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EDC de 35279

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Chaos viscéral


A-t-il jamais cessé de pleuvoir sur cette ville ? Le ciel est comme toujours d'un gris sombre et froid: la pluie aussi. Comme si le drap de Smog tendu par-delà DreadCast depuis ses quatre coins s'écoulait en fines gouttes d'aquarelles. Le monde déteint, inlassablement. Un lavis qui peint les marcheurs fous, cette foule chuchotante de silhouettes défigurées qui, créant un bruit de fond toujours identique, où que l'on soit, évoluent et stagnent réciproquement.

« Veux-tu m'épouser ? »


Un ourlet au bas du cœur avant qu'il ne s'effiloche pour de bon. L’abandonner à qui il se doit d’appartenir : c’est gravé. Tu vivras sans fin et n’en finira pas de faire ton deuil.
Du haut de ta tour, tu t'entoures d'intelligences aussi artificielles que ne l'est ta présumée humanité éternelle. Quelles sont belles ces lumières factices qui se dérobent à ton regard, ces immenses balises qui crient à l'aide dans le noir. Au sommet de ta déchéance, il fait sombre : tu es comme un phare éteint, guide d'une farandole d'aveugles. La silhouette floue perdue dans l'obscur océan, la voix synthétisée : à peu de choses près tu serais l'une d'entre eux.

Une fumée cotonneuse, bout de nuage volé au ciel, y retourne en tourbillonnant paresseusement. Un être indistinct fume parmi cette masse mouvante d'êtres en noir et blanc. Elle ne s'en détache qu'à peine, de par le rougeoiement de sa cigarette. Comme marquée par le laser d'un sniper au bord de ses doigts, puis au bord des lèvres: la mort la frappe à bout portant, à chaque coup de cœur. Des détonations sourdes.
Non.


A qui as-tu offert ce cadeau empoisonné ? Demande miséricorde, aboli-toi, libère-la. Quand bien même t’être damnée pour ta dame, ses pêchés, ses excès excusés tous pardonnés, tous oubliés : achevés et enterrés. N’égalent en rien ta vanité.

Comme la cigarette s'arrache à ses lèvres, l’impudente s'arrache à ces pions imprudents pour disparaître dans l'ombre d'un porche.
Et attendre que l'éternité soit fatiguée de toi, ou l'inverse.

Le mensonger aux douces promesses d’ivresses, le cavalier aux airs viciés et vos corps qui dans tes pensées pourrissent ensembles. Chaque mur qui te sépare des Murs est une prison dorée qui voit naître et mourir tes soupirs qui transportent des fragments de toi, d’ille, des poussières d'eux qui avilissent ce présent factice. Les funambules masqués avancent eux-aussi, sur le même fil où tu t'écorches, le fil du rasoir.

Le mouvement général semble lent si bien qu'il paraît inexistant, immuable. Ils avancent fixement vers leurs tâches quotidiennes, tous, se défaisant parfois du corps que forme la multitude pour s'écouler d'une artère principale à une veine plus restreinte, une ruelle ou l'autre. Un rassemblement pluricellulaire pour n'être qu'un en fin de compte ; un malade aux métastases devenues innombrables, en phase finale d'un cancer généralisé.
Le seul à pouvoir savoir, le seul à ne pas devoir siègera à tes côtés comme il y est depuis tant et tant, ton roi en devenir.

Tu gardes les évidences silencieuses, patiente que le rayon t'illumines un instant pour te dissiper ensuite vers les méandres auxquelles tu appartiens. Cette peine insensibilisée, le déguisement.
Ce bond dans le passé d'au moins une vie.

A coup d'anesthésie, d'anesthésiant et de plongées dans l'oubli, tu t'offres le luxe de narguer tes douleurs en leur en affligeant d'autres. Au diable les jérémiades : tu as trouvé en tes bourreaux les soins à tous tes maux.

« Marions-nous. »


Le cou noirci, strangulation quémandée, feu corde au cou serrée d'un plaisir sadique ou collier de pensées. Tu fais si bien semblant de ne rien vouloir voir, camouflant tes excès de nostalgie sous une chape de plomb et de cuir tanné.

Mais bien qu'elle ait survécu au plus grand fléau de l'Imperium, c'est une toute autre gangrène qui la gagne. Il n’en existe aucun remède.

Il pleut...






Spoiler (Afficher)
HRP : Texte extrêmement déconstruit, pour de "bonnes" raisons. La première étant que certains passages constituaient un petit texte écrit, mais trop court pour remplir un EDC, et que d'autres passages sont autant de phrases écrites sur un coin de fichier et qui n'ont jamais réussi à se lier les unes aux autres. Du coup, et d'après les précieux conseils de JD Astaa, j'ai tout déconstruit.
Tout le monde s'en fout, mais je me sentais obligée d'expliquer, voilà.
  • 1 Le Mythe de Sisyphe - Albert Camus

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I remember...
18 Décembre 2015
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