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Récits inédits: Joseph Carpenter.

Joseph Carpenter était un vieil homme usé, aux cheveux blancs, portant moustache et lunettes. Un scientifique, au service de l'Impérium. Quel âge pouvait-il avoir? nul ne le savait précisément, car le vieux savant restait très discret sur la question.
La rumeur était répandue, parmi ses proches et collaborateurs, qu'il avait peut-être 100 ans, ou plus.
Il était resté cryogénisé beaucoup de temps, et serait né il y avait plus de 250 ans.
Certaines rumeurs, encore plus folles, disaient qu'il était né bien avant ça, et qu'il serait resté cryogénisé non pas 50 ou 80ans, de cryo cumulées, mais beaucoup plus que ça.
Il aurait connu l'ancien monde, et il aurait passé, toujours selon certains bruits qui courraient à son propos, des siècles entiers en état de cryo, plusieurs fois consécutives.
Ce vieil homme était en tout cas entouré d'une aura de mystère, et d'autres rumeurs disaient qu'il avait expérimenté des sérums de jeunesse sur des détenus de droit commun, mais sans succès.
Ses cobayes seraient tous décédés.
Mais tout cela n'étaient que des rumeurs, sans doute rien de plus.
Ce qui était certain, c'est que le vieil homme était un spécialiste en biochimie, et biotechnologie.
Cependant, peu de gens le connaissaient vraiment, ou savaient sur quoi il travaillait.
Joseph Carpenter était peut-être le plus grand spécialiste en biotechnologie que le monde ait porté, mais préférait rester dans l'ombre.
Il avait déjà réalisé, durant sa carrière, des androïdes criants de vérité, qui semblaient parfaitement humains.
Certains étaient destinés à servir l'Impérium dans les forces spéciales, d'autres, qu'il fabriquait moins fréquemment, étaient fabriqués pour répondre à des besoins très spéciaux, pour de riches commanditaires.
Joseph travaillait depuis plus de deux ans maintenant sur un modèle très spécial, dernière version du modèle 1X24U532 de classe 5, un modèle unique. Il avait bientôt terminé son travail, tout était en place.
Le squelette avait demandé un travail acharné, mais la plus grande tâche avait été la fabrication de l'ADN artificiel.
Il avait utilisé comme modèle son propre ADN, en secrêt.
Cette réplicante serait en quelque sorte comme sa propre fille, du moins en partie. Car il s'agissait bien de biotechnologie imitant la vie, et non d'un être vivant à part entière.
Joseph était pleinement conscient de cela. Elle n'aurait pas d'arbre généalogique, créée à partir de choses inertes, mises en culture dans une cuve.
Joseph Carpenter se disait qu'il était la réplique moderne de ce bon vieux docteur Frankeistein. Il allait créer quelque chose, qui allait naître à la vie.
Serai-ce vivant? Ou ne serait-ce qu'une imitation de la vie, une falsification, une mystification?
Le corps de ce qu'on ne pouvait plus appeler véritablement une androïde, tant elle semblait humaine, flottait maintenant dans la cuve, totalement achevé.
Il était encore inerte, les programmes n'étant pas encore actifs. Les cheveux et les ongles, le système pileux, avaient poussé. la réplicante était d'une grande beauté.
Joseph l'avait voulu rousse, typée, grande, trop sans doute, avec de grands yeux émeraude.
Il se souvint de sa jeunesse, et de l'amour de sa vie, une fille belle et sauvage. Kézia. Une gitane.
Il avait tant pleuré sa disparition, et non seulement sa disparition, mais aussi celle de tout un pan de la culture humaine.
Car les peuples nomades, tziganes et gitans, avaient énormément souffert des différentes crises et guerres, victimes de génocides, et avaient fini croyait-on par totalement disparaitre.
Joseph avait sauvegardé quantité de cette culture, qu'il avait su apprécier, et aimait en secret.
Il décida de l'insérer dans les programmes de la cubaine, déviant déjà du projet initialement prévu dans la commande.
La cubaine devait être son nom de scène.
Toutes les réplicantes destinées aux plaisirs de ces bons messieurs de la haute societé, portaient des noms de scène de la sorte.
Il avait déjà fabriqué une "La chinoise", une autre du doux nom de "la blonde", etc.
Le vieux Carpenter, au fur et à mesure de la création de sa dernière œuvre, sentait quelque part, que ses jours touchaient à la fin.
Petit à petit, il avait dépassé le cahier des charges qui avait été prévu, sans rien en dire à quiconque, proches ou collaborateurs, travaillant avec lui dans les laboratoires. Il voulait que cette réplicante soit sa pièce maitresse, et avait non seulement dilapidé l'argent qu'on lui avait avancé, mais aussi une partie des fonds du labo, qu'il avait détourné.
En secrêt il l'avait rebaptisée: Esmeralda. à cause de ses yeux émeraude, peut-être. Esmeralda la cubaine, ça sonnait bien.
Il avait préparé un panel de programmes très complets, militaires, car la fille devait pouvoir servir aussi de garde du corps, mais aussi un tas d'autres programmes. programmes de musique, chant, danse, dans lesquels il avait insisté particulièrement sur la culture populaire des gens du voyage. Il y avait également un programme très spécial, Joseph s'était beaucoup amusé de cette blague, (il avait un sacré sens de l'humour) la réplicante devait effectuer un strip-tease si on passait de la musique Salsa. Les cubaines, ça danse la Salsa! Il avait hésité, puis finalement gardé ce programme. En y ajoutant toutefois un tas de programmes non sollicités: mathématiques, physique cantique, réseau informatique spécial: nom de code "zizania",
programmes d'ingéniérie, mais également: programmes complets des émotions humaines, dont la faculté de pleurer,
programmes de réaction aux stimulis, qui, le vieux l'espérait, pouvaient apporter chez la réplicante la compassion.
Programmes d'art très poussé, en fait, le vieux avait mis dans la réplicante, "la totale". Il avait décidé, petit à petit, pendant ses travaux, de créer la femme parfaite. Elle serait une déesse. Ou un monstre? Joseph se posait un tas de questions, et au fur et à mesure qu'il touchait au but, s'impatientait de pouvoir discuter avec sa création.
Le jour de chargement des données était arrivé. Le vieillard était au comble de l' excitation. Il s'était rendu discrètement au labo, au milieu de la nuit, et travaillait aux dernières touches dans le labo, qui baignait dans la lueur des écrans de contrôle.
Le corps de la réplicante était plongées dans le liquide translucide de la cuve, au milieu de la pièce, relié à des machines par des câbles au bout des quels se trouvaient des aiguilles plantées dans les veines de la cubaine, encore inerte pour l'instant.
L'heure était arrivée, enfin. Il lança le chargement.
Il devait lancer les programmes au moment voulu, pendant le chargement. C'était la phase la plus délicate, qui ne souffrait d'aucune erreur, ni temps de retard. Il enclencha un à un le lancement des différents programmes.
Chargement programmes logique.................................................. .......... terminé
Chargement programmes médecine, anatomie, biologie.................... ...terminé
Chargement programmes maniement des armes et combat rapproché...... terminé
Chargement programmes musique chant et danse................................. ....terminé
Chargement programmes émotions/réactions humaines............................ .terminé
Chargement programmes mathématique .................................................. .terminé
Chargement programmes physique cantique.............................................. .terminé
Chargement programme informatique protocole esmeralda ....................... .terminé
Chargement programme language .......... ..... . .
le vieux Joseph était au paroxysme de l'exaltation, voyant que le corps commençait à s'animer. et ce qui devait arriver, arriva, alors que presque tout les programmes ou protocoles étaient chargés, il fit un arrêt cardiaque. "arghhh" et mourut de vieillesse, sans avoir eut le temps de charger les programmes de langage!!
programme language....... ///abort? Y/N ............... bip bip bip
Le programme comportant un pannel de 250 langues ne put être chargé.
La cubaine s'anima, et sortit du liquide ou elle baignait. Elle prit sa première respiration.
elle se leva, arracha les aiguilles et câbles un a un, en gémissant. Elle sorti de la cuve, et enjamba le corps du vieillard. Elle tenta de lui prodiguer les premiers soins, mais c'était trop tard.
La cubaine prit une blouse blanche accrochée à un porte manteau, et l'enfila.
Elle se dirigea ensuite vers la porte, et sortit du labo, sans but, errant dans les couloirs du grand édifice impérial. Elle parvint à trouver la sortie, mais fut interceptée, non sans mal, par une patrouille. On la prit d'abord pour une humaine, et elle fut confié aux autorités. Les tests révélèrent qu'on avait bien affaire à une androïde de type réplicant. Les autorités décidèrent d'effacer les quelques données mémorielles de la naissance de la cubaine dans ce labo. Elle ne se souviendrait jamais de ce labo, ni de Joseph Carpenter. Elle fut ensuite placée dans le centre d'arrivée, suivant la procédure normale, car elle était un organisme en capacité de vie.
Carpenter aurait été fier de son travail, elle était magnifique. resplendissante. Les hommes allaient se retourner sur elle, surement. Cette androïde, il l'avait fignolée. Il avait mis du cœur à l'ouvrage, pour le chef d’œuvre qui devait couronner sa carrière. Il avait ajouté quelque chose, à cette androïde réplicante, quelque chose que tout humain doit ou devrait posséder,
et doit tout faire pour exercer, au cours de sa vie, sans jamais y renoncer. Quelque chose d'essentiel, que Joseph considérait comme au dessus de tout: le libre arbitre.
Allait-elle s'en servir? mais sans langage, allait-elle arriver à comprendre ce monde?

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