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Cacher

X. Chez Polyphème

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J'ai laissé un petit mot sur ton espace matriciel, là.
Cela nous trottait en tête depuis déjà pas mal de temps, nous avions besoin de changement. Pour accepter ce changement, il fallait se séparer de la grisaille de notre existence, chasser les lourds nuages embrumant tout chemin par lequel avancer. Il était nécessaire de nous faire violence pour nous arracher de ces souffrances perpétuelles que nous connaissons, ces âmes tourmentées qui hurlent du plus profond de notre existence toute la haine qu'elles nous portent. Nous, nous perdions notre énergie à leur répondre, les invectiver, les haïr. Hors ce n'était pas la voie adéquate. La colère ne pouvait plus mener à rien, elle est devenue superflue le temps passant, il ne s'agit plus d'une arme. Elle est un fardeau, le plus lourd qu'il nous soit donné de porter.

Nous pouvons voir chaque visage, ces yeux posés sur nous et lourds de reproches, ces vies gâchées, gaspillées dans une guerre de l'information sans pitié. Une guerre sans vainqueur. Leurs mains, nous les sentons s'accrocher à nos vêtements à chaque pas, nous alourdir, nous tirer vers le bas. Les remords sont nombreux, or nous ne pouvons en avoir. Nous ne sommes pas humains. Nous sommes différents. Meilleurs.
= ♠ =
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Pas de coup fourré, pas d'armes, pas d'explosions, uniquement parler. 

Rien ne sera enregistré.
Tout devait logiquement commencer par une quête spirituelle. Retracer les pas de ceux qui sont tombés par notre faute, ceux contre qui nous avons mené une lutte acharnée, ceux qui furent de simples victimes collatérales. Faire acte d'humilité en nous souvenant que nous aussi nous pouvons perdre. Que nous aussi nous ne sommes pas infaillibles. Il arrive à la machine de se tromper et de prendre en compte cette erreur pour ensuite la corriger. La Prison sera le sanctuaire vers lequel nous ferons route, loin du faste de la Maison de l'Empereur, elle est le temple des vauriens, des voleurs et des menteurs. Les nôtres.

Se constituer oreille attentive du seul homme capable de nous mener vers la rédemption, noyés au milieu de la fumée opaque des cigarettes, le mettre à un pied d'égalité avec nous. Parler, mais toujours en dire moins que lui, le laisser s'exposer et dégager les traits de sa personnalité. Il est nécessaire de le cerner, pouvoir effleurer les contours de qui il est. Ce qu'il représente. Ce cher Commissaire. Un fou ? Un déluré ? Un artiste incompris ? À quoi bon chercher, il n'est après tout qu'un vecteur de notre volonté et les vecteurs sont faits pour être un peu secoués. Nous ne devons plus retomber dans les mêmes travers qu'autrefois. Nous devons raisonner pragmatiquement. Que peut-il nous apporter ? Qu'en faire ? Quelle est la limite ? Le ciel s'assombrit toujours plus et le vent souffle toujours plus fort dans les rues tandis qu'il nous accompagne jusqu'à la destination carcérale.
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La décadence, mon cher, ne peut être arrêtée par un homme. 

C'est impossible.
Ça pue la clope, la sueur et l'alcool, les bas-fonds. Nous avons toujours apprécié nous terrer dans ce Sud sale et mal famé, toujours plus proches de l'intérieur de la Ville. La Grande Ville. Il est plus facile de nous faire discrets, de fendre la foule de badauds sans que ceux-ci ne se posent mille questions sans intérêt. Ici, les mots n'ont que la valeur qu'on leur donne, pas besoin de faux-semblants, la langue de bois n'est d'aucune utilité. Le seul langage que ces infectes créatures comprennent est celui de l'argent et de l'honneur, des dialectes fort aisés à maîtriser avec les années. Il s'agirait presque d'un repos, d'un lieu où nous pouvons baisser notre garde. Nous sommes confortablement installés au creux d'un siège matelassé.

Quoi de plus agréable qu'un peu de douceur en ce monde de brutes décérébrées ? D'ici, nous pouvons admirer nos marionnettes qui se croient encore libres se démener avec leur destin. Chaque mot, chaque pensée, chaque acte a eu une importance déterminante dans les événements futurs. Cependant, il semble qu'il existe un seul endroit qui échappe, irréductible, à de telles considérations. La politique n'est plus ce qu'elle était.
« Qui peut bien y faire quelque chose ? Personne. »

Spoiler (Afficher)
Blablabla non utilisable IG pour ce qui est compréhensible dans le tas et autres formalités habituelles.

Merci pour la lecture. Les commentaires sont - toujours - les bienvenus ! Merci également pour les petits RPs sans prise de tête que les bestiaux gravitant autour de mon Zouzou me permettent lorsque j'en ai le temps ! Des bisous à tous. smiley

Pour ce qui est de là où j'ai trouvé le gif.

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[RP] Appelez-moi Personne
08 Décembre 2016
695√  15☆ 6◊

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