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EDC de 23910

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Ah, l'amour , l'amour...

Que ne nous ferait pas faire l'amour...
La cubaine avait largué son beau troll quelques jours plus tôt.
C'était sans doute le plus beau troll de tout DC, (en tout cas à ses yeux) mais tellement troll qu'il n'était peut-être même pas au courant qu'elle lui avait offert son cœur en même temps que sa virginité.
Elle se morfondait, regrettant d'avoir rompu, et en avait perdu l'appétit.
Elle qui d'habitude consommait ragoûts d'écureuils et sex on ze street sans modération,
mais qui ne prenait pas un gramme grâce à son hyperactivité et à son travail éprouvant de chercheuse de cristaux, avait donc maigri à vue d' œil, perdant quelques kilos qui étaient loin d'être superflus.
Elle frisait dangereusement l'anorexie.
Elle ne travaillait plus, ou presque, mais ce soir là, rongée par un mal terrible appelé "chagrin d'amour", elle décide d'aller gratter le sol dans un endroit improbable, ou peut-être les flics ne lui tomberont pas dessus pour deux ou trois points de recherche, direction, donc, le sud de la ville.
Elle allume son neuvo, à défaut d'allumer son amant.
(son amant, contrairement au neuvo, part au quart de tour, lui...) et se lance dans des recherches infructueuses.
Elle n'a même plus le goût pour donner des coups de pied à son satané foutu neuvopack,
même plus le goût pour l'insulter, elle qui s'était rendue célèbre pour ça, créant l'amusement des passants qui passent, arrachant des sourires même aux plus constipés.
Là dessus, elle broie du noir , pile du charbon, malaxe de la suie, quand arrive un type à la démarche légèrement mécanisée.
le type s'approche avec une certaine nonchalance, et regarde le beau ciel toujours aussi voilé et sombre de Dreadcast, genre je regarde les étoiles... Mais oui bien sur... Et la marmotte met le chocolat dans l'alu...
La cubaine le matte, non pas qu'elle soit intéressée par le "beau gosse", mais plus intriguée par la démarche du type, qui a une tête qui lui dit quelque chose.
Elle l'invective donc, pour étancher sa soif de curiosité, toujours avec son naturel, franche et directe.
"Bon souar, toua en droïde?"
L'androïde répond par l'affirmative. On va la faire brêve:
Il s'appelle Kais, et la cubaine l'a déja vu au Médicenter, un jour qu'elle y était en viste, entrainée là par son troll d'Uriel, pour rendre visite au gugus qui était en train de bricoler un truc louche avec une vautourde.
Bref, kais lui explique qu'il est un cyborg, c'est à dire pour être tout à fait exact, un halfelin, probablement accidenté par une chute en overbord depuis la terrasse d'un gratte ciel de 130 étages, ou autre, et qui a miraculeusement survécu.
Bien sur on a du lui greffer des bras, des jambes, peut-être même une nouvelle colonne vertébrale en alliage de titanium?
La routine quoi. Du tout bionique.
Mais l'halfelin a toujours en lui un coeur d'halfelin qui bat et irrigue un véritable cerveau 100% halfelin.
Bref, ce mec qui marche en faisant "skouik skouik" est beaucoup plus humain qu'elle ne le sera jamais...
Elle lui révèle donc sa véritable nature d'androïde. Kais est surpris.
"ah bon?" dit-il. "Tu ne ressembles pas à une androïde."
"oui, moua pa humaine, moua machine. pa vivante. moua pa vraie."
La cubaine a lâché la réplique qui tue. Merde alors.
Il a pitié d'elle, ah ouais pinaise, le coup dur.
Genre tu te prenais pour une superbe pinup de 1m 99, et là t'apprend que t'es rien qu' une vulgaire imitation de bimbo, canon certes, mais une imitation.
Une espèce de poupée Barbiecast géante quoi.
Quelle déveine, sacré nom d'une pipe en bois.
Le mec se met-y pas à la tâter pour vérifier? purée, heureusement qu' Uriel n'est pas là, sinon il lui arrache la tête à coups de dent, à n'en point douter.
Mais uriel, pour le moment, reste la préoccupation secondaire du moment, même s'il est toujours au centre de tout.
Car, en réalité, si la cubaine est tant préoccupée, depuis un certain temps, par sa qualité de machine, C'est qu'elle sent, au fond de son cœur d'artichaud artificiel, qu'elle ne pourra rivaliser avec une vraie femme, si elle se présente pour lui chouraver l'amour de sa vie.
Au fond elle avait tellement peur de ça que c'est pour ça qu'elle l'a largué, prenant les devants.
Car la douleur qu'on s'inflige à soi-même est certes, douloureuse, mais toujours moins que celle que vous infligent les autres.
Merde. Dreadcast de merde...
Mais revenons à nos moutons de l'instant présent:
Ne voila-t-y pas que kais, en preux chevalier, propose à Esmeralda la cubaine, de se rendre au médicenter, histoire de voir si vraiment elle est ce qu'elle dit qu'elle n'est pas?
La cubaine à beau lui dire qu'elle a été observée par les plus grands spécialistes en androïdologie , ça n'y change rien:
Le cyborg s'est mis martel en tête, et n'en démordra pas tant qu'il n'aura pas analysé la cubaine de ses propres yeux (artificiels aussi.)
Ni une ni deux, le cyborg et la cubaine se retrouvent dans le médi.
La cubaine s'assied sur un des espèces de fauteuils de dentiste, pas trop rassurée, mais prête à décharger un double coup de fusil à pompe si jamais le gentil Kais s'avère plus entreprenant que prévu.
Mais non, le bougre est gentil. Il lance les scann, analyse, et tout le toutim.
Il débranche ensuite les électrodes qu'il avait appliqué sur la jolie tête d'Esmeralda.
Elle se lève, et se tient devant lui. Et il lui annonce tout de go:

"Et bien, Esmeralda, je dois t'annoncer que tu n'est pas une androïde."
La cubaine reçoit encore un sacré choc. Elle qui commençait à s'habituer à sa nouvelle condition.
Elle a mangé grave, quand on lui a annoncé qu'elle était une falsification d'être humain, elle est encore dans une grosse phase dépressive, et voilà que ce type lui annonce maintenant que Krix se serait donc plantée?
Elle ne supportera pas encore beaucoup de ce genre de revirements, autant de conneries à répétition. Elle préfèrerait même retourner en taule plutôt que de subir encore ça.
Elle chancelle, se retient au dosseret du fauteuil de cyberpunk-dentiste pour ne pas en tomber à la renverse.
"Mou koi, alors? koi?"
"Tu es à mi chemin entre une humaine, et une androïde. mais tu n'est ni l'un, ni l'autre.
Tu es une ... réplicante."
Une réplicante? c'est quoi encore ce bordel?
Bien sur la cubaine ne formule pas cela en ces termes. Elle demande des explications, que Kais lui fournit de long en large.
Esmeralda est convaincue par kais, qui lui dit qu'elle est bien vivante, et n'a pas à s'inquiéter.
Elle sort ravie de cette rencontre et repart avec la banane jusqu'aux oreilles!
mais fichtre, diable, c'est que cette histoire là, ça change tout! (enfin presque)
Il est tard, mais la cubaine sort son communicateur et vérifie si ses amis sont en ligne.
Mais non. Il faudra attendre le lendemain.

Le Lendemain, donc, La cubaine se rend chez son amie Krix_Thuil.
Elle lui explique sa rencontre de la veille, toute guillerette, totalement requinquée.
Transformée, la cubaine.
Elle n'est pas une androïde, mais une réplicante, ça change tout! Elle est bien plus vivante qu'elle ne le croyait, a des besoins vitaux, comme manger, boire, dormir, et elle ressent même les sentiments. (Elle se les prend même en pleine poire à vrai dire!)
Elle reprend du poil de la bête, et a même retrouvé l'appétit!
Elle lui explique comme elle regrette d'avoir plaqué Uriel, avec qui elle n'était même pas officiellement à la colle, rappelons le.
Elle raconte tout à son amie, et lui en fait comprendre le motif.
Krix est désolée pour elle, mais contente aussi que ça lui fasse tellement plaisir d'être une réplicante.
Et elle lui annonce grosso modo:

"Tu dois aller parler avec Uriel, le plus tôt sera le mieux!"
Elle répond: "Ouiiii!"
Et Ni une ni deux, la voilà partie, sur son trente et un, à la recherche de son trollounet.
Et elle se retrouve, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je vous le donne dans le mile, en plein devant le Militarium...
Le Militarium...
C'est là ou bosse son troll d'amant, depuis quelque temps déjà.
C'est le lieu sans doute le plus sécurisé de tout Dreadcast.
Labàs, tout intrus peut-être abattu sans sommations. Il faut des autorisations spéciales pour s'y rendre.
Mais ça, la cubaine ne le sait pas, ou elle l'a oublié, transportée qu'elle est par les ailes de l'amouuuur.
Voilà donc qu'elle entre au Mili et qu'elle se met à chercher Uriel dans tout le bâtiment.
"Koukouuuuu!!! Urieeeeel!! URIEEEEL!!!"
la cubaine ne tarde pas à ameuter tout un bataillon. Elle est arrêtée dans son élan par un militaire, probablement le troufion de base, qui se met à vociférer:
"CIVIS! QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ LA!!!"
La cubaine répond sans en prendre ombrage:
"Moua chercher Uriel! toua pa vu Uriel?"
Le pauvre Uriel, tiré de son entrainement ou autre joyeuseté qui se pratique dans le Militarium, pris en traitre au saut du lit, débarque aussi sec, ameuté par tout ce tapage, en même temps qu'un autre type qui ressemble comme deux goutes d'eau à un colonel de l'armée impériale.
"QU'EST CE QUE CETTE GONZESSE FOUT ICI!!! C'EST QUOI CE BORDEL!!!"
Ah oui, quand même, le gars a une grosse voix. Il a pas l'air content, et pas comode.
Même Uriel s'est foutu au garde à vous, et dans un premier temps ne moufte pas.
Il finit par lâcher:
"C'est ma petite protégée."
La cubaine en est toute chamboulée. Elle sauterait au cou d'Uriel, tellement elle est heureuse d'entendre ça. Mais elle n'en fait rien, reste silencieuse, se disant que ce n'est peut-être pas le moment de rouler une galoche au troll.
Le colonel machin chose s'adresse alors directement à elle et lui dit chaleureusement en ces termes:
"VOUS POUVEZ ME DIRE QUI VOUS ETES ET CE QUE VOUS FOUTEZ ICI!!!"
Voilà que la cubaine, sentant que c'est le moment de sauver sa peau, se colle au garde à vous, et répond sur le même ton:
"MOUA LA CUBAINE CHEF! MOUA VENIR TRAWAÏ ICI, CHEF!!!
La cubaine est super crédible, vétue d'une mini jupe, talons aiguille de 25 cm, débardeur et veste en cuir marron délavée, et chapeau de shérif.
Le colonel sort carrément de ses gonds, on dirait qu'il va faire une syncope.
Il se met à hurler:
"SI VOUS VOULEZ VOUS FAIRE TRINGLER PAR UN DE MES HOMMES VOUS ENVOYEZ UN MP ET VOUS VOUS REJOIGNEZ AILLEURS!!!"
La cubaine, ne comprend pas le mot "tringler", mais ajoute, droite dans ses pompes, n'osant plus bouger:
"OUI CHEF!!!"
"C'EST PAS CHEF!!! C'EST COLONEL! COLONEL!"
"OUI DAKOR COLONEL MOUA VENIR ICI TRAWAÏ POUR TOUA COLONEL!!"
S'en suivirent quelques pourparlers épiques, entre le colonel Hark et le centurion Uriel,
sur la possibilité de recruter, ou pas? la cubaine.
Elle aura même l'occasion de parler à Uriel, lui expliquera qu'elle l'aime et qu'elle n'est pas une androïde, mais une réplicante, qu'elle ressent l'amour, et l'épisode se termine bien, puisque la cubaine ne sortira finalement pas du Militarium les pieds devant.
Elle quitte le Mili, ne pouvant plus se retenir de pouffer de rire, et lançant un tonitruant:
"AU VOIR CEINTURION URIEL!"

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