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Patchwork



Memento Mori ♪

Encore des créatures, encore des monstres, encore du courage quand tu croyais ne plus en avoir. Où est passée celle qui fuyait, celle qui craignait, celle qui portait fièrement ses armes sans jamais en user ?

Elle est morte.
L'est-elle ?

Une étincelle, ravivée un instant. Le déclic d'un souvenir vieux comme le monde.
Le claquement de ses pas, indéniablement. La réminiscence de cet homme qui semble écraser le monde comme on écrase un mégot.
Les chiennes n’accourent plus vers le joueur de pipeau. Et pourtant.
Pourtant, on n'oublie pas le Sud quand on y a été dressé. On n'oublie pas le Sud quand on en a été la Prostituée, l'Amante, le Bras droit.
On n'oublie pas le Sud.


Encore une cuve, encore des soins, des nanites, des injections. Un clone patchwork, souvenirs cousus les uns aux autres dans la plus placide des indifférences. Peau brûlée, sauvetage échoué. Bras cybernétique, sauvetage réussi. Qui t'a sauvée, toi ?

Tu es morte.
L'es-tu ?

« Mon vieux, ça a tellement changé, j'ai tellement changé. Il se s'rait passé quoi si t'avais été là ? Tu m'aurais sans doute dit d'pas y aller, t'aurais été là, tu m'aurais même engueulée, j'sais pas. T'auras fait un truc, j'suis presque sûre que tu s'rais même venu me chercher. Tu m'aurais retenue, t'aurais dégommé des gens pour plus qu'ils soient sur la liste et pour pouvoir y aller avec moi. J'sais pas. Mais ça se serait pas passé comme ça, ça, je le sais, ça j'en suis sûre. Elle non plus, tu l'aurais pas laissée filer.
Mais égoïstement, j'me dis, j'sais pas, des fois je crois que t'aurais été un peu moins absolu avec elle qu'avec moi. »


Encore cette blessure qui tire, encore cette jambe qui flanche, encore ces cris et cette infâme douleur qui se rappelle à ton être. Puis cette pensée, celle qui ne lâche pas, celle qui s'accroche, s'insinue et tous les jours se vérifie davantage. Quand comprendras-tu que...

Je suis morte.
Le suis-je ?

Aujourd'hui, ils se trompent. Tu n'as plus de doute quant à leur folie et tu l'avais dit : ils sont tous fous. Tu pourrais crier, hurler, qu'aucun ne t'entendrait. Pas même elle, elle moins que les autres, elle l'aveugle qui a ouvert la bouche du monstre pour que vous vous y engouffriez un à un.
Elle qui lui dit aujourd'hui : « Mange les tous, il fait grand faim ».
Ô Imperator pardonne-les, ils ne savent pas ce qu'ils font.


Encore aliénée, encore alitée, encore emprisonnée dans des songes discrets, invisibles et silencieux malgré les cris. Les segments d'un passé surpassé qui rattrape enfin celle que tu as cru dépassée et qui ne s'est jamais dérobée.



Déchirer un à un les bouts d'un être en papier, envoyer valser les pièces du puzzle incomplet, découdre les morceaux de tissu de cette humaine en patchwork.
Cachée entre deux mensonges.
La voilà, la vérité.

Je ne suis plus.
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Sont cités :
Un tas de monde. Mais principalement, un petit hommage à Djino, très court certes, mais c'est parce que je le hais, voilà.
Sinon, pour ne pas spoiler, il y a Preus, et les autres, à vous de deviner.

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I remember...
18 Novembre 2014
1230√  18☆ 5◊

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