EDC de 35279
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Cacher
Amertume
Ses pas l’y amènent, instinctivement. Comme si cela avait un sens de revenir sur cette case départ dont elle a tout fait pour s’en éloigner.
Ses pas la pressent, inconsciemment. Elle succombe à la tentation et à d'autres, passant la porte qui la guide vers ce paradis artificiel, cette autre vie.
Ses pas la pressent, inconsciemment. Elle succombe à la tentation et à d'autres, passant la porte qui la guide vers ce paradis artificiel, cette autre vie.
Ce passé d’où elle aimerait tout reprendre.
Un long couloir s'étend, souvenirs qui la traversent quand elle le parcourt. Ça a changé, depuis le temps. Elle sait, se souvient de cet homme qui la débusque malgré ses traceurs éteins, qui la trouve avachie dans un des canapés. Celui où elle va s’installer, cherchant une sensation familière quelconque, cette dose qui la plongera jusqu’au cou dans son passé.
Quitte à s’y noyer, quelques heures au moins, comme dans ce Skiwi qu’elle avale à outrance.
Son corps s’enfonce dans le tissu rosacé, le regard se pose sur celui d’en face.
L’image n’est pas parfaite, pas identique, il manque ce quelque chose, ce tout.
« Fais chier ».
Comme si tout se vouait à lui cracher à la figure que plus rien n’est pareil, que plus rien n’est. Alors juste, fermer les yeux, se contenter des sons, du clapotis de l’alcool dans cette bouteille qu’elle porte à ses lèvres.
Le liquide voltige, coule, s’insinue, menace. Et elle tangue, sans daigner se retenir aux mains qui se tendent pour mieux la battre ensuite. Elle défaille, chute dans ce vide, cette vie amère qui se dérobe sous ses pas, amère comme ce goût accroché à chacun de leurs baisers…
Le passé me dépasse.
Instant de silence.
Ne m’abandonne pas.
Jamais.
Tu es comme tous les autres.
Jamais.
Tu m'abandonneras, comme elle, comme eux.
Jamais.
Dis-moi que tu ne m’abandonneras pas !
JAMAIS !
Il y a un souci. Il est mort. Mort, et ne reviendra pas…
Et toujours ce silence qui m'enlace de son étreinte glaciale.
Il tient toujours ses promesses, dit-elle. Faux. Comme la soeur ne les a pas tenues. Comme le Vautour à l'âme sombre n'a pas été foutu de respecter sa parole. Comme cet humain qui avait juré prendre toujours soin d'elle. Comme elle, elle.
Elle qui, disparue, lui arrache des tremblements dans la nuit, des sanglots dans sa solitude. Elle dont l'écho de la voix raisonne dans les rues de cette ville à présent insipide, dont le rire fait battre le sang dans les tempes. Elle qui n'est plus, qui n'a été qu'un instant.
Le liquide voltige, coule, s’insinue, menace. Et elle tangue, sans daigner se retenir aux mains qui se tendent pour mieux la battre ensuite. Elle défaille, chute dans ce vide, cette vie amère qui se dérobe sous ses pas, amère comme ce goût accroché à chacun de leurs baisers…
Le passé me dépasse.
Instant de silence.
Ne m’abandonne pas.
Jamais.
Tu es comme tous les autres.
Jamais.
Tu m'abandonneras, comme elle, comme eux.
Jamais.
Dis-moi que tu ne m’abandonneras pas !
JAMAIS !
Il y a un souci. Il est mort. Mort, et ne reviendra pas…
Et toujours ce silence qui m'enlace de son étreinte glaciale.
Il tient toujours ses promesses, dit-elle. Faux. Comme la soeur ne les a pas tenues. Comme le Vautour à l'âme sombre n'a pas été foutu de respecter sa parole. Comme cet humain qui avait juré prendre toujours soin d'elle. Comme elle, elle.
Elle qui, disparue, lui arrache des tremblements dans la nuit, des sanglots dans sa solitude. Elle dont l'écho de la voix raisonne dans les rues de cette ville à présent insipide, dont le rire fait battre le sang dans les tempes. Elle qui n'est plus, qui n'a été qu'un instant.
Un écorché vif avait un jour sous-entendu : « Je vous apprendrai que tout espoir est vain ». Il avait levé le rideau sur une douce mascarade. Le chat noir avait été le seul à honorer sa promesse, éclaboussant l'existence d'Emy d'un voile rouge obscur, terne, sanglant. Un unique coup de feu.
La course-poursuite avec les souvenirs se termine dans un carambolage fracassant d'où s'évapore, toxique, le présent incertain. Elle reprend son souffle, sortant de sa torpeur. La bouteille roule sur le sol sans qu’elle ne réalise l’avoir lâchée. Face à elle, le fantôme de cet homme s’efface, comme un nuage de fumée soufflé qui laisse place aux plumes, puis au vide qui l'amène ici-même.
« Ce soir, pardonnez-moi… »
La pilule bleutée frappée IDC glisse entre ses lèvres, torture qu’elle s’inflige, culpabilité croquante, viscérale. Pour la faire réagir alors qu’elle n’existe déjà plus, balayée par les sentiments contre lesquels elle mène une guerre impitoyable, faisant de son être un chaos apaisant. La visite au parloir accordée à cet avant qui frappe aux barreaux de la cage où elle le garde emprisonné.
Et encore cette solution qui se révèle, évidente. Que sa conscience lui répète inlassablement, la faisant se lever et crier un « Non ! » sans conviction, abandonnant le champ de bataille des souvenirs.
Elle se consume à son tour, aussi vite et bien que le poison purulent de la vie n’affecte l’espoir.
Et encore cette solution qui se révèle, évidente. Que sa conscience lui répète inlassablement, la faisant se lever et crier un « Non ! » sans conviction, abandonnant le champ de bataille des souvenirs.
Elle se consume à son tour, aussi vite et bien que le poison purulent de la vie n’affecte l’espoir.
La porte de l’Antre des Anges se referme sur son ombre.
Dehors, la nuit échafaude ses plans cruels, mêlant obscurité, froid et solitude. Doux dangers qui distillent un peu de vie dans son errance qu'ils nomment vivre.
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Informations sur l'article
I remember...
02 Août 2013
1405√
24☆
18◊
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◊ Commentaires
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Medea (153☆) Le 02 Août 2013
Supprimer ? Pourquoi faire ? Pour que je t'en colle une ?
Beau texte, je suis toujours aussi fan. -
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L-X~19531 (1540☆) Le 02 Août 2013
Ce serait dommage. En dehors d'une petite maladresse de style ["Elle dont l'écho de la voix... et toujours cette habitude agaçante que vous êtes plein à avoir de mettre en gras, couleur, toussa pour aider les lecteurs à voir les mots importants comme si on était pas capables de les voir nous mêmes... *GRRRRR*, ce texte est comme la plupart de ceux que tu écris : délicat, parfaitement ciselé avec des mots qui claquent et qui marquent, efficace dans l'émotion... impeccable. -
Grypium~23119 (247☆) Le 02 Août 2013
Pas supprimer. -
Yankee (64☆) Le 02 Août 2013
Ne supprime pas, beau texte sur une réalité qui est le quotidien de nombreux si bien décrit. Mot justes, transition, passée. Bam ! Etoile. -
Amar (211☆) Le 02 Août 2013
Mais mais mais ^^. Il essaye toujours de tenir son ultime parole. -
Manerina~6356 (1567☆) Le 02 Août 2013
C'est sorti! Enfin! -
Swan~3150 (689☆) Le 02 Août 2013
L'un des meilleurs de tes textes, je pense.* -
Niklas~41602 (73☆) Le 02 Août 2013
Bouh, t'm'as oublié. -
Kinchaka~27073 (1111☆) Le 03 Août 2013
"Je vous fucking n'aime les gens ! "
Malgré cette phrase je t'étoile quand même. -
Dhomochevsky~5237 (111☆) Le 03 Août 2013
Si tu supprimes c'est cuve jusqu'à cryo, tout le monde est d'accord jcrois ; pis ça vaut pour tout l'EDC, j'ai pas pris le temps de tout lire encore ^^