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EDC de 57537

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Roi de pique.

J'ai appuyé plutôt que pressé.

Il se tient face à toi. Cet homme que tu n'as jamais réellement apprécié. Trop suspect, trop forcé dans son attitude. Méfiance et paranoïa font front quant à la grandiloquente carcasse. Trop de faux dans lequel il est difficile de déceler une vérité. Tu ne sais à quel sourire te fier : va savoir avec lequel il pourrait te poignarder.

« Vous accepteriez de me parler de vous ? »


Unité 57537. Née le quatre de l’année deux cent soixante, première heptade. Identité inconnue. Émotions absentes. Envie de vivre inexistante. Tu pourrais te résumer à cela, au départ. Et au fond à l’instant même où tu lui racontes, ça résonne en toi de nouveau. Tu te sens si vide. Ça ne t’a jamais quitté. Tu continues, mécaniquement. Plus robotique que vautour. Plus rien n’a de sens. Il n’y a plus aucune chaleur, en toi.
En lui racontant, tu te rappelles comme tu as pu être vivante, à une autre époque. En te plaçant d'un point de vue extérieure, tu te rends compte comme ça t'a fait mal, de vivre.

« C'est beau l'humanité, quand même.
Chiant, terriblement inutile et encombrant, mais beau.
»


Humanité. Voilà un mot dont tu as oublié la définition. Y'a longtemps que tu as vendu la tienne. Trente mille crédits, pour être exact. Lui aussi connaît la valeur que tu as pu te donner. Tu t’en souviendras, à jamais. Ça marque tant l’esprit. Cette première fois si étouffante. Tout ça se résume à une feuille arrachée dans un livre, mise dans un rack pour ne laisser aucune trace. La peur ancrée dans la peau, le visage impassible, comme toujours. Il a suffit de fermer les yeux. Le plus dur fut de les rouvrir de nouveau, avec cette vision toujours aussi floue. Avec cette âme salie.
Et le temps est passé, de nouveau.

« C’est long, cent ans.
Vous verrez, à deux, ça se supporte plus facilement, cent ans. »


L'être froid, si peu Humain, si hautain d'autrefois te semble n'être plus qu'un vague souvenir. Doucement, tu te délestes un peu du poids qui pèse contre toi pour le laisser te bercer. Il arrive le moment où finalement, tu comprends que tu peux avoir confiance. Qu'il panse véritablement tes plaies. Ainsi est signé l'acte des prochaines années à passer ensemble. Pour tenir bon, pour soutenir l'autre. Voici une promesse dans laquelle tu as envie de croire. Tu as trouvé un ami de plus, dans cette cité.

« Remercions Thallys d'avoir créé deux amants au romantisme bancal.
Je n'aurais jamais cru remercier Thallys de m'avoir créée...
Je la remercierai pour vous, chaque soir. »


Et c'est dans les prières que doucement vos âmes se noient ensemble. Un jeu de piste que vous vous offrez, dans lequel s'égare vos raisons, glissante pente qu'aucun ne voulait franchir, qu'aucun n'avait prévu. C'est dans l'effleurement que vous vous provoquez. Des gestes qui doucement deviennent vitaux, quotidien. Cette attention rivée sur l'autre, indissociable des pensées de chacun. Le temps file à peine que déjà, il vous faut vous retrouver. Et sans qu'aucun ne s'en rende compte encore. Il est fou de voir comme vous n'aviez rien vu alors que tout vous hurlait l'évidence.
« Ne vous inquiétez pas pour moi...
Vous savez que je ne peux pas promettre ça... »


Il n'a eu cesse de s'en faire, pour toi. Un maux de plus dans sa mémoire déjà écorchée. Et pourtant il est resté, vaillamment, le bel ami. Sans jamais s'arrêter face aux obstacles, sans jamais céder de terrain au vide. Tes pensées doucement se parent d'un tout autre froid, celui dans lequel réside une chaleur certaine. Smog, quelle est donc cette folie qui doucement t'étreins ? Toi qui avais pensé à tout quitter, te voilà qui ne cesse de lui revenir. Inlassablement, ce n'est plus le grand Oubli que tu souhaite tant rejoindre... Mais bien lui.

« Je vous aime, Legion. »

Le souffle se coupe. Il se tord, tout comme ce que tu es. Soudainement, la vérité vient à toi. La lucidité éclaire les ténèbres dans lesquels tu t'étais plongée, qui ironiquement t'aveuglait. Le regard rapace est plongé dans le vert de gris. Un instant où l'air même vient se suspendre aux lèvres de chacun. Mais ça y est, tu sais. Désormais, l'évidence t'apparaît tandis que tu peux inspirer de nouveau. Ainsi les promesses se scellent à travers le suspens enfin brisé.
« Je vous aime, Azael. »


Les rebonds s'accrochent. Il s'agit bien plus que d'une histoire de déraison, passion, d'admiration, de dévotion. Il s'agit d'un coeur organique battant pour le mécanique. Quand bien même ce dernier n'existant pas. Le tien battra pour deux.
Je ne veux plus d'autres caresses,
Que celles que tes yeux peuvent avoir,
Quand enfin ils se reposent sur moi.
Mon souffle n'existe plus qu'à travers les tiens.
Aimons-nous jusqu'à l'épuisement,
Je te donnerai tout ce qu'il y a en moi,
Quand bien même je ne ne peux tout avoir de toi.
Merci mon Azael.
J'espère vous retrouver, un jour.

Informations sur l'article

57537.
11 Février 2016
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