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EDC de Trïll~63488

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Les orphelins.

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Je n’aime guère ces moments frustrants où mes envies d’écriture sont limitées par mon manque soudain d’imagination. Il est vrai que passer sa vie à se battre pour sa survie et celle de son lieu de vie n’aident pas vraiment à la rêverie. Pourtant, c’est grâce à mes fictions extravagantes, ou chimères, dans lesquelles j’ai puisé que je suis resté libre et sur mes deux jambes jusqu’à ce jour. De taille modeste et agile, c’est par la fuite, qu’elle soit physique ou mentale, que je m’en suis toujours sorti avec plus ou moins de facilité. Mais les temps changent, pour tous et toutes.
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Il y a peu j’avais pour habitude de qualifier les habitants du secteur 3 comme étant ceux d’Orion. Du moins, jusqu’à ce qu’une vieille Gnoll tenace me rappelle en bon professeur d'histoire que ce sont les apprivoisés du secteur 1 qui nous avaient affublé de ce grossier nom.
Il semblerait que pour certains êtres vivants, nommé quoi que ce soit leur permette de s’approprier les choses comme faisant partie intégrante de leur cercle personnel. Dans le Coeur de ceux qui marchent droit, la volonté a toujours été d’agrandir le pouvoir de la domination. L’appétit insatiable de l’homme et de ses créations vivantes est un problème qui n’a pour l’instant jamais été résolu.
Manger, avaler, englober, dominer, purifier, coloniser, martyriser, entraver, discipliner, forcer, dompter, manier, enchaîner, administrer, courber, imposer, assujettir, conquérir, dresser, contraindre, tyranniser, vaincre, contenir, régner et j’en passe et des meilleurs. Il me semble après une courte réflexion qu’il existe bien moins de mots pour parler d’amour et de paix.
Triste constat d’une jeune âme en peine, cherchant dans le smog permanent une vision idyllique d’un monde en panique et dont l’espoir se fait famélique.
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Quand je marche seul dans les rues le soir, j’aime distiller dans mes oreilles des musiques obscures dont les instruments aux sonorités graves me font prendre conscience de tout le sérieux que mérite la vie.
Depuis mon éveil, j’ai eu des tas de mères aux noms inspirants autant la peur que la confiance en passant par la douceur. Thalys, Yaël, Iklana, Newt, Mik, Aellô et sûrement d’autres encore à venir.
Est-ce la raison pour laquelle je n’ose me dévêtir devant elles pour offrir ces plaisirs que les gens semblent chercher à n’importe quelle heure du jour et de la nuit ?
Aurai-je peur d’assouvir ce vieux fantasme qu’ont les porteurs de pénis de coucher avec celle qui leur a tendu en premier le sein ?
Dans mes délires de penseur, je meurs de peur de faire la téter fatale, celle qui m’enverra au purgatoire pour avoir sali la chair originelle et mélangé dans les méandres de ma psyché l’amour maternel à la sensualité.
Aurai-je au fond de moi cette envie sous-jacente de domination en apposant sans vraiment être inquiet, mon sceau sur la peau douce de quelques presque génitrices ?
Serai-je moi aussi la faible victime du pouvoir ?
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Je me suis toujours posé tout un tas de questions à m’en faire rompre les neurones.
S’il m'était donné de construire un monument avec toutes mes espérances, un secteur entier ne suffirait pas. Je serai là, minuscule au pied de ma montagne égocentrique aux relents tyranniques. J’en deviendrais par la même occasion Monarque surpuissant, faisant bouger mes mains pour mieux guider les marionnettes sur lesquelles j'aurais toute autorité.
Ils seraient moi et je vivrais pour eux. Sous mes yeux, faibles et sans avenir, je serai la lumière trônant sans discontinue tout en haut de ma pyramide.
J’avalerai leurs espoirs et leurs déceptions pour leur construire et leur imposer des cages dorées. J'écouterai les peurs pour offrir de la haine et les fantasmes pour créer mon propre mythe.
Le temps passant, j’accompagnerai mes fidèles sujets de l’éveil au sommeil. J’en viendrais même à tellement détester leur lâcheté que leur mort viendrait à moi comme une libération. Je serai l’élu, créateur d’un monde terrible où la souffrance passe avant l’espérance.
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Parfois, je préfère calmer mes angoisses par de douces mélopées afin de faire cesser l’agitation avec laquelle je vis depuis être sorti de ma première maison.
Mères, si nous étions dignes de nous tenir à vos pieds, pourriez-vous pardonner à vos fils les abstractions de leur vie.
Si la nature était encore maîtresse des lieux, elle me permettrait tel le nourrisson de m’abreuver à chacune de vos mamelles, je les nommerais alors Espoir et Rêve. J’y puiserais la force pour entretenir mes convictions et j’y apprendrais la compromission afin d’en faire profiter la descendance de notre héritage.
Fondatrices, dans un dernier espoir, j’en viens à vous supplier, souillé et indigne de votre regard, de ramener à la raison vos rejetons. Égarés depuis trop longtemps, leurs esprits ont perdu le chemin du sein maternel. Abreuvez-nous, impuissants que nous sommes de vos importantes leçons. Faites de nos mains des outils dignes d’entreprendre l’édification d’un monde majestueux où vous serez les gardiennes redoutables de nos utopies.
Je me présente devant vous, les yeux brillants et les joues parcourues de rivières ininterrompues et saturées par la désolation.
Médée, Isis, Vénus, Cléopâtre, Hélène, Marie et autres Valkyries, entendez la complainte et les pleurs d’un de vos enfants.

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Fault and Fracture.
19 Mai 2017
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