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EDC de 30188

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Cacher

Une cicatrice pour un baiser

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Non utilisable IG, bien sur et assez s'poilant ... quoique à la réflexion çà n'avait rien de risible...
Il ne m'avait parlé qu'une seule fois, et cela pour me dire qu'il ne comptait plus se défendre, qu'il n'avait plus d'espoir et que sa mort serait la dernière.
J'en avais été bouleversée, je ne savais pas qui il était, ce qu'il avait fait, pourquoi pour lui le mot trahison prenait un sens bien particulier, mais je n'avais pas l'intention de le laisser faire, moi fraichement arrivée à Dreadcast et prompte à l'exaltation des sentiments.
Ce soir là, je suis restée, je l'ai écouté, ravagée par l'idée que son nom dans la rubrique nécrologique prendrait alors un sens bien particulier alors qu'il m'était encore inconnu quelques heures auparavant.
Je suis restée à l'écouter, à argumenter, à soutenir cet inconnu qui s’étiolait dans ce bar que je chéri tant.


Le hasard a fait qu'après son départ, ce soit sa meilleure amie qui me retrouve effondrée dans le bar, impuissante contre le désespoir d'un être vivant. Elle a su trouver les mots justes, pour moi, puis pour lui et j’osais espérer que le mal avait été évité.

Les jours ont passés, je n'ai plus eu de nouvelles, il restait l'inconnu d'un soir au bar, qui, égoïstement m'avait étalé son plan de suicide. me laissant en proie à une chape de tristesse. Car je n'aime pas gâcher la vie.
Cette heptade là a été bien difficile pour d'autres raisons, une autre personne m'avait laissée seule, et, même si je connaissais les raisons qui la poussaient à ne plus me voir, je n'en ressentais pas moins un terrible abandon, plongée dans l'obscurité, sans lumière directrice et sans éclat.
Les jours passèrent, Dreadcast me dévoilait son visage de meurtres, de dissidence, de vol et de mort et la chape de tristesse, se transformait en chape de peur. Je réfléchissais à chaque itinéraire à emprunter, je prenais le temps de peser chacun de mes mots, comme c'est encore le cas aujourd'hui.

La deuxième fois que l'inconnu du tabouret, est venu me rendre visite, c'était pour un rendez vous de remerciement.
Il avait été touché par ma sollicitude envers lui, moi, qui ne le connaissait pas.
il m'a offert un verre dans un bar qui n'existera bientôt plus et, tant mieux d'ailleurs car sinon, je ne pourrai plus jamais passer devant la table basse entourée de fleurs sans une pensée amère et haineuse.
Nous avons discuté longuement, avons rit, avons parlé et malgré les évidentes opinions qui nous séparaient nous avons réussi à nous entendre car, dans ma précipitation à préserver la vie, je l'avais aidé lui, sans ne rien savoir de son passé.
Je pense que c'est là que, j'ai été faible. Il était gentil, galant, prévenant et à la fois sauvage, sensuel et charmeur.
Il était beaucoup beaucoup plus âgé que moi, bien plus expérimenté aussi et il savait me parler, et moi, j'étais sans lumière depuis une heptade à ce moment là.
Il n'y eu rien ce soir là dont je puisse rougir aujourd’hui mais lorsque je senti ses lèvres se poser sur mon cou, la tête me tournait et pas seulement à cause des quelques verres de Skiwi, que j'avais eu la négligence de boire.
Il était ma faille, mon anti-moi, destructeur et attirant et j'allais succomber.
Ce fut un mot, qui, selon qui le prononce, prend un sens totalement différent, qui me ramena à la réalité de Dreadcast. Et ce mot était "innocence", cela faisait deux fois en une heptade que l'on m'attribuait ce qualificatif mais il a pour moi une connotation très particulière et ce soir là dans la bouche de l'inconnu du bar, le mot devenait sale et galvaudé.
Avec toute l'amabilité et la diplomatie possible envers lui, je pris donc congé, et retournait chez moi, dans la brume épaisse de Dreadcast, mais dans mes yeux, je me voyais marcher sur un lac gelé où les fantômes de la trahison et du pêché apparaissent, sous mes pieds attendant que je tombe et les rejoigne dans leur éternelle noyade.
Et alors que je les regardais m’appeler sous la couche de glace, je me grattais le cou à l'endroit du baiser, sans y penser et cela jusqu'à ce que je retire de ma gorge ma main couverte de mon propre sang, tellement j'avais ravagé mes chairs avec mes ongles à l'endroit de ce baiser brulant
Ce soir là, l'innocence fut sauve, mais la glace s'était craquelée...

Épilogue :
Le lendemain, je suis entrée dans la villa de la personne qui m'avait laissée seule toute cette heptade. Respirer l'atmosphère m'aura redonné la Foi et le courage... pour un temps.
L'inconnu du bar s'est éteint, je remercie l’Empereur que la raison en ait été une autre femme que moi.

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