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EDC de 65442

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Cacher

Ferme les yeux, et ils ne te verront pas. (Non référencé)

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Plus joli en "cacher" aussi.


Pas résonnant dans les couloirs sereins. Au plus quelques couinements, au lointain des grognements, et le farin luisant. C'est un lieu de paix pour qui sait écouter, qui sait se faire discret. Les veines de cristal tissent des constellations plus visibles que le soleil un jour de smog, et le gouttelettes dans leur condensation esquissent des routes que seules peuvent déchiffrer les elfettes obsolètes.

Une expédition dans les Souterrains, cela se prépare, et bien différemment que les petits soldats nous le voudraient faire croire. Pour toute peinture de guerre, je fais mes ablutions, roulant dans les déchets et dans les champignons ; silencieux, l'arc, sagement rangé, et ses cohabitantes aux pointes barbelées restent dans leur carquois, dûment emmitouflés d'un fin sac de couchage. Ce n'est pas jour de chasse. Je repoussière mes tenues, dépoussière mes prières d'une voix rendue murmurante par l'éternel masque consacrant mon appartenance.



"Je marcherai dans le smog étouffant,
Sous les pluies acides et les mots blessants,
Le smog dissimulera mon voyage aux manants,
Les pluies crevasseront mon corps de maints sourires
Les mots n'entraîneront ni colère ni désirs."



J'ai pris pour toute carte des murmures de distance ; descendre enfin l'échelle, s'abandonner aux transes, traverser le no man's land comme ce lieu sacré où l'on n'est que visiteur, où l'on n'est que pitance. L'écho des pas se perd dans le béton craquelé nimbé de moisissures qui tamisent l'ambiance. Une plaie béante qui rappelle aux citoyens de la surface, à fleur de peau, qu'ils ne sont que le derme d'un corps immense.



Ils diraient, méprisants, que je me suis perdue, et ils n'auraient pas tort selon leur point de vue. Je grimpe les caillasses, me faufile en crevasse, contrairement à mon sang l'ombre bientôt se fait d'encre. Le pas reste serein, bien que parfois hésitant, les oreilles aux aguets, les murmures et les murs sont mon ancre, et je sais qu'ils me mènent à bon port.



Sortir en pantelant du puits sous la pluie de déchets, sous les pluies qui cherchaient une peau à creuser. Le glissement s'affaisse derrière moi, et je sais que même si je le voulais jamais je ne pourrais le retrouver. C'est comme ça. Je m'allonge sur le dos, et déjà, je ressens le contact bienvenu des cannettes usagées à mes flancs, des habitants usés fouillant, la pelle au vent, faible comme une NA, l'appel presque pressant de cracher toutes tripes, de vomir ses poumons.


Orion.

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NM
14 Août 2020
296√  2 0

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