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EDC de 54369

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XI : In that corner.

Première date de publication : 22 Décembre 2015.
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Je me couche et me lève avec la nuit.
Même si on ne peut pas dire qu'habituellement les journées soient vraiment lumineuses, le smog englobe tout ce qu'il touche, de la lumière aux sens.
J'aime regarder par la fenêtre de mon appartement, enfin... de son appartement, ou plutôt son ancien logement. Personne n'aurait l'idée de venir m'y chercher, si tenté qu'on veuille me trouver.
Assis devant cette fenêtre, mon regard se pose très souvent sur ces enseignes lumineuses, clignotantes et hypnotisantes. Le triple vitrage m'isole du bruit perpétuel de la ville, je devine pourtant le son des talons, celui plus léger du grincement du cuir, ou l'autre plus strident des sonneries de communicateurs et sans oublier le cri du vendeur à la sauvette. Plus généralement et tout simplement la bande-son imaginaire de mes brefs cycles d'inactivités.
Ce que je préfère, c'est malgré tout le silence. Je n'aime pas parler, ou plutôt, j'aime encore moins parler que par le passé. Il y a déjà assez de personnes qui brassent du smog comme ça... de belles longues phrases pour cacher, combler et remplir le vide de leur propre existence.
Je leur arracherais la langue, dans un accès de violence incontrôlée... non vraiment, la politique, c'est le sport des fourbes et des fous qui ne s'assument pas.
Ça faisait, je dois l'avouer, quelque temps que mes interventions se limitaient à des pleurnichades de NI. Déçu et bousculé, comme tout le monde ou presque en somme.
Qu'avais-je de plus que mon voisin ? pourquoi ma voix plutôt que la sienne ?
Je crois que c'était les bonnes questions à se poser, tout simplement se remémorer que nous sommes un grain de sable sur la carte du temps. Et quoi que furent nos actions, bonnes ou mauvaises, il n'en restera tout simplement que des mots. Sur des pages pour les plus chanceux et dans le smog pour les oublier, si tenté que la chance ait à voir quelque chose dans tout ça.
Non vraiment, autant se limiter à l'action, un bon coup de tronçolame vaut bien 10 discours de politicards véreux. D'ailleurs, lorsque j'assiste à un évènement politique tel qu'une conférence, j'ai simplement envie de dormir. Oui, d'abord l'attente interminable qui sépare mon entrée dans le bâtiment du début du discours. Puis le flot de mots creux qui sort de la bouche de l'orateur. S'ensuit la série habituelle de questions plus ou moins idiotes et enfin... la fin. Le soulagement.
Alors, sans demander mon reste, je m'esquive en apportant avec moi, dans les rues plus ou moins bondées de ce secteur, cette gueule de nouveau blasé.
Je crois que j'ai juste besoin d'éliminer mon ras-le-bol et le lot de cons du secteur... mais au final, tout cela se limite à des pensées. Car quoi qu'on en dise, je demeure impérialiste, à ma façon...

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