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" Semper Fidelis. "


Illuminée par des feux plus grands qu'elle, c'était son ombre qui s'étirait. Ballottée par des vents contraire, l'Amour, ce vent chaleureux si puissant, le Devoir, plus frais, mais ô combien rafraîchissant. Le courage, la pitié, la peur...

Le néon Rouge dans une pièce carrée aux tons bruns jetait sa flamme à l'envolée, étiolait le petit néon Bleu, lui qui désirait si ardemment la reconnaissance.

Elle, Blanche, absorbait tout, la couleur, le désir, les soupirs. Sorcière, du bout des griffes elle les attrapait. Déposés un à un dans son chaudron, ils gonflaient son cœur, alimentaient ses veines.
Maléfices ou amulettes, et son regard toujours posé sur la frêle créature qu'elle laissait derrière elle. Un embryon de plumes, visqueux et craintif. Elle l'abhorrait, et lui toujours, de sa voix stridulante, hurlait à la becquée.
" Seigneur, et si mon cœur allait à l'encontre de ces dogmes ? Me pardonnerais-tu de l'aimer autant que toi ?
Plus ?
Donneras-tu la force à mon bras le moment venu ?
Car tu sais que je dois vivre, contre tout ces gens incapables d'aimer. Mais toi... Mais, moi ?
Tu le sais, n'est-ce pas, que je ne le fais pas que pour moi...
... N'est-ce pas ? "

Au milieu d'une forêt de pourpre et de safran, les loups hurlaient leur mal-être au smog environnant. La sorcière l'attendait depuis le début.
" Je te connais bien, tu sais. "
Elle détestait les masques, tous ces papiers dont l'on recouvre ses murs pour paraître présentable. Présenter ses respects à des pots de fleurs synthétiques, paraître aimable. Et sans qu'aucune pousse n'égraine, semer ses rêves dans un champs de pissenlit.
Et cette sorcière et son sourire intarissable, promenait son chien dans le dédale libidineux et putride d'une ville sordide aux parfums de stupres alléchés.
" Moi je l'ai vu ce sourire sur ta bouche, je l'ai gravé sur mes lèvres, dans mon chaudron tes soupirs je les capte, je leur susurre des mots doux, je les chéris pour qu'ils deviennent un cri. Moi la vie, je te la donnerais, laisse moi ton cœur tout fragmenté, et prend le mien tout gorgé d'espoir, parce que ce serait trop triste d'aimer sans être heureuse... Trop triste d'aimer sans vivre, n'est-ce pas ? N'est-ce pas..? "

Au cou du mastard la longe ne rassurait guère, ses mots entre ses dents, entrecoupés, aussi effilés que des échardes cisaillaient la pensée des plus téméraires. Sans cesser de saliver, le monstre prenait contenance, et la témérité terrifiait.
" Et toi mon azur, ton courage, ta révolte, t'honorent, à crier à tue-tête " Je suis là ", t'érailleras-tu la voix quand pour un nouvel horizon, j'abandonnerais ta maison ? "

Les loups dansent autour de la luciole. C'est elle la lumière. Comme deux parents, les figures du Gourmand et de la Sorcière observent la Nymphe avancer dans la tempête. Le choix est fait. Quand le masque ingénue tombe, le sang coule. Le processus importe peu maintenant. Une danse macabre, le brandon s'illumine, une course à la vie, les ombres s'étendront plus loin, et devant Lui, pour le pire ou le meilleur, les erreurs décideront de son envol ou de sa chute.


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Ses pensées sont volontairement anarchiques. Un bien court texte pour retranscrire un présent houleux, il m'en convient. Soyez curieux des couleurs qui cachent chacune une musique. Comprendra qui pourra.
Image c Maciej Kuciara.

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[HRP] Casquette Noire.
16 Octobre 2017
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