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EDC de Maellynn~1382

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Jeu dangereux


Quand l’instant d’une étreinte m’assaille, virtuelle et envoutante, charnelle et enivrante, mortelle au gout du sang et de la haine. L’éphémère extase se prolonge dans l’attente du danger impalpable, planant au-dessus de mes rêves comme le smog sur nos têtes. Process en cours, je plonge, désir profond de s’abandonner, en réchapper, revenir, fermer les yeux pour mieux les rouvrir. Addiction flirtant avec la malédiction, à devenir dingue d’une âme, d’un râle ou d’un dernier souffle, de plaisir, de crainte ou de vie.

Le cyberespace m'appelle autant que je le craint,
je me jette dans ses bras à m'en briser les reins.

Briser la GLACE, grise, danse exquise
non programmée, dépasser les limites.

Du grand Lui au petit Je, quoi que j’en dise, il ne m’importe pas de gagner tant qu’il est possible de prolonger la partie. Et sous les braises encore fumantes on veut juste vivre, le reste n’importe pas.
J’aime douter de mes propres appuis, chuter pour en trouver de nouveaux, tout aussi instables que désirables. L’immortalité développe un gout amer à tanguer sur le fil de sa propre conscience. Danser avec les regrets d’un temps révolu, s’enivrer sous la caresse humide d’un avenir incertain, abandonner son sort à un autrui qui n’en fera pas autrement.
Des mots qui sonnent creux, qui claquent, me transpercent et s’entremêlent. Derrière moi il y a tout ce que je laisse, que je traine, que j’enterre. Devant se joue le chaos qui s’agite sombrement, au creux d’un smog épais, dans la crasse d’un avenir incertain, entre les nœuds d'un réseau corrompu, sensation rémanente de la chaleur d’une trop courte nuit, interrompue par l’abîme.

Il n’est de repos pour les justes.
J’ai effleuré du bout des doigts, laissé échapper un rêve quelques instants pour le laisser s’asphyxier dans le silence de plomb qui nous inonde. J’ai soulevé l’histoire pour assouvir des attentes, maintenir le doux mensonge des apparences contraignant à paraître, a la hauteur des regards, des espoirs et des déceptions. Difficile exigence que d’être une réputation, lorsque la réalité s’enferme au-delà des rejets. Je dois me faire une raison. Plus on se donne plus on sombre dans une solitude lasse et criante. J'ai oublié mon nom. Parmi les égoïsmes et les cris, je cherche en vain l’accroche de ton regard. A peu de chose près, nous sommes comme ceux sur lesquels se porte notre mépris, mon indifférence me pèse autant qu’elle me préserve. La peur du trait-plat, de la cuve de trop, que tu ne reviennes pas. Ma vigilance comme dernier barrage, déjà si entamée de tant d’assauts répétés.

Des promesses non dites, des futurs, de menaces et d’ivresses. J'ai tendu l'oreille pour ne pas l'écouter et me jeter dans l'inconnu. Jeu dangereux. D’un danger inévitable, acculée pour la seule faute d’exister, un appel du vide irrésistible qui gagne à menacer ces frêles équilibres d’un quotidien en suspens.

Mais, sans doute, le warp me fait-il divaguer.
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