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01-Le puzzle Rockatansky

Lui c’est Max. Max Rockatansky. Il a atterri à Dreadcast par une sombre nuit de Mai, débarquant de nulle part, et à ce jour il ne sait toujours pas ce qui l’a poussé vers cette ville. Serait-ce les émanations de Kronatium purifié qui auraient chatouillé ses narines ? Serait-ce l’appât du gain, lui qui fut dans le temps un redoutable prédateur. Il le confesse aujourd’hui, après 15 années de coma profond, d’ou il n’est sorti que depuis quelques mois, il a tout perdu de sa puissance, de sa vista, et ses réflexes de guerrier d’antan. Bref, en arrivant a Dreadcast, il a simplement pu se payer un appartement décent et un flic dénommé Mateo, l’a rencardé ainsi que Disklad qui l’a mis en garde des dangers de la ville. Une ville qui lui plaît malgré tout. Une ville ou il fait bon vivre, quand il se contente de contempler le paysage de la terrasse de son appart ou par les fenêtres du CIE…
Mais dés que la nuit tombe sur Dreadcast, les rats, les prédateurs et les ordures en tout genre sont de sortie, et il vaut mieux qu’il soit bien équipé, plutôt que de risquer sa vie et tomber sur des gens qui n’ont aucun scrupule à lui faire goûter leur fléau ou leur MP5. Ah il est bien loin le temps ou il maniait son shotgun HUDSON double canon scié à la perfection, et mettait tout le monde d'accord grâce à sa chevrotine. Tout ça pour dire, que pour l’instant, il se terre dans son appartement et il essaie tant bien que mal de rassembler les pièces manquantes du puzzle Rockatansky . Ce n’est pas facile, mais avec le temps il y arrivera. Il doit y arriver. Beaucoup de gens ont compté sur lui autrefois…. Il ne doit décevoir personne ici. Il a quelques amis et a proposé ses services à diverses sociétés qui, malgré son passé lourd, lui ont fait confiance, et il les en remercie.
Malgré tout, il sera toujours du coté du bien, et il croit en la justice de son pays. Il ne fera jamais rien qui puisse mettre en péril la vie de quiconque, sauf s’il y est obligé bien entendu.
Ses rations de Desperados seront bientôt épuisées, et il va devoir se contenter de boire ces bouteilles d’eau de vie à 150° qui brûlent et qui vous arrachent la gorge en deux temps trois mouvements… les temps sont durs… Mais il n’a pas le choix. Pour survivre dans Dreadcast et construire quelque chose de fiable, il doit d’abord se reconstruire. Les journées sont affreusement longues et il n’a pour ainsi dire aucune info de l’extérieur mise à part la boite mail. Il devrait aller se reposer, car après ses 8 heures de boulot, ses bras n’en peuvent plus. Il ne doit pas penser… ne doit pas penser… ne doit pas penser… ne doit pas penser… ne doit pas penser…

Ce soir Max est ivre... Il a bu plus que de raison, car il ne voit pour l'instant aucune issue. Aucune nouvelle de Mateo, son pote qui l'avait rencardé à son arrivée à Dreadcast. Alors Max se replonge dans ses rêveries, assis par terre dans un des recoins sombres de son appartement. Il essaie de faire le vide dans son cerveau. Car aujourd'hui a été une rude journée. Il a travaillé 15 heures et il n'en peut plus, Son impressionnante et saillante musculature a été mise en sommeil depuis des années et il lui faut remonter la pente doucement. Il pensera certainement à s'acheter des haltères. Mais pour l'instant il rêve à son passé... à la femme qu'il a aimé... et dont il n'a que quelques vagues souvenirs et un prénom: Kalin. Elle s'appelait Kalin et était suédoise.
Maintenant, en faisant l'effort Max commençait à imbriquer les pièces du puzzle les unes dans les autres. Kalin....il adorait faire de longues promenades avec elle sur les plages de Bartertown, quand le temps et son job le lui permettait...
Mais là, il revient à la réalité, deux énormes déflagrations se font entendre. Sûrement un attentat, se dit-il. Et il s'envoya dans le gosier une bonne rasade de Despe, se leva et s'approcha de la fenêtre. De grandes flammes étaient visibles du côté du CIE. Max avait perdu l'habitude de toute cette violence, lui qui était resté endormi pendant 15 longues années, mais la réalité était bien présente. Il fallait serrer les poings à Dreadcast pour s'en sortir , et il se dit qu'il ne serait pas le dernier.... quitte à en crever...
Il se dirigea vers la salle de bains, alluma le plafonnier, puis alla prendre une douche au Kronatium purifié. Mateo lui en avait vanté les mérites dans un mail.
Il se sentait mieux, mais il avait toujours ces vapeurs d'alcool dans le sang. Il enfila son pantalon, et il s'étendit sur son lit, regarda le plafond, mis son flingue sous son oreiller, et s'endormit profondément...
Cet après-midi entre ses deux heures de pause, Max est dans son appartement. Il vient de recevoir par la Postale un colis qu’il' n'attendait plus depuis un petit moment déjà, et qu'il avait commandé lorsqu'il était encore chef de la Brigade de Répression du Grand Banditisme (B.R.G.B) à Bartertown. La Postale avait bien fait son boulot même 15 ans plus tard. Dans ce colis se trouve un fameux système qui existe maintenant depuis de nombreuses années, mais celui-ci n'est pas encore commercialisé à grande échelle mais le sera certainement d’ici quelques années. Ce système n’est autre que le nouveau détecteur de mensonges miniatures et portable. Ce détecteur est de la taille d'un porte-clés, que chacun peut avoir sur soi, et l’activer quand bon lui semble.
Cet appareil apparaît tout bonnement révolutionnaire pour Max. Il y a des mensonges qui sauvent des situations journalières. Mais avec cet appareil, personne n'aurait la possibilité de cacher la vérité à qui que ce soit. Tout le monde saurait, et redouterait que son interlocuteur en ait un sur lui. Et les politiques ne pourraient plus gérer leurs carrières comme ils le font depuis des lustres. Est-ce que ce serait les mêmes personnes au pouvoir, qu'il soit politique, social ou économique ?
Dans la lettre qui va avec le colis, il est stipulé que Max doit prendre une grande décision. Doit-il faire part, oui ou non de cette avancée technologique à toute la communauté dreadcastienne. Rien n’est moins sur. Après avoir longuement et mûrement réfléchi a grands coups de rasade de "Desperados", il remet lentement et méthodiquement le gadget dans son emballage d’origine, referme soigneusement le paquet, et le renvoie illico presto à l’expéditeur depuis la Post-Murale qui se trouve encastrée sur un des pans de mur de son appartement. Il se dit qu’il a pris la bonne décision. Dreadcast serait devenu un enfer avec ce genre de gadget.
Puis, tournant les talons, Max met son béret, son blouson de cuir, son flingue dans son holstertime, et part travailler, tout en faisant très attention aux gens qu’il croise. Sa méfiance serait-elle affûtée de nouveau comme au bon vieux temps ? Il allait peut-être redevenir le félin qu’il était autrefois. Mais les années passent vite à Dreadcast, ( a cause du Kronatium purifié certainement ) et a presque 31 ans, il lui faudra certainement s’administrer une fiole de jeunesse… pour gagner 10 ans. Mais cet artefact est tellement hors de prix, qu’il va falloir trimer, trimer et trimer, encore…. Rien n’est gagné… rien n’est acquis…

Hier soir Max était de sortie. Le mariage de la citoyenne Mamdo et du citoyen Lemage était célébré au Café 80. Max était tout nouveau à Dreadcast, mais les valeurs principales de la vie, il les connaissait sur le bout des doigts, et même si il avait annoncé qu’il n’irait pas à ce mariage, pour des raisons obscures, il n’avait pas pu s’empêcher d’aller souhaiter ses vœux aux jeunes mariés. Il ne prolongea pas sa soirée, car il connaissait trop bien ses réactions lors de fêtes. Il savait qu’il ne devait pas trop boire. Non pas qu’il ne supportait pas l’alcool, mais surtout parce que cela lui rappelait de trop mauvais souvenirs….
Max, après avoir félicité les jeunes mariés, salua tout le monde et reprit lentement le chemin qui le ramenait chez lui. Aussitôt la porte de son appartement refermée, il alla tout droit au frigo pour prendre une boisson énergisante. Ce soir, il avait décidé de ne pas boire d’alcool. Assis sur son lit, une bouteille de «DorkDag » à la main, il fixait un point imaginaire sur le mur. Il ferma les yeux et soudain une vision lui apparut : Kalin… Kalin le seul et unique grand amour de sa vie. La femme qui aurait pu lui donner un enfant. Mais la vie ne lui en pas laissé le temps…
Il donnerait son être pour pouvoir repartir 15 ans en arrière et refaire la vie dont il avait toujours rêvé. Mais le sort en a voulu autrement, et c’est désormais à la ville de Dreadcast que son destin était étroitement lié.
Il laissa tomber la canette de «DorkDag »vide à même le sol, et s’affala en arrière sur son lit. Les pales géantes du ventiladair brassaient de l’air chaud qui pénétrait par la fenêtre de la chambre. Max ne mit pas longtemps à s’endormir, car encore une fois, sa journée fut rude, et il y en aurait certainement d’autres encore….
Aujourd’hui le soleil ne s’était pas levé sur Dreadcast et c’était dans le noir total que Max s’était rendu à son boulot.
Il n’en avait pas encore l’habitude, mais 24 fois par an sur Dreadcast, le luminant restait couché et les citoyens Dreadcastiens étaient plongés dans l’obscurité la plus totale et avaient droit pendant 24 heures, à ce que l'on appelait communément un jourlanuit. Max était un peu désorienté. C’était la première fois qu’il devait affronter ce genre de phénomène météorologique.
Rockatansky en était presque à sa 23éme heure de boulot. Une journée harassante, et entre deux pauses, il s’était accordé une petite séance de shopping, pour voir si les quelques fournisseurs de Dreadcast avaient fait rentrer en stock son arme favorite. Le fusil "Hudson" à double canon scié. Mais c’était peine perdue. Les armuriers avaient apparemment boycotté l’arme fétiche de Max, et celui-ci ne put se résoudre à acheter quoique ce soit, tellement sa déception était immense.
Il attaquait maintenant sa 24 éme heure et il n’en pouvait plus, ses bras, ses jambes, hurlaient de douleur et chaque centimètre de sa peau était en feu. Il allait bientôt regagner son appartement. Et puis demain il ferait jour. Jusqu’au prochain jourlanuit. Il s'envoya derrière le gosier une rasade de "Despe". La jourlanuit de travail touchait à sa fin.
Max enleva méticuleusement sa combinaison de travail et gagna la salle de bains suspendue pour y prendre une douche régénératrice au Kronatium inversé. Il se laissa happer par l’échelle automatique, et se retrouva en 2 secondes sous le jet puissant et salvateur du Kronatium 25 inversé. Tous ses sens étaient en éveil, et sa peau commençait à reprendre son élasticité naturelle. Le séchage par ultrason terminé, il s’habilla et d’un pas lent et déterminé, longea les longs couloirs sombres de l’entrepôt souterrain, pour enfin déboucher sur une des artères sombres de Dreadcast.
Le temps était comme son humeur: noir. Il releva son col et vissa son béret sur son crâne. Il fixa l’horizon mauve et le ciel sombre, puis se mit à marcher en direction de son appartement…
De retour à son home, Max était assis sur sa terrasse, avec une "Desperado" pour seule compagne. Il remplissait ses poumons de l’air vicié de Dreadcast et contemplait à la longue vue une scène effarante:
L’infirmière de nuit distribuait le Kronatium purifié comme tous les dimanches soirs sur une des pistes de l'aéroport de Dreadcast et regardait si le charter était affrété. Apparemment l’avion avait l’air d’attendre les clones et les dingues à 120%. Décidément, il se passait des événements bien étrange dans cette ville, mais Rockatansky, en avait l'habitude désormais.
Encore un jour de passé sur Dreadcast…
Minuit et demi, et aucun nuage pour dissimuler le spectacle d'une voie lactée resplendissante. C'est une belle nuit, et une joie de pouvoir observer quelques étoiles filantes. Astride a fini son service et sa ronde dans le quartier. Etre flic de nuit est un emploi plutôt agréable, surtout dans ce quartier composé de petites villas à l'américaine, les unes collées aux autres. Les collines surplombant la ville offrent une vision somptueuse de Dreadcast. Elle est allongée, le dos contre le pare brise de son véhicule de fonction. Admirative devant cette représentation nocturne, fine esquisse à l'encre de chine sur une toile lisse et sublime.
Elle est soudainement tirée de sa torpeur méditative par le bruit du verre contre le verre et le son émit par un décapsuleur. Son regard se tourne vers leur origine : un homme est assis sur sa terrasse une bière à la main, sur son visage se lit la satisfaction. C'est peut-être le moment de prendre contact avec les gens du quartier ?
Lentement, elle laisse glisser ses jambes vers le sol et ajuste son uniforme. Une fois parvenue en face de la terrasse, elle agite le bras tout en gratifiant son interlocuteur de son plus beau sourire :
"Hé ! ... Bonsoir ! Je suis l'agent qui fait la ronde ici, cette nuit. Mon service est terminé et je suis lasse, puis-je vider une bière en votre compagnie, s'il vous plaît ?"
"Bonsoir mademoiselle. Alors comme ça vous êtes flic. Et bien dites-moi, la police n’est plus ce qu’elle était. Je vous aurais plutôt imaginé top-Model ! ".
"Si votre service est terminé, il n’y a aucune contre-indication à ce que vous ne buviez pas une "Desperado" avec moi, venez par là, sur la droite, je vous ouvre la porte !
Et la jeune femme promena ses longues jambes fuselées jusqu'à la porte d’entrée de l’appartement de Rockatansky, ce qui ne le laissa pas de marbre. Il semblait difficile de résister devant une telle beauté. Mais Rockatansky redescendit de son nuage. Il devait rester sur la défensive. Il ouvrit la porte à son invitée, non sans lui avoir demandé au préalable, une pièce d’identité. On est jamais trop prudent...
" Donnez-vous la peine d’entrer agent... Andersson. Je me présente . Max. Max Rockatansky. Mais asseyez-vous donc, je vais vous chercher une bière. "
Max se dirigea vers la cuisine, et laissa Astride dans le salon.
Max revint de la cuisine avec deux bières dans les mains.
"Tenez."
Puis il se laissa choir dans un grand fauteuil au cuir vieilli, tendit une cigarette à l'officier Andersson, et demanda : "Alors dites moi, ça fait combien de temps que vous vivez à Dreadcast ?"
(...) Pourquoi j'ai posé cette question qui est complétement bateau...elle va me prendre pour un demeuré, c'est sûr..(...)
"Depuis plus de dix ans. Je ne compte pas les années, ce n'est jamais bon de mesurer le temps qui passe. En fait, ce qui compte vraiment c'est de de se demander ce que l'on a accompli durant tout ce temps. Je vois des gens, comme vous, qui travaillent, travaillent encore et encore, pour plus d'argent. Mais que faîtes vous de votre vie ? Je ne veux pas m'immiscer dans ce qui ne me regarde pas, mais votre visage porte les marques de plusieurs journées de travail harassantes. C'est inquiétant."
D'un certain côté, elle n'avait que de la sympathie pour cet homme honnête, travaillant durement pour son avenir. Il était tard, était est-ce la meilleure chose à dire à une heure si avancée ?
Elle alluma sa cigarette et but quelques gorgées de sa Despe'. Le contact froid et pétillant du liquide dans sa gorge était une extase aprés une journée bien remplie. Elle adressa un sourire satisfait à son hôte, puis son regard se dirigea vers la terrasse. Cette terrasse sur laquelle Astride se trouvait, avait quelque chose de pittoresque et nostalgique, un peu comme ces vielles maisons en bois d'Alabama et de Louisianne. Elle se sentait comme une grand mère noire sur son siège à balancelle, devant son champ de maïs. L'image était amusante, autant en prendre le rôle :
"Vous avez de la famille ? Des enfants ?"

Rockatansky se leva à son tour et rejoignit Astride sur la terrasse. Il s'extasia devant la vue magnifique et dit :
" Vous étes ici depuis plus de dix ans…Dire que je ne suis ici que depuis quelques semaines, et j’ai l’impression que cela fait une éternité. Et puis vous ne vous immiscer pas dans ma vie, parce que pour tout vous dire, en dehors de mes heures de boulot, je sors très peu. Je suis malheureusement resté trop longtemps coupé de ce monde et je réapprends lentement à vivre. "
Rockatansky perçut de l’étonnement dans le regard de son invitée. Il s’envoya une rasade de "Despe", puis il poursuivit.
" Vous savez agent Andersson, la vie ne m’a pas fait de cadeau, et encore moins celui d’avoir une famille et des enfants. Je n’ai pas eu cette chance. Alors je me suis lancé à corps perdu dans mon métier, pour me consacrer uniquement à lui. Et je dois dire que la Brigade de répression à Bartertown m’a offert les plus belles années de ma vie…"
Rockatansky prit le paquet de " Morlbaro " et alluma une cigarette. Astride le regardait d’un air compatissant et Rockatansky s’en aperçut.
" Attendez ce n’est pas non plus la fin du monde. Je suis ici à Dreadcast pour me reconstruire. Cela prendra le temps qu’il faudra mais j’y arriverai. Et vous agent Andersson, mis part votre job, qu'est ce qui vous fait avancer ? "
Voyant que cette question embarrassait l’Officier Anderson, Rockatansky décida de mettre un terme à cette soirée et de prendre congé de son hôte.Il la raccompagna à la porte d'entrèe, et la regarda s’éloigner dans la rue, tandis qu’il lui faisait un signe de la main. Elle avait cette démarche féline qui troubla de nouveau Max. Puis il referma la porte, et se dirigea vers sa chambre, déposa son Famas à coté de lui, puis s’endormit profondément.
Quelques semaines avaient passé sur Dreadcast, et Rockatansky, après avoir écumé tous les petits boulots, et accompli les taches les plus ardues, avait maintenant de quoi se payer une petite entreprise. Oh ce n’était pas la grosse fortune mais c’était suffisant pour le faire. Il s’était décidé à ouvrir un bar, car la vente d’armes ne l’intéressait pas plus que ça…Il avait assez donné pendant toutes ces années à Bartertown…Il cherchait maintenant un nom à donner à son bar."Le Bar de Max"… non ça n'allait pas.
"Le Max Bar"… non plus trop commun…
Non, il lui fallait un nom qui pète, qui sonne bien un peu comme ces pubs des années 80…
"Mais oui c’est ça !" Le nom était tout trouvé : Ce serait le " Rockatansky Pub" !

Après avoir passé deux ou trois petites annonces, Max ouvre les portes du "Rockatansky Pub" et toute la communauté vient boire un verre en s’extasiant sur les deux beautés plantureuse qui travaillent comme serveuses. Et beaucoup d’entre eux, reconnaissent une des deux, puisque ce n’est autre que l’ancien officier de police Andersson.
Celle-çi avait répondu à l’appel de services de Rockatansky, et avait postulé comme serveuse, en attendant que son poste soit rouvert. La musique rock était de mise dans ce pub noir de monde et enfumé. Max s’y sentait comme un poisson dans l’eau, mais toute cette griserie, ne devait pas lui faire oublier son passé. Son passé qui le poursuivait et le poursuivra toujours.
La soirée avait été bien arrosée, et ce soir Max avait fait la connaissance d’une jolie jeune femme répondant au doux nom de Lyma. Après avoir passé une bonne partie de la soirée, à sa table, il lui demanda :

"Que diriez-vous de venir prendre un dernier verre chez moi, après la fermeture ?"
Max se plongea dans les yeux bleus acier de la jeune femme et attendit une réponse.
Celle-ci, lui sourit et tourna la tète pour regarder à travers la fenètre. Puis elle ouvrit son sac à main, sortit un petit calepin ou elle griffona son numéro de téléphone. Elle tendit le bout de papier à Max. Rockatansky esquissa un sourire de satisfaction, se leva pour prendre congé, et se dirigea vers les bureaux pour y gérer ses stocks. La fin de la soirée était proche.

Le lendemain, alors qu'il était en train de prendre son café, la radio donnait les nouvelles, et Max tendit l'oreille:
"Le pub du citoyen Max Rockatansky a été victime d'un attentat cette nuit. 350 kg d'explosifs selon les experts auraient fait de tels dégats... nous en saurons un peu plus dans..."Clic.
Max en avait assez entendu. Il s'habilla en quatrième vitesse et en deux temps trois mouvements, il se retrouva devant ce qu'il restait de son pub... Le "Rockatansky Pub" était rayé de la carte de Dreadcast. Il n’était plus de ce monde…. et Max ne put que constater les dégâts.Il descendit de sa caisse et s’approcha lentement de son pub. Puis se baissa pour ramasser un bout de verre, et soupira en regardant tristement ce qu’était devenu son pub. La Police était là et faisait son boulot. Max s’acquitta des formalités d’usage avec les forces de l’Ordre, puis remonta dans sa Porsche GT3 pour filer à vive allure, sur le périphérique de survol Dreadcastien et oublier…

Un an plus tard, après la violente explosion qui avait détruit tout son bar et une bonne partie des quartiers alentours, Max avait pris la décision de remettre à flots son fameux pub, qui avait en quelques mois acquis une notoriété sans pareille à DreadCast. Ayant réuni les fonds nécessaires à la reconstruction de son bar, C’est au 94 Impasse De La République que Max Rockatansky avait décidé d’installer son fief.Les travaux avançaient à grands pas et Max allait bientôt pouvoir ouvrir à nouveau les portes du "Rockatansky Pub".
C'était le Jour J : Le "Rockatansky Pub" avait rouvert ses portes en ce Lundi de Juillet, et ce fut un jour mémorable à marquer d'une pierre blanche.Tous les anciens clients et habitués étaient revenus rendre visite à Max et consommer également. Mais il y avait surtout la mise en vente dans tous les bars de la ville des fameux tickets à gratter "Cash" et "Shanghai" dont tous ses clients raffolaient! Ces tickets permettaient à leur acquéreurs de pouvoir remporter jusqu’à 1000 crédits. Alors c’était vraiment la folie ce jour-là. Max n’en croyait pas ses yeux… Il allait faire la recette de l’année. Rien que L’ami Sharko en avait acheté un monstrueux paquet! Il allait sans doute être riche. Max se frottait les mains d’aise. Son affaire tournait bien. Mais par contre sa vie sentimentale prenait l’eau de toute part, et ses récentes conversations avec certaines personnes de la gent féminine ne lui avait guère apporté beaucoup de satisfactions. C’est alors qu’il regarda entrer une jeune et jolie personne qu’il reconnut de suite puisqu’il avait conversé de nombreuse fois avec elle dans la rue. La belle et farouche "Je" venait d’entrer dans son bar avec une démarche si féline qu'elle aurait pu réveiller un régiment de morts.

"Bonjour Je ! Comment ça va aujourd’hui ?"

Mais "Je" n’était pas d’humeur joueuse aujourd’hui et sans prendre la peine de répondre à Max, elle se dirigea tout droit vers une table pour aller éplucher ses petits cahiers de comptes. Elle commanda tout de même une bière et un ticket Cash. La serveuse lui amena sa commande. Voyant que "Je" n’était pas disposée à converser avec lui, Max décida d’aller faire un tour en bagnole. Maintenant que son bar était reparti sur de bonnes bases, il n’avait plus de souci en tête….

Je avait passé pratiquement toute la soirée le nez dans ses livres de compte n'émergeant que pour commander un autre cocktail ou gratter un ticket cash, ce qui ne réussissait qu'à l'exaspérer encore plus tellement les gains étaient rares.Il était presque l'heure de la fermeture lorsque Max rentra. Légèrement éméchée par tous ces cocktails Je décida d'arrêter les frais et se leva pour le rejoindre au bar alors qu'il discutait avec une de ses serveuses."Alors dragueur, tu me paies un verre ou tu m'achètes un appart? "

Max se retourna pour voir qui lui adressait la parole avec une voix si sensuelle. Il constata avec joie que ‘Je’ avait daigné se lever de sa table pour lui adresser une parole. Max était en train de discuter salaire avec les serveuses, mais Je se faisait insistante et réitéra sa demande. Rockatansky voyait bien qu’elle n’était pas dans son état normal et lui répondit:
"Ecoutes ma cocotte, tu es très mignonne et très attirante, mais ne compte pas sur moi pour te payer autre chose qu’un café…Pour l’appart on verra plus tard. Tu as suffisamment bu pour aujourd’hui. Veux-tu que Dexter te prépare une infusion au tilleul ? "
*Prend ses livres sous le bras et commence à s'en aller*
Non merci, je suis allergique à Dexter! Heu.. Au tilleul!
*S'en va sans se retourner*
A la prochaine, et achète des tickets gagnants un peu!
Max l'avait bien cherché.... Après tout il n'avait fait que ce qui lui semblait juste. Empêcher cette fille de boire, et éviter qu'elle ne roule dans le caniveau. Il allait donc ce soir, une fois encore passer la nuit seul à boire dans son pub et à ruminer tout seul, puisque "Je" lui avait fait faux bon en partant à moitié éméchée et les lunettes de travers enbaragouinant un charabia à peine audible...Décidément, Rockatansky les accumulaient toutes en ce moment...
Il se leva et alla au bar ou Dexter lui servit un double cocktail maison, agrémenté d'un soupçon de tequila et de Mezcal. C'est alors qu'il entendit a cette heure tardive de la nuit des bruits de pas au dehors.Il pencha la tête du haut de son tabouret, pour tenter d'apercevoir quelque chose, et au bout de la rue, il distingue la silhouette dodue de la Citoyenne Madmo.
Celle-ci se dirige à grand pas vers le bar....
Mamdo se promenait dans la nuit quant elle décida d'aller boire un verre a ce bar allumé, elle reconnut de suite les clients et vit au fond de la salle une amie. elle lui proposa un verre, après tout depuis son mariage elle ne faisait plus vraiment la fête, son amie commençait vraiment a être "bien défaite", et commençait vraiment a délirer.

Bah lui dit 'elle on rentre ce serait bien avant que ce ne soit trop tard!
Déjà Mamdo avait remarqué le regard des mecs dans leur direction, et avait vraiment envie de sortir au plus vite. Mais son amie voulait un autre verre et Mamdo insistait pour sortir de ce bouiboui quant enfin Madmax décida enfin a l'aider malgré son état second.
Toute la salle n’avait d’yeux que pour Dexter qui faisait son numéro de jonglage avec ses verres et ses bouteilles. Mais Max, lui, était plutôt préoccupé par l’état lamentable de l’amie de Mamdo qui n’arrêtait pas de picoler depuis 20h….Rockatansky se décida finalement à intervenir :
"Dis moi Mamdo, sais-tu pourquoi elle boit autant ta copine ?"

Mamdo regarda Max d’un air étonné.
Max reprit :"Non parce que là elle est en train de foutre en l’air le spectacle de Dexter… Alors il vaudrait mieux que tu la raisonnes et la ramènes chez elle gentiment. Ok ?"

Mamdo fit un signe approbateur de la tête, et avec l’aide de Rockatansky, ramena plus ou moins en piteux état la copine de Mamdo, qui était à deux doigts de gerber, vers le taxi qui attendait devant la porte du pub.

"Voilà," dit Rockatansky, " tu seras mieux chez toi ma poule. C’est sympa de venir claquer ta thune dans mon pub, mais pense à ta santé aussi. Et puis ça aurait pu très mal se terminer aussi pour toi… avec tous les requins qu’il y a dans le bar…. Allez passe une bonne nuit, et reviens quand tu veux. ! "

La copine de Mamdo n’écoutait que d’une oreille ce que disait Rockatansky, elle avait déjà atteint le seuil du coma éthylique, et marmonnait dans sa bave des propos incompréhensibles.
Rockatansky fit signe au taxi de partir et salua de la main Mamdo. Sa main qui avait retrouvé le fameux anneau de mariage qui la liait à Le Mage. Max regarda le taxi s’éloigner, tourna les talons et rentra dans le pub.
Le bar vient de fermer ses portes. Assise sur un tabouret, Dexter contemple la salle déserte à présent. Elle est exténuée, à bout de force. Elle pose sa tête entre ses mains et éclate en sanglots...Max contourne le bar et s'approche d'elle...
"je suis désolée, j'aurais tellement voulu être plus forte, je ne voulais pas que tu me voies pleurer. Tu sais , j'ai toujours rêvé d'être médecin et de parcourir le monde et d'aider les gens... je travaille dans un bar, j'ai un petit appartement minable et les gens ne voient en moi qu'une petite serveuse... "
Max passe son bras autour de ses épaules...
"Rentres chez toi, Dexter, ce soir tu as bien travaillé, tu as besoin de te reposer. Je fermerai le bar seul. "
Elle lui donne un rapide baiser sur la joue.
"Merci Max, tu es chic, tu es un bon patron. "

Dexter se lève, prend ses affaires et quitte le bar. Sur le trottoir, elle se retourne et voit Max en train de nettoyer les derniers verres.
Max finissait d’astiquer les derniers verres, tout en pensant que Dexter se tuait vraiment à la tâche, et que cela ne devait pas être évident pour elle. Il réfléchit 2 secondes, puis il décida qu’il l’augmenterait. Elle le méritait de toutes façons. C’était une bosseuse.Puis, Rockatansky se dirigea lentement vers la porte d’entrée, éteignit tous les spots, jeta un dernier regard aux tables vides et aux chaise bien rangées. Il ferma la porte, et fit descendre le store blindé de la devanture.Il regarda fièrement sa Porsche orange de long en large. Puis il monta dedans, démarra le puissant moteur, et dans un ronronnement à peine perceptible, sa fidèle monture allait enfin le ramener chez lui.
La journée était terminée...
Rockatansky avait passé une excellente nuit. Il était 11h00 du matin quand il ouvrit un œil, et ce grâce au bip de son réveil. Il se leva prestement et alla directement sous la douche. Le jet salvateur finit de le réveiller. Sa toilette terminée, il se dirigea vers la cuisine pour se préparer un café. La tasse de caféine à la main, il repensait à cette jeune personne "Je", rencontrée au pub la veille, et elle occupait ses pensées matinales."Et si je l’invitais à dîner…" pensa-t-il.Après mure réflexion , Max s’empara de son carnet d’adresse pour chercher le numéro de téléphone de la belle. Il composa le numéro sur le combiné et quelques secondes après une voix suave et sensuelle lui répondit :

" Allo, qui est à l’appareil ? "
"Bonjour ! C’est Max ! Max Rockatansky … vous me remettez ? "
"Mais parfaitement, vous êtes le patron du Rockatansky Pub, et aussi celui qui n’a pas voulu me payer un verre ! "
Max tenta de calmer le jeu.
"Attendez, c’était pour votre bien, vous étiez complètement ivre…" dit-il.
"C’est exact. Mais vous n’avez pas été très diplomate non plus…" lui souffla t-elle.
Max était confus, et un silence s’installa entre les deux combinés téléphoniques. Rockatansky enchaîna :
"Tenez, pour me faire pardonnez, laissez moi vous invitez au restaurant ? ok ?"

"Je" hésitait quelque peu car Max avait la réputation d’être un chaud lapin, et elle ne voulait donner l’impression d’être une fille facile. Elle accepta tout de même la proposition.

" Je passe vous prendre vers 20h00. ça vous va ?" dit Max.
"Ok. Je serais prête . "
"A ce soir donc. " Et Max raccrocha.
Il était ravi que "Je" ait accepté son invitation. Il avait eu tort de refuser d’acheter un appartement dans son agence, mais grâce a ce dîner, il allait pouvoir rattraper le coup. Il passa dans la chambre et s’habilla aussi vite que l’éclair, pour filer en quatrième vitesse à son pub, voir si les affaires tournaient. La journée s’annonçait chouette.

La grande horloge façon 80's du Rockatansky Pub finissait d'afficher 22h lorsque Je apparut devant les marches de l'entrée. Il pleuvait abondamment dehors et la gobeline ne semblait pas avoir trouvé de parapluie. "Rockatansky Max !!!! Si tu ne te montres pas dans les 5 secondes qui suivent, ton bar sera en miettes pour la seconde fois !!!"
A priori notre cher Don Juan avait oublié sa belle..
Max sursauta quand il entendit hurler une furie en bas de l'immeuble. Il se leva et regarda sa montre.
"Merde... J'ai oublié Je." Il se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit. Les hurlements se faisaient plus fort. Il pleuvait à torrent. En regardant en bas, il aperçut une petite bonne femme toute ratatinée sous son manteau détrempé, qui hurlait des injures et l'insultait copieusement...

"Allez Je, ne fait pas de scandale à cette heure-ci ou les flics vont débarquer. Excuses-moi, mais je t’ ai complètement zappé... j'espère que tu ne m'en veux pas trop. ? "
La jeune fille hurlait de plus belle...

"Il est trop tard pour aller diner," enchaîna Max, "Tu veux monter prendre un verre et te sécher ?"

La tête levée pour tenter d'apercevoir quelque chose, Max aurait pu remercier Dieu car la pluie empêchait les yeux de la jeune femme de lui envoyer des éclairs.
"Tu descends. Tout de suite. Tu vas me chercher des vêtements secs de tes autres conquêtes et tu me paies un verre!!!!"

Max regardait la belle "Je" se dandiner sous la pluie et le spectacle lui convenait. C'est qu'en faisant de grands gestes, le manteau de la belle s'était ouvert et son chemisier assez transparent laissait transparaître de formidables attributs que Dieu lui avait offert. Max se délectait de la situation. Il cria.
"Écoute ma belle, j'ai été poli avec toi, alors la moindre des choses, c'est que tu pourrais essayer de l'être aussi non ? " Et puis tu es si belle sous la pluie...."
Max rentra à l'intérieur et attrapa un vieux parapluie et le lui lança par la fenêtre.
"Tiens, attrapes ça! . Et le mieux c'est que rentres chez toi, tu n'es pas faite pour rendre heureux un homme! ". Puis il tourna les talons, ferma la fenêtre, et laissa la pauvre Je mariner dans son jus de pluie... Il alla se jeter dans un fauteuil, alluma l'HoloTV et regarda les news sur DC1 TV.

Finalement, il n'y a que seul qu'il se sentait bien....
Après une demi-heure a légumer devant la télé, Rockatansky alla se jeter sur son lit pour une bonne nuit réparatrice....

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