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[Chapitre X] Ignis et Favilla





Dreadcast...
Année 364 depuis la fondation...





"They will finally feel the flames. 

Flames that run down through my veins..."




Trois siècles et demi que la monstruosité d'acier s'érigeait a la surface de Kepler, balayée par les vents arides et les pluies radioactives... Elle avait enduré la grandeur et la décadence, la guerre et les joies, la vie et la mort. Jusqu'à ce que Damoclès se rappelle a elle, la frappant en plein cœur depuis l'orbite. Mais il n'eu la décence de lui offrir sa lame, et une mort rapide... Il lui préféra le poison, de ceux qui corrompent les cœurs, gangrènent les âmes. Une agonie a la hauteur de ses pêchées a la face de l'immortalité.


Pour certains, ce qui sépare l'Homme de l'Animal, sont les hauts murs d'acier qui nous encerclent et nous encagent, pour notre protection bien sûr. Mais pour d'autres, la réponse est plus évidente... Il n'y a qu'un pas. D'une unité, ils furent des factions et de factions, ils furent des clans. A chaque drame, a chaque frappe, ils se divisent d'avantages, de tribus en tribus jusqu'à ce qu'ils n'en restent plus. Alors, affamés des autres, privés du lien qui forme les civilisations, ils arpentent les rues en une quête acharnée de retrouver ce qui leur fut volé. Le Feu des Dieux. L'autre.


Mais a ceux qui ignorent le passé, sont voués a le répéter. Et dans l'arrogante envolée de cette immortalité usurpée, croit dans l'ombre du cœur l'arrogance des Frères, celle de vouloir trop bien faire. Rectifier un tir inéluctable, au risque de dénaturer toute la beauté du tableau visé. Car c'est dans l'éphémère que l'on apprécie réellement la valeur de ce que l'on perd, et ce soir, seuls ceux qui ont a perdre en connaissent le prix...



"Hunting season if you will...

Tell me where'd you'd rather be..."



Ainsi, c'est dans le cœur des hurlements des mortels, sacrifiés pour paver la voie aux néo-dieux que la cité s'endort ce soir, bercée par la mélodie des damnés et des moins que rien, des sacrifiables invisibles, de la monnaie implicite que l'on gagne et l'on dépense pour nos plaisirs violents, sans penser a leurs fins. Pavés qui forment l'unique route vers notre finale destination, quelque fut la bonté de nos intentions.


Ô Dreadcast, qui ce soir convulse et tousse, s'enrobe de volutes plus noirs que le Smog. Qui déverse en nos cœurs le poison de l'apathie, qui perverti nos âme a ne plus voir de cure a l'insomnie que la violence, a ce vide qui nous éloigne et nous écharpe, nous pousse a nous entretuer pour un semblant d'interaction, le vain espoir de goûter la vie. Tu es le tombeau d'acier de notre espèce, cercueil invisible d'une civilisation déjà morte, et qui l'ignore encore.


Ce soir, ce feu est pour toi. Pour nous. Pour tous. La crémation de nos idéaux... L'enfer de notre hubris. Notre bûcher funéraire. Laisse nous étirer une nouvelle fois les ombres sur le mur, pour ne pas y voir ce qui y est écrit depuis l'aube de ta fondation.


Ci gît l'Homme. 



"I will make this city burn...

We're not planning to return."







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Crédits :
Images : Cyberpunk 2077
[Citations : This Fffire - Franz Ferdinand]

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