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Cacher

Cristal de sang

Ambassade Impériale,
le 3/282.4 à 21ch30

⚠️ Warning > 40 présences ⚠️


Le cyborg savait a quoi s’attendre en venant, mais on le lui avait demandé d’être présent ce soir là, des remises de médaille. Ca ne veut pas dire qu'il était content d'être là.
C’est donc sans aucune conviction qu’il c’est assit avec lenteur dans la partie de l’assistance occupée par Armacham, vite focalisé sur son com’, déjà échaudé par des échanges sur le Droit.
Hai parle et gesticule beaucoup, à son habitude. Lui pour sa part reste pourtant imperturbable, presque éteint, apathique, a peine attentif cette fois, prévoyant déjà la suite, ses mains lissant parfois distraitement, avec un soin maniaque, un pli du cosmo’ tendu sur l’armure. Ou concentré sur quelque com’, voir les autres personnes assises.

Dès le début, la familière sensation d’épines de glaces dégringolant son échine se fait sentir, cette impression que quelque chose dégringole dans l’hiver où meurt tout espoir, toute vie.
L’impression que l’intérieur de son propre corps se change en métal, que son sang gèle dans ses veines, que la vie transpire par tout ses pores de sa peau.
Mensonge, dissimulation, traîtrise, négligence, avidité, sont des valeurs Impériales.

Il se passe la main sur le visage, et ferme l’œil, cherchant à se concentrer sur autre chose que ce qui s’impose, autre chose que la poignée de Griselda, et ces sensations tournoyants sur les ailes de la folie...
Il les entend battre tout autour... À peine a portée d’oreilles, voguant la frontière floue des hallucinations et du réel... Moqueurs, jubilants, de lui, d’eux, de tous.

« Les mots sont le carburant du pouvoir des idiots. »


Il réfléchit. Il a un plan. Il ne doit pas se laisser basculer. Réprimer ce qu'il sait. Il doit résister aux trombes vertigineuses de la démence, ses hurlements venteux qui le poussent vers le gouffre de la fureur, alors que le Bien de l’Humanité s’inscrit sur une autre trajectoire.

« Contre le mur a nouveau,
celui que tu sert ignorant tes appels. »


Le cyborg se lève brusquement, avant de se hâter vers la sortie en pas mécaniques, le regard fixe, crispé dans son armure, ne saluant personne alors qu’il sort de l’Ambassade pour pénétrer dans un bâtiment voisin.

Il se hâte vers un coffre dans lequel il fourre son cosmo’, et en retire avec lenteur une masse tintante et étincelante qu’il fourre dans son sac. Il prend ensuite une seringue, la remplissant de plusieurs produits soigneusement dosés, la rangeant sur lui sans la prendre, avant de prendre la direction du Centre de Cryogénisation.
Il devait vivre, sentir, pleinement ce qui était déjà émoussé.

« Les péchés sont ignorés,
le prix que tu payes a déjà était payé. »


Il s’assoit en tailleur sur le sol devant le grand panneau central, dos à l’entrée en ignorant superbement son instinct militaire, tout comme la gynoïde et la naine présentes, vidé de toute volonté, de toute envie, fixé sur son seul objectif, comme sur un traitement vital, ou le junkie sur sa drogue.
Il fouille dans son sac pour en sortir la masse translucide, informe, si ce n’est une seule qui malgré la combinaison aussi improbable que délirante de la matière, de sa disposition, et sa fonction, désigne un vêtement, une sorte de veste.

« Plus longue est ton ombre, moins tu durera longtemps »


La naine semble sur le point de faire une erreur, ce qu’il pense l’être, alors il s’interrompt le temps d’envoyer un message même si elle a son com’ en main, avant de reprendre l’outil pour le déplier, longuement.
Oui, le déplier, car le vêtement semble fait de nombreuses... Broches ?... Entrelacées, de verre ?... Ou de cristal, résistant... Et pointus, quoique courtement, mais courbement, cruelles, nombreuses...




« Les lueurs jetées n’éclairent que les cadenas sur nos âmes. »



C’est sans marquer de temps d’arrêter qu’il enlève sa cuirasse, avant de revêtir l’habit, une vague pensée pour celui qui affectionne cette expression, ignorant les sensations qui traversent, parcourent, électrisent et enflamment son corps, inspirant simplement profondément, le regard fixe et halluciné droit devant... Droit vers l’ascenseur menant aux cuves de cryogénisations. Vers elles.

« L’orage passe, révélant la clarté de la ruine. Ta ruine. »


Le cyborg boucle à nouveau sa cuirasse directement sur le ‘vêtement’, en gestes un peu fébriles, fermant mal une des attaches basses, qui commence à lentement goutter rouge, de la même manière qu’il voit quelques instants... Se focalisant pleinement sur cette sensation qui décroît, un calme, une sérénité profonde l’envahissant...
« La douleur disparaît,
alors que tu perd ta volonté... De croire. »

On lui parle, des heurts éclatent, mais le cyborg est déjà, plus encore, loin. Du monde entre, une de plus ressort, lui restant dans le sien. Une autre encore rentre dans le bâtiment, s’isole dans un coin, dans ses maux, puis vient essayer de le toucher. Il lève sa main métallique pour intercepter la sienne sans même détourner le regard, restant pétrifié, statufié, muet, alors qu’il sert la sienne fermement, en avertissement, avant de la relâcher.
L’Homme de fer restera ainsi, malgré ce qu’il entend ensuite, articulé ou non...
« La vérité t’as éblouie, car tout du long tu as été aveugle. »

Il ne pouvait (se) permettre quoi que ce soit d’autre que le devoir.
Il ne pouvait (se) permettre la faiblesse, se détourner, se perdre.
Et ainsi il reste, en tailleur, dans le froid, fixant, douloureusement.
Chaque inspiration tirant, chaque contraction de muscle déchirant, chaque instant des plaies le fluide dégoulinant, chaque cycle secondaire les membres se raidissant.
Il y avait quelque chose de merveilleux.
« Les masques éclatent et tu deviens celui qui s’oppose
là où tu aspirait. »

Les sensations s’effacent, la conscience s’affaiblit, et pourtant la pensée se fait plus vivace, libérée, voyageant et découvrant, jetant la lumière sur d’autres univers tel un rayon de lumière qui révèle un autre Impérium, dont le gris total n’empêche la beauté. La pensée est telle un pinceau qui dépeint une autre vérité, dans toutes ses dimensions mêmes temporelles, dans toutes les dimensions de la beauté, sauf esthétique, pour ce qu’il inspire, et non pas respire.
Pourquoi ressentir quand on peut penser ?
À quel point faut-il s’en débarrasser ?
À quel point n’est-il plus optimal de raisonner différemment ?
Pourquoi cette ironie métaphorique d’Élévation quand nous sentons d’autant plus êtres cloués où nous sommes, en qui nous sommes ?
Sans même prendre en compte êtres des carcasses relevées sans cesse, mourant pourtant chaque jour un peu plus à l’intérieur. Ne reste-t’il rien, et n’y a-t’il rien de plus ?

La vérité est difficile à trouver quand survie est la priorité en tête...
Les lumières s’éteignent et tu ne peut pas te souvenir pourquoi. Pourquoi tu es.
Personne ne le sait, quand bien même la Foi aveugle a été rejetée, mais pour devenir Loyauté aveugle.
L’Humanité ne peut gagner la guerre si elle perd toutes ses batailles à l’Envie.
... Les mots et les images se brouillent, dans le feu noir de la fureur, immortel.
Noir comme le Vide où nous sommes précipités combler une brèche hémorragique.
Mais il n’y a pas d’ombres sans lumières, d’épanchement vital sans vie.


« Telles sont les choses qui nous conditionnent.... »



La flaque s’élargissant au rythme de sablier d’une goutte par éternité de pensées, sous les jambes du cyborg, est, elle, à peine plus noire que rouge, coagulée, collante.
Le deck aussi, rythme le temps, une alerte s’activant une cinquantaine de cycles après l’arrivée de l’humain augmenté, le tirant avec difficulté de ses limbes.
Ses doigts dérivent et bougent, tâtonnent entre ses jambes avec une lenteur immense son com’, pour envoyer un com’ à la seule personne à qu’il peut laisser voir, et peut-être doit, cette facette.
Elle arrive, et les doigts féminins ont beau injecter maladroitement le cocktail préparé à l’avance, ou la silhouette le guider et soutenir avec difficulté... Seul le regard lui importe, même quand il faut aider à libérer son torse du spectacle dantesque, des sillons pourpres encroûtés prenant naissance où les pointes de cristal crucifient et écartèlent le rosée de l’épiderme et de la chair.
Le sien de regard, conserve un feu noir...

« ... Nous sommes en guerre contre notre propre nature. »



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Merci à pAsajj pour le gif ! ♥

Informations sur l'article

Impérialisme et Loyalisme
30 Août 2017
1968√  17 5

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