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EDC de 47284

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Cacher

Allégorie de l'Inutile.


....Ce soir, j’ai envie de philosopher. Pourquoi ? En quel honneur ? Bonne question, j’ai simplement besoin de coucher sur papier mes idées. Ça ne peut pas me faire de mal, n’est-ce pas ? D’un peu me triturer les méninges pour décompresser. Pour faire une pause intellectuelle. Pour faire quelque chose de différent. Soit, j’ai envie de m’exprimer, mais à quel sujet ? Oh ! Ils sont foule, ils se pressent au portillon, ne demandent qu’à être développés, mais il me faut faire un choix raisonnable, le meilleur des choix. Je ne traiterai que d’une pensée, ma main n’est plus habituée à écrire, elle aura bien besoin d’une pause à un moment ou un autre, en plus j’ai décidé de m’appliquer, faire de belles lettres, lisibles, pas ces notes incompréhensibles qui forment ma si subtile écriture, celle de chaque jour, celle qui ne requiert pas d’être précieusement archivée, celle pour conserver un nom, une adresse, une suite de chiffres.
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....Je me dois d’être clair, concis, précis. Aller droit au but, ne pas tourner autour du pot pendant des jours et des jours. Pourtant c’est d’une facilité déconcertante que de se détacher d’un sujet que l’on considère comme inapproprié, déplacé, tellement plus attrayant que de rester dans de rébarbatives limites imposées par un sujet. Mais non, non. Il faut que je libère ce qui me pèse sur le cœur, immédiatement. Je n’ai pas le courage de parler de moi aux gens, alors toi et moi, petit cahier, nous pourrons certainement entretenir une relation de confidence, je griffonnerai autant de tes pages que l’envie m’en prendra, pour me rendre léger, me sentir flotter, ne plus avoir ces chaînes qui me tirent toujours plus vers le bas. Toi, en échange, je suis persuadé que tu seras une oreille attentive, discrète et fidèle. Ce n’est pas tous les jours que ce genre d’ami se présente à nous.
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....Sur quel sujet puis-je te confier un secret ? Oh. Je ne sais pas, c’est si difficile de prendre des décisions, si compliqué de se faire entendre. En quel honneur voudrais-tu que je te déblatère une suite de petites mésaventures toutes plus ennuyeuses les unes que les autres ? Ah. Oui. Nous sommes amis, c’est vrai. Toi, mon journal. Le seul qui ne soit jamais venu me reprocher quoi que ce soit, qui m’accepte avec mes qualités et mes défauts. Tu sais que je t’aime ? Oui, tu le sais. Tu le sais parce qu’entre nous, c’est une belle relation qui a été établie. Tu renfermes quelques textes, pas beaucoup, mais assez pour faire de toi celui qui me connait le mieux. Je t’ai raconté des histoires que je n’aurais racontées à personne d’autre.
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....Toi mieux que personne sais que j’ai une passion sans équivalent pour la technologie, surtout celle que l’on peut bidouiller soi-même, celle qui est amusante. Tu es parfaitement informé des mes goûts, tu sauras toujours ce que tu dois m’offrir si tu m’invites au bar. Un cafey, bien noir, sans sucre. Quelque chose qui arrache, qui réveillerait un corps en stase dans une cuve, qui m’offre une poussée d’énergie, qui arrive presque à me dessoûler. Le cafey.
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....Lui aussi il est mon ami, le gardien de mes vices, il a tout appris en si peu de temps. Ce petit nuage de vapeur qui flotte au-dessus de ce liquide noirâtre, ce morceau de nuage que l’on aurait arraché au smog, qu’on aurait blanchi, étiré, de palpable il aurait été rendu fantomatique, lui seul sait me rendre le sourire quand tout va mal.
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....Toi, tu m’écoutes, lui, il me réchauffe le cœur. Vous vous complétez bien, tous les deux. Je sais que je suis tout à fait génial, cette précision dans les décisions, cet emboîtement parfait de vos talents respectifs pour faire de moi quelqu’un de foncièrement heureux, c’est digne du plus grand cerveau de ce bas monde.
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....Ah ! Une question me traverse l’esprit. Depuis combien de temps n’ai-je plus eu un rapport que l’on pourrait qualifier de normal avec un individu lambda, sans un quelconque rapport avec ma personne, dans un lieu différent qu’un centre d’entraînement qui empeste la sueur et me donne des migraines carabinées ? Si je compte très exactement, cela doit faire six jours, à la grosse louche. Peut-être qu’il est temps d’avoir une vie, non ? Oui, ça m’évitera de devoir continuer à gratter le papier, je commence justement à avoir une douleur au poignet.
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Inutilisable IG, même si je ne vois pas bien ce que vous pourriez en faire, le titre n'a pas été choisi au hasard. smiley
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Naissance
16 Mai 2014
835√  5 0

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