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IV. L'anésthésie
Il repousse de l'index la monture noire sur l'arête de son nez, sa dextre soutenant un des livres emprunté à la bibliothèque du secteur. Ce soir ce n'est pas les lignes de son livre qu'il scrute. C'est les nuances d'une vie pullulante qu'il frôle du bout du doigts. Il avise d'un visage impavide, sa solitude. Une isolation qu'il n'avait pas anticipé au milieu de ses milles projets. Un retranchement social aux saveurs acides. Son corps le vit, son esprit participe, analyse, comme il le fait toujours avec ses patients. Sa main libre se tend vers le breuvage ambré en équilibre sur l'accoudoir. Il glisse ses doigts autour du verre, dominant des sensations impalpable, et s'amuse à digérer une poignée d'anesthésique. Il repose ses paupières sa tête venant se poser contre le fauteuil terne dans lequel il baigne tout les soirs. Ce n'est pas la douleur de son genou qui l'isole, c'est les raisons de cette affliction qu'il traîne dans son vieil appartement avec ou sans cane. Il apprivoise les sensations et les émotions que cette flèche avait si violemment brisée. Le chaos pathétique d'un acharnement puéril mais divertissant.
Il avait essayé de se vider l'esprit, la méditation - lui avait on conseillé. Hélas la méditation n'avait rien sur la médication.
"Je n'y arrive pas."
- "Trouvez l'Amour de votre vie alors, vous êtes un beau garçon."
Il aurait aimé soigner toute démence avec ces simples mots. Les mots d'une femme qui ne le connaissait pas, qui devinait seulement. C'est un peu l'homme qu'il est aujourd'hui, Docteur en psychiatrie, l’intrus qui vous parle sans vous connaitre avec des mots qui sont censé tout arranger.
"Vous subissez un lourd traumatisme, celui de l'abandon."
Il avait brisé une famille. Cette pensée fait apparaître une lueur au fond de deux pupilles dilatées, rassasié par la simple idée qu'il avait toujours le pouvoir de faire basculer les choses, les gens.
"Si vous dîtes quoi que ce soit, je vous fait rester ici deux nuits de plus."
"Il..."
"Docteur, le patient est en train de refaire une crise psychotique. Il serait bon de le garder sous surveillance encore quelque temps."
"Il..."
"Docteur, le patient est en train de refaire une crise psychotique. Il serait bon de le garder sous surveillance encore quelque temps."
Ce n'est pas d'Amour dont il a besoin, il n'en a jamais connu l'émois. Non, c'est son impulsivité qui lui manque, cette montée d'adrénaline que provoque le mensonge, ce contrôle malhonnête qui abrutie les gens. Et malgré l'utilisation farfelue de ce concept, il y en aura toujours un pour dire que "ce n'est pas très impérial tout ça." Mais Rust n'est pas la couleur aveuglante d'un étendard impérial, il n'est pas blanc d'âme et emplie de morale. C'est un Homme, un Homme sans cœur et pourtant plein de volupté et de chaleur. Un tourbillon perpétuel où brûle en son centre une plume d'ange noir.
Je vous préviens, ce type est une gorgée d'eau de Javel.
Je vous préviens, ce type est une gorgée d'eau de Javel.
Informations sur l'article
Ad Majorem Imperatoris Gloriam
02 Juillet 2016
764√
12☆
10◊
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◊ Commentaires
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Gaïa~60638 (94☆) Le 02 Juillet 2016
Faut le diluer. -
Gaïa~60638 (94☆) Le 02 Juillet 2016
Avec du sang, tu crois que ça fonctionne ? -
Ethayel~30165 (769☆) Le 03 Juillet 2016
« Verse le sirop de javel comme une prise habituelle.
Aseptique soldat s'en mêle, corrode en caresses. » ♫ ♪ ♫ -
Niasse~61181 (124☆) Le 03 Juillet 2016
"Est-ce qu'on peut ravoir à l'eau de Javel ? Des sentiments. La blancheur qu'on croyait éternelle. Avant." ♪ -
Lincoln~62170 (48☆) Le 03 Juillet 2016
"Citation sur la Javel."♫*
