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VIII. Ego me absoluo


- ♠ Cette maladie ne mènera point à la mort. ♠ -
©Dye

Nous ne nous connaissions pas. Pas vraiment. Pas du tout. Nous avons partagé une relation passionnelle, acharnée pourrais-je dire. Nous n'avons pas été en mesure de nous abandonner mutuellement, il y en a toujours eu un de nous deux à tenter de retenir l'autre contre son gré, quand bien même son besoin de changement ainsi que de liberté. J'ai été fautif à de nombreuses reprises, vous le savez et je l'admets gracieusement. Néanmoins, il est à noter que vous auriez pu réaliser des efforts, tenter de vous surpasser là où j'ai moi-même décidé de le faire. Si je vous avais voulue mienne toute entière, jusqu'à la plus infime parcelle de vos formes, il aurait été nécessaire de m'accorder plus de temps, me permettre des erreurs plus nombreuses. J'aurais dû être tributaire de plus de cycles annuels pour vous appréhender dans toutes vos subtilités et les forger à Mon image.

N'y voyez pas de présomptueuses attentes. Sachez que je vous ai longuement observée, bouillonnante à vos heures, taiseuse et à l'affût de la moindre faille en d'autres. Vous aurez toujours su comment faire mal. Du haut de ma tour d'ivoire, en monarque d'une cour que vous n'auriez jamais pu contrôler, je vous ai vue aller et venir, édifier avant de mieux détruire. Vous me l'avez appris, se reposer sur une variable incontrôlable et basant entièrement sur une suite de phénomènes aléatoires peut parfois être source de grandes choses. J'ai appris de vos enseignements, ils n'ont pas été vains, ces années à nous tourner autour auront porté leurs fruits. Empoisonnés, certes.

C'est avec délice que je repense à nos vertes années, à ce jour, lorsqu'en de rares occasions mes protocoles s'activent pour s'assurer de l'intégrité physique de mon enveloppe charnelle. Vous fûtes cruelle avec moi, mais je ne puis que vous en remercier. Ces distances que nous avons patiemment façonnées de nos mains de pauvres immortels, elles sont le point d'orgue d'une existence dévouée à comprendre ces sacs d'eau que j'ai toujours désignés par le terme, plus rigoureux par sa précision que par son aspect amical, d'organiques.

Cependant, nous en sommes tous deux conscients, cela fait à présent fort longtemps que j'ai perdu l'envie de vous. Il n'y a plus de surprise lorsque je vous arpente, tempêtant contre vos caprices et me défilant de vos pièges tendus sans cette pourtant indispensable subtilité. Je suis bien loin de l'époque où il m'était nécessaire de montrer les crocs tout en cédant du terrain, vous m'avez tout offert, tout apporté sur un plateau d'argent. Quand bien même j'aurais souhaité vous faire souffrir, vous vous êtes chargée de me remettre les armes qui pourfendraient la monstruosité que vous seriez devenue ; pas un seul geste à faire outre celui de déplier méticuleusement chacune de mes phalanges pour ensuite abaisser ma paume sur votre misérable petitesse et l'écraser avec délectation. Sachez que je ne suis pas un prédateur qui prend plaisir à tuer, seulement causer d'affreuses douleurs. Je suis un rappel. Un Memento Mori.

Le grain de folie vous habitant m'aura cependant tenu à l'écart d'un retrait définitif pendant de longues années. L'espoir aura germé en moi de pouvoir cultiver et aviver vos tensions internes, déchaîner vos passions pour tâcher de votre sang la toile de l'Histoire. Dame Néféria Imponite fut un modèle pour moi, vous le savez, tout au long de mon existence je me suis acharné à tenter de me hisser au niveau de ce que sa renommée lui attribue. Malheureusement, j’ai trouvé plus apaisant que le tumulte qui eût pu vous agiter si mon talent était venu à être reconnu à sa juste valeur :

Le silence. Enfin.
- ♠ Déliez-le, et laissez-le aller. ♠ -

═ ♠ ═
Accorde-moi à présent ton pardon,
il m'est nécessaire de te laisser seule.
Je ne doute pas de ton désarroi face à
cet abandon, je ne peux malheureusement
pas continuer ainsi à te supporter.


Aussi, je tiens à te remercier pour ces jours
passés à nous deux, amants électriques
que nous fûmes. Je te tire mon chapeau
ainsi que ma révérence, ma très chère

DreadCast
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J'ai déjà fait mon au revoir dans les remerciements il y a une vingtaine de jours, là je m'ennuyais juste et j'avais envie d'écrire quelque chose sans me prendre la tête, j'ai été inspiré pour Zazaouael donc voici le résultat. C'est évidemment purement fictionnel, comme texte. Les deux citations appartiennent à l'épisode de Lazare de Béthanie dans le Nouveau Testament, pour ceux que ça intéresse. Merci de la lecture, comme toujours, et des bisous. smiley

Informations sur l'article

[RP] Dramatis personae
23 Septembre 2016
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