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EDC de 34487

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La mosaïque.

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Paru dans DC mag.
DCN:
Bonsoir.
Au nom du DCN, je vous remercie de nous accorder une nouvelle interview.
Vous êtes sur le point de terminer une mosaïque.
Encore une fois, vous n'avez pas voulu signer votre œuvre, choisissant de garder l’anonymat.
Vous nous disiez dans votre interview précédente, à propos du tableau de Syrius,
que c'était dans un vœu pieux. Que l’œuvre se voulait désintéressée, que vous ne désiriez
en retirer aucune gloire.
N'y a-t-il pas une autre raison?
L'artiste:
Non vraiment, mon seul désir est d'offrir ces œuvres à la Domus Impératoris, afin que tous les fidèles
de l'Imperium puissent les contempler.
Je ne désire en retirer aucune gloire, il s'agit d'un acte presque totalement désintéressé.
DCN:
Presque totalement? Voulez vous dire que vous touchez une rémunération, pour ces réalisations?
Le haut conseil, ou une autre instance, vous aurait il passé commande?

L'artiste:
Absolument pas.
J'ai réalisé la peinture sur toile, puis cette mosaïque, de ma propre initiative.
Mais j'en retire quelque chose.
Pas de l'argent, mais quelque chose de plus important.
Je sers l'Imperium à ma manière, comme ... un simple citoyen.
L'histoire m'oubliera, ne retiendra pas mon nom.
J'espère juste que ces œuvres d'art perdureront, que d'autres citoyens viendront se recueillir devant elles.
Cependant, la vie, même avec le don du clonage, qui nous rend en théorie immortels, est.. éphémère.
Tant de personnes, après des centaines de clonages parfois, sont pris de lassitude,
et finissent par se laisser mourir, ou se suicider.
Définitivement.
Dans les faits, personne n'est immortel.
Je sais que moi même, un jour, je mourais, ou entrerais dans un sarcophage du centre de cryogénisation,
pour une durée définitive.
Mes œuvres, peut-être, je l'espère, me survivront.
Mais un jour, même le temple s'écroulera.
La vie est éphémère. Tout meurt, pour parfois renaitre. ou se transformer en autre chose.
Dans ces conditions, signer ces œuvres, qui de plus, sont dédiées à l'Imperium, serait prétentieux.
Illusoire.
Car tout sera oublié.
DCN:
Voulez vous dire que même notre saint Empire tombera un jour dans l'oubli?
Que même le nom de Syrius sera oublié? N'avez vous pas peur qu'on vous accuse de blasphème?

L'artiste:
Blasphémer? Loin de moi cette idée. Je suis simplement réaliste.
Cependant, le réalisme, il ne faut pas trop s'y attacher.
Si nous étions réalistes, nous ne tenterions jamais rien.
Il faut cultiver l'audace, la folie, car sans elle, nous ne serions pas. Nous ne tenterions rien.
Si nous étions réalistes, nous effacerions nos données du CDC, puis nous mettrions une balle dans la tête.
Comme nous sommes fous, nous continuons à vivre.
La folie permet de réaliser des choses irréalisables.
le manque de réalisme permet de réaliser.. l'impossible.
j'ajouterais que:
L’Empire s'écroulera peut-être. Et ce sera la fin de notre civilisation.
Ou peut-être pas.
Car Syrius n'est pas tout le monde.
Syrius ne fait pas partie du commun des mortels.
Le nom de l'Empereur est rattaché à .. une idée.
Et seules les grandes idées, peuvent perdurer.
Il tient à nous, par nos actes, nos paroles, de les perpétuer.
Ma création artistique veut aller dans ce sens.
Je veux donner du sens à cette mosaïque.
Et l'idée qu'elle veut faire passer, peut-être, survivra-t-elle.
DCN:
Votre discours est très intéressant, et en dit long sur votre personnalité, et sur qui vous êtes.
Ne pensez vous pas que le fait de rester dans l'ombre, ôte à vos concitoyens l'envie de vous
poser directement des questions?
Ou bien, auriez vous peur de cette confrontation?
Serais-ce une des raisons de cet anonymat?
L'artiste:
Peur? De quoi aurais-je peur?
DCN:
Peur d'affronter l'adversité? Peur que des rebelles ne vous tuent, comme ils ont détruit la statue de Syrius?
L'artiste:
La mort m'a déjà visité maintes vois. j'ai aussi connu l'enfermement.
Ma dernière mort a été particulièrement douloureuse.
La mort est désormais ma compagne. De quoi puis-je avoir peur?
Ceux qui voudraient m'abattre savent ou me trouver.
Qu'ils viennent. Je suis déjà parmi les ombres, et la mort.
DCN:
Lorsque vous dites que vous avez connu l'enfermement, vous voulez dire que vous avez été en prison?

L'artiste:
Oui. J'ai connu la prison. Une... erreur judiciaire. Mais je n'en veux à personne.
Aucun système n'est parfait, il y a parfois des dommages collatéraux.
Et puis, on rencontre des gens bien, parfois, en prison.
DCN:
Je vois qu'il vous est douloureux d'évoquer cet épisode, ne nous attardons pas.
Revenons au centre de notre sujet.
Dites nous plutôt quelle signification vous avez voulu donner à votre mosaïque, si vous voulez bien.
L'artiste:
C'est très simple.
J'ai représenté le symbole impérial, comme dans ma précédente réalisation.
C'est le symbole tel que tous le connaissent, tel qu'il apparait dans tous les édifices publics de l'Imperium.
Le symbole légué par Syrius et Hujan, l'héritage.
Je ne reviendrais pas sur sa signification.
Ici, j'ai ajouté un symbole fort.
L'Imperium est constitué par une multitude de personnes, l'Imperium est multiple.
Tout cet ensemble, imbriqué dans une harmonie parfaite, forme un tout, et ce tout, c'est ce que nous appelons l'Empire.
Ne formons nous pas, tous ensemble, une ... mosaïque?
Si un morceau est manquant, un autre morceau vient alors le remplacer.
Ainsi, l'Empire peut d'une certaine façon, être éternel, perdurer. Il faut être assez fous pour croire à cette idée,
et peut-être réussirons nous, tous ensemble, à la rendre éternelle.
C'est là le premier message que j'ai voulu faire passer.
Le second message, le voici:
Lorsque la statue de Syrius fut détruite, par des personnes égarées, les fragments de cette statue furent distribués.
Je n'étais pas là lors de cette distribution, ou chacun emportait avec lui une part de la statue, un fragment symbolique de l'Imperium,
que certains détracteurs souhaitaient détruire.
Je n'ai pas pu hériter de mon fragment.
Alors, une amie m'a offert son fragment de statue.
Son geste m'a beaucoup touché.
Alors, lorsque j'ai eut l'idée de réaliser cette mosaïque, j'y ai intégré le fragment de statue.
Observez bien cette mosaïque, et peut-être, peut-être, arriverez vous à distinguer lequel est-ce?
DCN:Merci de nous apporter ces éclaircissements.
Regarder cette mosaïque à la lumière de ces explications, prend, en effet, tout son sens.
D'une certaine manière, la statue détruite, renait, à travers cette réalisation, qui pourtant
n'en contient qu'un unique fragment.
L'image est forte. Puissante.
Je ne doute que nos concitoyens apprécieront.

L'artiste:
Merci madame. Oui c'est exactement cela.
Un fragment unique, qu'on ne peut dissocier des autres fragments, et qui dit avec force:
l'Imperium, l'idée de l'Imperium, ne peut être détruit.
Tant que suffisamment de gens porteront cette idée, et croiront à cette idée, elle ne pourra être détruite.
DCN:
Oui l'image est belle, et emprunte d'une symbolique puissante.
J'espère que de nombreux fidèles iront se receuillir devant elle, à la Domus, et méditer tout son symbole.
Merci encore de nous avoir accordé cette interview.
Depreda Dora, pour le DCN.

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