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EDC de Shaani~34818

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Jour 3 Année 225.4 - Renaissance.

Froid… clignotements bleus… luisances rouges… murmures… j’ai froid…
Si froid… Murmures… luisances rouges… clignotements bleus… Froid.
« En tout cas… ce spécimen a un… beau patrimoine génétique ! Elle a tout… là où il faut ! »
« Hmmm… j’en ferais bien mon quatre heures ! »
Des gloussements… des rires gras... puis en écho, un rire haut perché, nonchalant, mutin…
Migraine. Des tentacules glacés tiraillent mon cerveau, pataugent sous mon front perlé de sueur – je sens le chatouillis désagréable des gouttes glissant le long de mes tempes - enserrent dans leur étau visqueux, brutal, mes pensées désordonnées… les annihilant sous des soubresauts de conscience douloureuse. La conscience étrange d’avoir été extirpée du néant, d’avoir émergé d’un long coma, d’avoir été… sauvée ? Mais sauvée de quoi… ?
« Respirez ! »
Souffrance. Respirer m'est si pénible. Ma bouche s’ouvre comme celle d’un poisson privé de son élément. L’air, froid et embaumé de vapeurs d’éther, m'emplit la gorge, me brûle l’œsophage, s’insinue dans mes poumons. Mes poumons qui se dilatent, semblent se déchirer, s’enflammer… si mal !
« Respirez ! »
Les paupières de l’être faible que je suis battent convulsivement. Mes prunelles, agressées par la luminosité frénétique d’une batterie de signaux multicolores, rehaussés de plusieurs rails de néons blafards, se voilent d’une brume humide. Les larmes roulent sur mes tempes, s’insinuent au creux de mes oreilles, de mon cou. Je secoue la tête, gênée par ces intrusions mouillées. L’espace chavire, tournoie. La nausée m’envahit alors, mon estomac se tord, se contracte, se révulse sur du vide. La bile monte à l’assaut de ma gorge. Juste le temps de basculer sur le côté et de dégobiller le flot chaud et acide pour ne pas mourir étouffée… ne pas mourir…
« Nooon ! Elle a dégueulé sur la console !!! »
« Gaffe qu’elle s’étouffe pas dans son vomi !!! »
Un éclair de lumière me vrille le cerveau. Mes yeux écarquillés de frayeur s’imprègnent de tout un éventail d’images sporadiques, d’odeurs, de sensations. Autour de moi, un réseau de vitres teintées me renvoie l’image déformée de mon corps nu et tremblotant. Être faible et sans défense… recroquevillé dans un ultime spasme nauséeux. Je tente de me lever mais des protestations fusent, des mains me frôlent, me retiennent, me poussent. Ainsi acculée, je roule lourdement sur le dos et, dans un dernier gémissement, tel un couinement de bête blessée, retombe dans les affres de l’inconscience…

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