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EDC de 23910

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Ô rage

La cubaine dort, dans les bras de son amant. Au loin la tempête approche.
La tempête se rapproche.
L'orage arrive.
Pas un tout petit orage ridicule, non.
Un de ces orages magnétiques, chargés de millions de volts, une de ces tempêtes contenues trop longtemps dans l'air pollué de Dreadcast. Un de ces événements climatiques qui ne se produit pas tous les jours.
Le vent souffle de plus en plus fort. Une lumière éclaire la pièce, un bref instant.
Le troll bouge.
La cubaine se retourne, toujours plongée dans le sommeil.
Une dizaine de secondes plus tard, le tonnerre gronde, résonnant longtemps dans le ciel.
Un deuxième éclair zèbre le ciel. Le tonnerre gronde encore, moins loin.
Le vent souffle de plus en plus fort. Un volet métallique claque.
Soudain une lumière aveuglante éclaire la pièce, mieux qu'en plein jour. Simultanément, un coup de tonnerre éclate.
La foudre est tombée à une cinquantaine de mètres de là, sur un paratonnerre.
La cubaine se réveille en sursaut.
La vacarme est assourdissant, et se répercute longtemps. Un autre éclair tombe, un peu plus loin, mais puissant.
La cubaine est totalement éveillée, elle se sent électrique, elle a peur. Elle se blottit contre son amant, qui s'est réveillé aussi, mais semble trouver ça normal.
Que se passe-t-il donc?
La cubaine a le souffle court. Elle ne connait pas ça, qu'est ce que c'est?
Le troll, dans un demi sommeil, rassure la réplicante:
"C'est rien. un gros orage. Dors. Rendors toi Esme."
Le troll l'attrape dans ses bras puissants et l'attire à lui. Elle se blottit dans ses bras.
La cubaine est à peine rassurée. Elle se sent trop... électrique.
Qu'est-ce que c'est donc que ça?
"O rage?" qu'est ce que c'est... Ce n'est pas normal. Il se passe quelque chose.
Elle peut sentir l'air chargé anormalement en électricité.
Elle le ressent jusqu'au bout des ongles, au bout des cheveux.
Elle voudrait questionner son amant, mais n'y arrive pas, bégaie, puis ne dit rien, tiraillée par la peur qui la tient au ventre.
Le monde, l'univers, lui semble prêt à s'écrouler sur lui même comme un château de cartes. Elle se sent petite, insignifiante, perdue.
Elle regarde le troll, qui semble pareil à lui même, imperturbable. Heureusement qu'il est là.
Ces temps ci, il passe moins de temps avec elle. Il est souvent au Militarium.
La veille au soir, elle s'est endormie seule. Le troll l'a ensuite rejoint, en faisant attention de ne pas la réveiller.
Il est 03h 58, à en croire l'affichage digital de l'horloge murale.
La cubaine ressasse un tas d'idées sombres, sursaute à chaque éclair, chaque coup de tonnerre, chaque claquement produit par le volet métallique.
Un temps qui lui semble interminable s'écoule, s'égraine, secondes après secondes. Au bout d'une heure peut-être, elle se tourne vers l'horloge:
04h 03.
La cubaine regarde fixement l'horloge, pendant longtemps. La fatigue finit par l'emporter, alors que l'orage s'éloigne.
La fille emporte dans son sommeil une vague image de l'horloge, se perdant dans le flou, alors que l'orage se perd dans le lointain: 06h 38.
Un peu plus tard, la lumière du jour entre par les interstices des volets électriques. Le troll dort profondément.
La cubaine se réveille.
Elle est encore fatiguée, mais n'a plus sommeil, du tout. Elle embrasse son amant endormi, qui respire paisiblement.
Elle se lève, prend une douche.
Pendant qu'elle avale une brochette d'écureuil avec un café, elle repense encore à l'orage, inquiète, prête l'oreille, mais il n'y a plus de bruit.
Juste la pluie qui continue de tomber. C'est pas normal.

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