EDC de Halinna~20755
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Dramatis personæ
[art=http://www.dreadcast.net/EDC/Halinna/Article=15566]Suite de ...[/art]
"Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l'ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l'étendue de la corruption humaine."
Honoré de Balzac
Seul le bruit de ses talons et les froissements de sa robe l'accompagnent à travers l'obscurité du couloir. Baptême nocturne d'une âme qui se cherche, vivre, mourir et renaître. D'une main délicate elle pose son masque tout contre son visage et s'avance. Fragments d'une âme qui s'unissent plus étroitement qu'ils ne le furent jamais, plus forts de l'adversité et des épreuves d'outre-les-murs.
Déjà voici alors le maître de cérémonie, étrange monstruosité tout à la fois bicéphale et androgyne. Il affirme et nie, fier et honteux, approbateur et hostile. En son ambivalence elle sait également être souriante, cordiale et protectrice.
Déjà voici alors le maître de cérémonie, étrange monstruosité tout à la fois bicéphale et androgyne. Il affirme et nie, fier et honteux, approbateur et hostile. En son ambivalence elle sait également être souriante, cordiale et protectrice.
La jeune femme attend se prêtant à l'adresse de l'hôte d'une grâce aussi variable que l’iridescence du comportement de celui-ci. Finalement la porte s'ouvre, l'autorisation vient et voici qu'elle franchit le seuil de la réception.
La salle du bal n'est pas moins frappée d'une étrange dichotomie que ne l'est le cerbère agressif et bienveillant de l'entrée. Mais ce sont là les us consacrés. L'écarlate rebelle qui en drape un coté se voit opposé le bleu impérial qui flanque l'autre. Tous sont présents, quelques soldats impériaux discutent autour d'un verre ambré de skiwi, sanglés dans un impeccable uniforme d'apparat. A l'opposé les officiers du frelons ne sont pas moins élégants en leurs tenues de cérémonie. Le gratin de la cité impériale, réunifiée pour la circonstance, est présent. Il n'est guère que les obscures qui jamais ne sortent de leurs usines, anonymes ignorés, qui ne soient présent. Pauvres hères d'un monde en effervescence constante. Délégués Impériaux d'un coté, tantôt assoupis, tantôt affairés. Leaders Rebelles de l'autre. Si chacun est présent tous ne se mélangent pas, les couleurs marquent une frontière aussi nette que les souterrains. Quelques aventureux s'y essayent cependant, sous les regards désapprobateurs...
La salle du bal n'est pas moins frappée d'une étrange dichotomie que ne l'est le cerbère agressif et bienveillant de l'entrée. Mais ce sont là les us consacrés. L'écarlate rebelle qui en drape un coté se voit opposé le bleu impérial qui flanque l'autre. Tous sont présents, quelques soldats impériaux discutent autour d'un verre ambré de skiwi, sanglés dans un impeccable uniforme d'apparat. A l'opposé les officiers du frelons ne sont pas moins élégants en leurs tenues de cérémonie. Le gratin de la cité impériale, réunifiée pour la circonstance, est présent. Il n'est guère que les obscures qui jamais ne sortent de leurs usines, anonymes ignorés, qui ne soient présent. Pauvres hères d'un monde en effervescence constante. Délégués Impériaux d'un coté, tantôt assoupis, tantôt affairés. Leaders Rebelles de l'autre. Si chacun est présent tous ne se mélangent pas, les couleurs marquent une frontière aussi nette que les souterrains. Quelques aventureux s'y essayent cependant, sous les regards désapprobateurs...
Les visages sont masqués, le sien comme le leur. Reste les costumes qui distinguent l'un de l'autre. Élégance et négligence. Raffinement et rudesse. Mais aucun ne dépareille, chacun sa place, l'obscure comme le glorieux.
Elle descend la volée de marche qui la sépare encore des invités. Instinctivement elle se dirige vers le pan de la salle pareil à sa robe de pierreries saphirs rehaussée. Un Lord oublieux de lui-même la frôle sans un mot, fantomatique convive. Puis c'est un petit diable bondissant qui profitant de l’éphémère distraction la surprend. Il s'agite, vocifère, d'un brusque mouvement il s'écorche la main sur l'une des surpiqûres ornées du corset et voici qu'aussi soudainement qu'il est apparu, il disparaît, se perdant en imprécations sur la rebelle Lady.
Elle l'observe, perplexe et voici qu'au devant se livre à ses yeux un nouveau spectacle. Un couple valse à la lisière entre Rébellion et Empire. Les traits sont grossiers, la danse saccadée, le duo caricature l'Impériale Fratrie, l'idée même de l'imitation est en soit une injure. Les hostis eux-même semblent pantois devant si mauvais spectacle. Et voici que le couple, tout à sa valse grotesque commence à pousser les autres danseurs. S'il épargne les rebelles, c'est sans ménagement qu'il percute et pousse quelques impériaux. Le duo d'échapper alors quelques rires cristallins baptisant "Hostis" ceux qu'ils ont poussé et qui, bien malgré eux, se retrouvent du mauvais coté de la salle. Funeste danse macabre qui accable le cœur de la nouvelle arrivée. Voici livrés à l'Agora rebelle des dévotions, des talents, des espoirs, un fragment de l'avenir de l'Empire. S'il s'agissait d'une farce... Mais voilà que vient son tour, le duo approche, la bouscule, il cherche à lui faire perdre pied, comme à trop d'autres auparavant. Elle refuse de céder, elle ne cille pas.
Non...
C'est à peine si elle secoue la tête pour appuyer son murmure. Elle darde ses prunelles émeraudes sur la profanatrice union, l'éclat d'une certitude luit en son regard. D'un pas de défi elle s'avance vers le sinistre couple.
Je sers Imperator, malgré vous, en dépit de vous et mieux que vous.
L'affirmation est sentencieuse, assurée.
C'est à peine si elle secoue la tête pour appuyer son murmure. Elle darde ses prunelles émeraudes sur la profanatrice union, l'éclat d'une certitude luit en son regard. D'un pas de défi elle s'avance vers le sinistre couple.
Je sers Imperator, malgré vous, en dépit de vous et mieux que vous.
L'affirmation est sentencieuse, assurée.
Le duo consterné s'en va vers d'autres forfaits. Mais il se faut qu'il soit convaincu de sa cause sans nulle doute, car rien ne cesse, il est la réincarnation d'Imperator, parfait en tout point. Incapable de voir ses erreurs et comment il poignarde plus surement le coeur de l'Imperium que ne pourrait jamais en rêver la Rébellion. Cruelle ironie que de se croire l'incarnation d'une cause, s'en vanter par ses mots et la trahir au moindre de ses actes. Cruelle non pas pour les vaniteux, mais pour ceux qui les subissent. Sinistre aveuglement que de ne pas même s'en rendre compte ni s'en amender.
Oculos habent et non videbunt. 2'
Le dégoût, la nausée, la jeune femme se détourne et reprend sa marche, ses émotions escamotées par son masque figé. Certains l'observent, la plupart l'ignorent.
Quelques pas encore puis elle s'arrête finalement, prise de stupeur. Une présence...
Et si ?
Il est mort, elle le sait et pourtant elle n'arrive pas à s'en convaincre.
Il est mort, elle le sait et pourtant elle n'arrive pas à s'en convaincre.
L'espoir est indomptable. Sans le voir, elle sent son regard caressant sur son épaule nue, il remonte le flot assoupit de sa chevelure rousse, essaye de distinguer l'esquisse de son profil sous le masque. Elle le sait, il sourit, de ce petit sourire discret qui en dit tout à la fois tant et si peu.
Si son esprit doute, confus, son cœur bondit à ce trouble.
Sans se détourner, sans le regarder, elle lui tend la main.
Si son esprit doute, confus, son cœur bondit à ce trouble.
Sans se détourner, sans le regarder, elle lui tend la main.
Dansons Lord, voulez vous ?...
Spoiler (Afficher)
- 1 La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire
- 2 Ils ont des yeux mais ne voient pas
Informations sur l'article
Bienvenue à Dreadcast, Bienvenue au théâtre
11 Mars 2015
1197√
6☆
3◊
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◊ Commentaires
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Wilde~54358 (255☆) Le 11 Mars 2015
Aucune raison de les cacher, car ce sont de beaux mots/maux. * -
Ethayel~30165 (769☆) Le 11 Mars 2015
Je n'ai pas compris la finalité de la pensée.
La narration est intéressante, la sinuosité des lignes et des mots doit bien me mener quelque part, mais je reste dans le brouillard malgré moi. -
Nefer~54050 (141☆) Le 11 Mars 2015
"Ne peut deviner la destination du chemin déroulé, mais pense en comprendre l'origine..." *