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EDC de EveR~4918

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Utopian Icariis

Âmes sœurs comme Ils furent Frères,
Quand pour te vivre il faut faire taire.
Ce pourrait être un miroir, c’est une baie vitrée qui s’ouvre sur la Cité. Elle se confond avec ma silhouette, quelques images chimériques viennent animer les reflets mouvants sur le verre qui s’embrument. Joutes de souvenirs sur un présent en devenir.
Nécessité de solitude, de temps de construire un rempart de mes rêves et m'enfermer à double-tour, pour sillonner en silence les chemins de ronde de mon passé, scruter l'horizon qui me sépare des jours et des nuits à venir. Allumer un brasier au milieu de la Cité et y brûler mes illusions, y consumer ma mémoire, pour que les mots qui viennent ne viennent de nulle part, surtout pas des autres et encore moins de lui.
Des mots que j’ai emprisonnés dans une part de mon esprit, des mots gravés dans l'acier aux mouvances colorées de ses yeux, des mots qui se lancent à l'assaut de ses propres croyances, des confessions faites pour en manipuler l’espoir, des mensonges pour mieux se maitriser, se renier ; aussi changeants que son regard acéré.
Je tente de me rassurer dans leurs interprétations pour éviter les maux et leurs réelles portées : Contradictoire.
Je me suis perdue dans son regard, éparpillée dans ses jeux de maux et joutes verbales, égarée dans les souvenirs que j’ai de lui, dans un présent aux saveurs d’infini ; il papillonne sur la toile de mon esprit à la recherche de calligraphies promises. Celles découvertes le figent dans l'instant, le temps de lire, le temps de les manipuler, de fermer des yeux et d’un souffle court les expier.
L’éto(i)le s’est figée dans la soumission d’une prière, un silence engourdi, un vertige glacé, comme une affliction lancinante, le sacrifice accablant d’un être inconnu en soi. Une mort sans mort d’un absolu anéantissement. A l’ombre des fulgurances, la lenteur d’une fatalité, la sincérité survit, la rectitude palpite mais reste ignorée.
Le miroir de verre bien trop grand reflète arabesques et courbes dessinées ; le dénuement recouvre lentement la nudité des formes scintillantes de buée sur la baie vitrée.
Au jour le jour, chaque aurore apporte son lot de vice, de sévices, se riant des pièces du puzzle assemblées, chaque nuit redessine la mémoire. La seule chute réside en une douce torpeur qui transforme en charpie chacune de mes phrases et trahit jusqu’à mon âme. Leur sens tronqué ne me ressemble plus. Je ne recouvre plus les mots, les éparpille aux quatre coins de mon existence. Il guide mes confessions pour unir mes troubles sensoriels, et charge les émissaires de sa notoriété, de sa pensée, de parler en mon nom.
Préférer se renier ou le mentir plus que combattre… pas de compromission: je refuse de me trahir à ce point.
Des mots sans plus de sens qui s’écrivent dans le dépouillement de la langue, plus loin encore que le dépouillement de la chair. Le doigt glisse sur la baie vitrée en une écriture qui laisse les gouttes d’eau troubler l’image et apprendre les silences. Peu à peu ma main se pose et efface les courbes tracées. Je préfère oser me bruler encore que de renoncer.
En attendant que le temps se resserre, que la vie ralentisse, que les mots reviennent et dansent à nouveau sur ma propre partition.
… Maintenant.

Reste le lien, indicible fil rouge, Mulieris Quod Indicum
Viens, sourit et effleure mes lèvres de tes espoirs.
Dis-moi qu’aimer ne sera jamais blasphématoire.

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