doc' donne ses instructions au droïde.
Celui-ci s'approche du crâne solidement attaché sur la table des opérations sans se soustraire à sa mission. Il multiplie les repérages, additionnant avec précision une suite de marques sur la tête nue en guise de chemin à suivre pour diviser les os et extraire la calotte et mettre à nu l'intimité cérébrale de la non-vivante.
Un clac sur une commande enclenche la mission du droïde qui s'évertue à retirer une partie des protection osseuse du crâne sans autre défense. Sciage, perforation, extrusion, le chantier commence, expectorant régulièrement des fragments d'os et mettant à nu une partie de la cervelle de la vautour.
Le doc arbore un sourire glacial en observant le travail avancer sur son jouet d'étude. Scalpel à la main, il s'approche une fois que le droïde s'est retiré pour tâter de son instrument la masse cérébrale.
"Cccccccccc'est j'en sssssssuis ssssssûr, la sssssssourccccccce du problème. Cccccccc'est de toute façççççççççon la seule possssssibilité qui resssssste!"
Le doc palpe et tâte le cortex gluant aussi bien avec sa lame qu'avec ses pseudopodes faciaux, cherchant l'inspiration ou de possibles altérations visibles. Écartant les lobes, il note que les connexions entre les hémisphères sont bel et bien là même si certaines ne survivront pas à l'examen et l'un dans l'autre, rien ne semble au final manquer au niveau des liaisons biologiques au sein de la masse cérébrale.
L'examen n'aura pas été sans laisser de séquelles mais...
"Tout ssssssssssemble normal, ccccccc'est à n'y rien comprendre! Recollez les os et mettez tout dans un caissssssssssssson. Et virez ssssssses affaires. Elle n'en aura plus l'usage."
* * *
* * *
Discrètement, alors que ses assistantes préparent le caisson pour la non-vivante, le savant fou en profite pour procéder à l'ablation du cerveau. Cacher ce "vol" en replaçant les os et glissant une perruque par dessus suffirait bien. Et le cerveau sera glissé dans une mini cuve non sans avoir été perforé par une collection de senseurs au préalable.
"De toute faççççççççon, elle n'en a plus l'utilité..."
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Aurore a écrit :
Mythologie romaine / grecque
« Aurore est surtout connue comme une grande amoureuse, aux passions d'autant plus funestes qu'elle est vouée à ne s'attacher qu'à des objets mortels — auxquels elle est d'ailleurs fatale —... »
  • 1 He oui... il faut bien que du monde s'occupe de la lessive du personnel même dans les infrastructures ultra sécurisées.

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Cauchemar
30 Octobre 2017
733√  4 2

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