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EDC de 30188

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Tout çà pour rien. (Suite d'une cicatrice pour un baiser)

[HRP: Les parenthèse n'ont de valeur que ce qu'elles sont ... des parenthèses. Texte 100% RP]
[ Le texte a été reconstitué à partir de fragments de papiers retrouvés un soir à l'Antre des Anges]
Ce qui est le pire, dans cette histoire, c'est que çà n'aura servi à rien. Pourtant tout était parfait, le timing, la symbolique, la souffrance... tout ! Je n'aurai même pas pu rêver mieux.
Maintenant c'est raté, il va falloir recommencer, et, en l'état ce n'est même plus possible.
Bref, je m'égare ...
Reprenons au début.
La cicatrice recommençait à me démanger ... Oui, doucement, elle se rappelait à moi comme un ex-amant un peu entreprenant, déposant son baiser brûlant à intervalles réguliers sur ma peau.
M'enfin j'avais déjà eu la paix pendant presque une demi année, et çà, çà n'était pas rien.
Deux heptades complètes, où, à la suite d'une nuit que je n'avais pas passé chez moi la brûlure s'était apaisée.
D'ailleurs pour l'anecdote cette nuit là, alors que j'ouvrai le premier tiroir à ma portée, bien décidée à trouver une feuille blanche pour remercier l'homme endormi à quelques mètres de moi, je tombais sur ( jeté négligemment en haut de la pile de feuilles ) un rapport de l'une de nos premières conversation, et , ce qui est sûr, c'est qu'il ne gardait pas ce torchon en souvenir.
Enfin tout le monde ne peut s'appeler Innocence et hormis le sourire que cela me décrocha à cet instant "t" déjà révolu à peine identifié, je n'en pris pas plus ombrage que cela.
Je rédigeais donc ma lettre de remerciement et sortis.
Dans la rue je marchais d'un pas léger. Déjà parce que la météo était clémente ce jour là et surtout parce que j'avais revu ma lumière. A trop m'y frotter je finirai par me brûler les ailes ( brûler les ailes, tiens c'est ce qu'on m'a dit il y a quelques cycles ... Finalement ce n'est pas une mais deux leçons que j'ai appris ce matin... Merci Maître, mais pourtant je vous l'ai dit, Non, je ne veux pas être votre élève). Mais qu'importe, à nouveau je m'égare.
Résumons donc : une nuit de joute oratoire particulièrement imagée, une lettre de remerciement pour en être sortie transformée et une lumière qui m'avait éclairée.
Jusque là tout était parfait et tout rimait à la perfection ...
Oui mais ...
Oui mais, de la même manière qu'une fois à terre (Vous savez quand les choses sont au plus bas et que dans vos mains vous tenez les ruines fumantes de votre monde qui vient de se consumer) vous ne pouvez que chercher le courage de vous relever ... quand tout va bien et qu'il fait trop beau de façon si ostentatoire ... l'orage menace.
Sauf que l'orage il apporte son lot de ténèbres, et que dans les ténèbres, la lumière pour la garder, faut souffler dessus inlassablement, raviver la flamme et qu'un jour t'es à bout de souffle.
Le jour où la cicatrice a recommencé à me démanger, un mercredi soir à l'Académie, j'étais à bout de souffle et visiblement pas la seule dans ce cas là.
Quand vous soufflez sur un feu pendant dix jours et qu'il finit par s'éteindre, je crois que ce qui vous envahi, c'est un cruel sentiment d'échec.
Lumière éteinte, les fantômes pouvaient revenir taper sous leur fine couche de glace... ce soir je marcherais d'un pas lourd sans lumière, ne pouvant éviter les parties déjà craquelées.
Et puis alors pour le coup ce mercredi soir, je n'ai pas eu de chance, un de mes couples d'amis se séparaient, et entre le mec et moi, çà s'est fini avec un agrimensor.
Bon il n'a finalement pas tapé, dommage, je crois qu'il ne sait même pas à quel point je l'attendait cette lame tranchante. On aurait même pu faire cela de façon romanesque, moi à genoux (ben oui c'est un nain) suppliante et lui tranchant ma gorge à l'endroit du baiser.
Mais non ... à part une sévère dispute et mes ruines fumantes se désagrégeant en poussière dans les mains ( Note à moi-même : Quand tu es à terre, tu peux toujours creuser pour descendre plus bas..
T'as pas de pelle ? Pas grave t'as des ongles
T'as tout rongé ? Pas grave tu saigneras plus vite)
et l'horrible sensation que, oui, finalement, demain serait pire ... il ne se passa rien. Pas de coup d'agri, pas de mort romanesque, pas de passage dans une cuve dans laquelle j'aurai au moins pu me détendre ... rien.
Donc ben j'ai gratté à nouveau, bêtement et la plaie s'est ouverte.
Heureusement que les gnolls t'en as partout en ce moment, et que dès que ça voit du sang, çà devient fou. J'en ai attrapé un que j'aime bien et je l'ai invité à boire un verre, une idée bien ancrée dans la tête.
Au pire il me dévorait et je pouvais me reposer, enfin...
Au mieux la blessure serait si vilaine qu'on ne verrait plus la cicatrice.
Bon ben çà a été le cas. Anémie, coma, perfusion etc ... Je voulais de la douleur, j'ai été servie
Et je me suis réveillée toute contente avec mon immense trou béant sur la gorge.
Enfin çà ne grattait plus...
Toujours pas de lumière mais plus non plus de glace avec ses fantômes narquois sous mes pieds.
Chouette ! La page était tournée, ouf !
Mais non ... parcequ'une fois que t'as plus de phalanges, tu peux encore creuser avec les dents ...
Je me suis faite assassiner .... un peu après, et à ma sortie de cuve j'avais ce joli corps, vous savez, celui sans morsure et avec une petite cicatrice.
Tout çà pour rien c'était trop beau.
Ha oui et parce que quand t'as plus de dents tu peux encore essayer de bouffer la terre ou de la cracher un peu plus loin, je suis entrée au Requiem pour remplir la vitrine et là je vois l'un de mes très rares confidents appeler mon assassin par son petit diminutif. C'est vraiment trop mignon.
Comment elle disait Mané déjà ? Ha oui ... DreadCast de Merde

◊ Commentaires

  • Djames~23874 (29☆) Le 17 Septembre 2012
    Sale histoire... Mais écrite d'une main experte.
  • Nayr~25414 (9☆) Le 18 Septembre 2012
    J'aime assez le mélange introspection, récit subjectif et l'ajout de la "petite voix" version noire qui raisonne dans le crâne. Joli style.