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EDC de 25968

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Par ici, ma p'tite dame !

Agent immobilier n’est pas un poste que l’on peut confier à n’importe qui...
Suite était fier de la villa qu’il venait de faire construire. Il était au milieu de la piscine lorsqu’il sentit vibrer son slip de bain. Il y plongea la main et en sortit son communicateur pour lire le message de l’acquéreuse potentielle :
- ELLE : « Parfait, monsieur V2. Je peux visiter maintenant. J’arrive. »
Il répondit juste « OK » et nagea jusqu’au bord. Quand je dis « nager », n’imaginez pas une jolie brasse, ni un crawl viril. Suite flottait comme un bouchon. Assis sur l’eau, les jambes tendues devant lui, le buste légèrement penché en avant et pagaya avec ses paumes jusqu’à la rive avant de s’extraire de l’eau. Il augmenta la température de son revêtement dermique à 95°C, sécha rapidement et enfila sa veste de costume pour accueillir la cliente qui sonnait déjà à la porte.
Il alla ouvrir à la jeune humaine qui s’impatientait. La jeune femme ne put contrôler un léger mouvement de recul en se retrouvant face à un androïde mauve de deux mètres cinquante, vêtu d’une veste de costard anthracite et d’un slip à paillettes dorées. En bon commercial, il sourit de toutes ses dents et tendit la main en s’exclamant :
- SUITE : « Bonsoir ! Je m’appelle Suite. Vous avez fait vite ! »
La jeune femme lui serra la main et… hurla de douleur. Le cyborg comprit instantanément le problème, eut le réflexe de retirer sa main et fit repasser sa température dermique à 27°C en bredouillant des excuses.
- SUITE : Pardon… je… navré… je vous ai pas fait mal ?
- ELLE, regardant sa paume rougie : Non, ça va aller. J’ai encore de la peau.
- SUITE : Vous avez du pot, j’étais juste en position « séchage ». Une chance que je n’étais pas en train de repasser mon linge quand vous êtes arrivée.
Elle observait avec méfiance la grosse paluche brûlante du cyborg.
- ELLE : C’est une chance, en effet. Vous me faites visiter ?
- SUITE : Bien sûr. Suivez-moi.
- ELLE : Je vous suis, Suite.
- SUITE : Alors… Ici, nous sommes dans l’entrée. J’ai fait coïncider ce corridor avec la porte donnant sur l’extérieur. Selon le besoin on peut l’utiliser dans les deux sens, du dehors vers le dedans, ou du dedans vers le dehors, ce qui est très pratique.
Suite ouvrit la porte à sa droite. La jeune femme le précéda et entra dans la pièce. L’androïde y pénétra aussi, refermant la porte derrière lui.
- SUITE : Là, c’est le salon. Très spacieux, avec un coin bureau et deux magnifiques bibliothèques imitation bois d’arbre végétal.
- ELLE : Ce n’est pas très… lumineux.
Etonné, Suite la regarda faire la moue sans vraiment réaliser la situation.
- ELLE, insistant avec tact : Hum… vous pouvez allumer ?
- SUITE : Oh, je comprends ! Vous ne voyez pas dans le noir. Excusez-moi.
Le grand mauve au slip doré s’exclama : « Coincoin, lumière ! » - et la pièce s’éclaira de façon à ce que l’humaine puisse l’apprécier dans des conditions de luminosité compatibles avec ses contraintes biologiques.
- SUITE : Bien sûr il y a un serveur domotique à commande vocale. Pour l’instant de j’ai appelé Coincoin, mais vous pourrez le rebaptiser et le paramétrer au son de votre voix.
- ELLE : J’espère bien.
- SUITE, fort : Coincoin, rideau !
Un immense store en fond de pièce se leva, dévoilant une vue sur la profondeur de la piscine dont la surface se situait au niveau du plafond.
- ELLE, émerveillée : C’est magnifique !
- SUITE : Et encore, en général quand je fais visiter à des messieurs je m’arrange pour que quelques nymphettes nues fassent de la natation synchronisée, mais je me suis dit que pour vous ce ne serait pas utile. (Retirant sa veste et gonflant ses pectoraux.) Toutefois je peux vous faire un petit spectacle si vous voulez.
- ELLE : Ce ne sera pas nécessaire.
Ils ressortirent donc du salon et découvrirent la pièce suivante.
- SUITE : Coincoin, lumière ! (Se tournant vers la visiteuse en souriant.) Vous voyez, je n’ai pas oublié votre handicap.
- ELLE, avec un sourire en coin(coin) : C’est délicat de le faire remarquer.
- SUITE : L’espace douche et sanitaires ! Notez la jolie cloison végétale faite à partir d’authentiques plantes vertes en plastique qui isole presque entièrement les WC. C’est un savoir-faire que tout l’Imperium envie à notre agence.
- ELLE : Vous n’avez pas prévu de dévidoir pour le papier hygiénique ?
- SUITE : Oh… je n’y ai pas songé parce que je n’utilise pas de papier. J’ai des poils Téfal, ça n’accroche pas.
La jeune femme le regarda perplexe.
- SUITE : Pardon, c’est une vieille blague androïde...
- ELLE : Pas très drôle.
- SUITE : Certes… Hum… Et sur ma droite donc, vous avez une splendide cabine de douche aux parois délicieusement transparentes. Vous voulez l’essayer ?
- ELLE : Pas en votre compagnie, non.
- SUITE : Hélas, lorsqu’il est occupé, la surface du tube de douche s’opacifie… Je n’ai jamais compris pourquoi.
- ELLE : Je ne trouve pas ça dommage, moi. (Changeant ausi vite que possible de sujet. Il n’y a pas de rangement pour les serviettes de bain ?
- SUITE : Euh… j’ai oublié parce que j’en utilise pas non plus… je suis auto-séchant.
- ELLE : Peut-être que si je me serrais contre vous je pourrais sécher.
- SUITE : Si vous vous serriez contre moi, mademoiselle, je crains que ce ne soit exactement l’inverse qui se produise.
L’humaine se mordit la langue, en rougissant. Elle regrettait amèrement sa tentative d’humour et avait soudainement hâte que la visite s’achève. Craignant le pire, elle restait sur les pas de Suite qui la menèrent à la chambre à coucher.
- SUITE : Et donc, la chambre à coucher. J’avais le choix entre des canapés ou un coin coussins fait avec des poufs* - (Parce que les voies impénétrables des MJ tech ne nous ont pas offerts de lits)*. J’ai préféré les poufs, ça fait plus romantique* - (comme aurait dit César à Cléopâtre).
La jeune femme regarda la chambre sans oser en passer le seuil, on ne savait jamais. Suite sentit cette appréhension et sourit en lui prenant la main.
- SUITE : Venez, je vous montre le joyau de cet appart à l’étage.
Il lui fit gravir un escalier, arriva sur un palier qui donnait sur la piscine.
- ELLE : Oh ! Génial !
- SUITE : N’est-ce pas ? Il y en a très peu dans la Cité.
- ELLE : C’est fantastique. Mais pourquoi y a-t-il un extincteur pendu au-dessus du bassin ?
- SUITE : Euh… Je me suis dit que vous n’étiez pas obligée de le remplir avec de l’eau. Certains androïdes affectionnent de prendre des bains d’ess…
- ELLE, l’interrompant : N’en dites pas plus. J’ai compris.
Suite sortit de la piscine d’April, il sortit du même coup de sa rêverie et se demanda si ce serait une bonne idée de devenir agent immobilier.

◊ Commentaires

  • Valmont (178☆) Le 26 Novembre 2012
    "J'ai des poils Tefal, ça n'accroche pas."
    Je ne l'ai pas vue venir, celle là. J'ai failli en recracher mon café.