EDC de 25870

Elles sont sales nos rues, tout comme les pensées qui les arpentent chaque jour. De la graisse brûlée jusqu'à une carcasse de moteur abandonné, elles sont sales et ainsi les pavés.
J'ai fouillé les rues et leur terre calcinée pendant des heures, les mains et l'âme plongées dans la saleté. J'ai regardé les gens passer d'un pas pressé, ils avaient les yeux aveugles, le coeur fermé ou trop ouvert, la bouche salie par leur verbiage. J'ai regardé le ciel, ou ce qu'on appelle ainsi, sans voir une étoile, sans voir une couleur. Même la face du monde pâlit devant tant de laideur.
J'ai vu bien des visages et écouté bien des discours, cruels et creux. Seul le son des armes se fait vrai, seules les mains de la mort sont tendres.

J'en suis venue à croire qu'en perdant le caractère éphémère de la vie nous l'avons perdue en entier. Non, nous ne sommes pas à moitié vivants, nous sommes définitivement morts.

Ad vitam aeternam.