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Je jure devant la cour

Nevihta avait peur.

Bien sûr, dans cette ville, les sources d'effroi sont très nombreuses. De l'assassin vicieux qui vous étrangle dans votre sommeil au criminel maffieux qui régit sur un quartier, n'hésitant pas à vous couper un membre à votre passage, on peut trouver facilement une raison d'être effrayé. Même plusieurs.
Mais la jeune femme recroquevillée sur un canapé du Militarium tremblait pour tout autre chose.
Elle risquait de perdre son poste de Recrue, qui n'était déjà pas grand chose, elle risquait aussi de perdre le respect de pas mal de gens bornés incapables de comprendre la vraie nature des choses, elle risquait d'être dépeinte sous les couleurs de l'hérésie mais elle risquait surtout un nouveau passage en cuve précédé d'une mort humiliante.
La petite recrue craignait aussi, après trois jours de consignation dans le centre militaire, de mourir de faim sur un pauvre canapé avant même d'avoir su ce qu'on lui réservait comme futur. Les frigos du hall étaient perpétuellement vides et elle regardait chaque personne passant comme responsable personnel de ce vide, qui creusait avec obstination son estomac.
Lovée sur ce canapé froid elle attendait un verdict, le ventre bavard et la volonté lessivée.
Elle avait été interrogée pendant de longs cycles horaires, s'était malmenée mentalement et physiquement pour garder une expression neutre, avait essuyé la colère, le mépris, l'indignation et le dégout avec difficulté. Et maintenant, même son coeur qui avait cessé de battre depuis longtemps semblait frissonner entre ses côtes.
Nevihta n'avait pas peur de recroiser celui qui était la cause de cette cour martiale.
Non, elle était en mesure d'ignorer son regard en biais, ses paroles pleines de sous-entendus et ses actes mesquins. Il savait à quoi s'attendre s'il allait trop loin. Et elle savait de quoi elle était capable.
En ramenant une fois de plus ses genoux tremblants contre sa poitrine, elle s'aperçut qu'on l'attendait. Titubant jusqu'à son salut, elle se tint une nouvelle fois droite dans un garde à vous pour s'entendre prononcer la sentence.
Pas d'exécution, pas de cellule humide, pas de renvoi définitif.
Elle pouvait rentrer chez elle, et surtout, elle pourrait manger.
Et boire.

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De feu et de glace.
26 Août 2012
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