EDC de Veya

Tu émerges du caisson dans un souffle glacé, tremblante et nue sous la lumière blafarde du centre de clonage. L’air est froid, saturé de l’odeur métallique de la régénération cellulaire. Tes muscles frémissent, ton corps encore engourdi par l’absence.

Tu ouvres les yeux.

L’éclat blanc des néons agresse tes prunelles d’un bleu perçant, mais tu tiens bon. Ton regard accroche la réalité, analyse, cherche à comprendre. Autour de toi, des écrans clignotent. L’un d’eux affiche une série de données froides et impersonnelles :

📍 Cycle de clonage terminé.
📍 Individu : VEYA – Statut : OPÉRATIONNEL

Veya. Tu ressens ce nom avant même de le comprendre. Comme un murmure oublié qu’on aurait gravé en toi. Mais est-ce vraiment le tien ? Ou juste une étiquette sans âme imposée par le système ?

Tu redresses lentement ton corps trop neuf, encore léger, presque irréel. Ta chevelure blanche en bataille glisse sur tes épaules, effleure ta peau pâle. Tes doigts tremblants se posent sur la paroi froide du caisson. Tu existes. Tu respires.

Mais qui es-tu ?

Le reflet dans le miroir de sécurité ne te répond pas. Une silhouette fine, des traits sculptés entre douceur et force, une chevelure sauvage qui cascade en mèches libres et en dreadlocks fines. Ton regard brûle, intense, pourtant indéchiffrable.

Tu ne détournes pas les yeux.

Tu ne fuis pas.

Sur le côté, une blouse de patient t’attend. Blanche, informe, impersonnelle. Tu l’attrapes et l’enfiles d’un geste mécanique. Elle recouvre ton corps mais ne te définit pas. Juste un vêtement de transition. Une seconde peau en attendant d’être toi-même.

Puis tu sors.

L’air extérieur est épais, saturé de pollution et d’indifférence. L’accueil est désert ou presque. Les néons fatigués projettent des ombres sales sur les murs. Ici, personne ne t’attend. Personne ne connaît ton nom.C'est à toi de te faire ta place et de te faire connaître. Reste à savoir quelle seront tes choix.