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À Nos Premiers Baisers

" C'est maintenant. " Lui dis-je.

Nous observâmes alors toute deux l'étrange spectacle d'un phare enragé. Ce cercle rouge n'aurait eut rien d'inhabituel s'il était resté comme il l'était; Bêtement rond à balancer sa lumière vermeille sur le coin de rue fétiche.
Pourtant, réglé comme du papier à musique, chaque soir il tirait sa révérence de la plus jolie manière. Le store se baissait lentement, et pour quinze minutes on aurait juré de le voir se travestir d'orange et d'or, de pourpre et de safran. Sa lumière nouvellement striée paraît la rue et le bitume d'une constellation d'un rose sans prétention, et de nous, toute deux émerveillées comme deux enfants observions ce spectacle d'un seul feu ardent comme l'on pouvait regarder la constellation d'un diamant.

Alors que la lumière décante, que le store éteint ce moment éphémère de douce éternité, nous nous taisons.
Je repose tranquillement ma tête sur son épaule, espérant intérieurement que ce moment ne passera jamais.

Alors, la lumière s'éteignant nous redevenons deux âmes sans couleurs, deux apitoyées assises sur le noir bitume, deux rocs basculés dans la foule vivace et rigide, ce monstre gourmand qui avale et dévale les rues sans discontinuer. Revenant à nos origines, notre trottoir, territoire déluré et mystique tantôt chaleureux, parfois chatoyant, lit de sordides et de beautés, canapé de luxure et de sang.
" Je t'Aime." Ç'aurait dut être le mot qui ravive cette couleur mais au bras la seule qui tombait c'était la seringue de la mort, celle qui aime colorer les veines de couleurs vide de sens.

Nous étions des termites. Mais pour la première fois notre horizon ne se colorait pas de rouge ou de violet, de rose pointue ou de bleu criard.

C'était de nos premières sorties amoureuses où les contes essaient de capter au travers des mots, les épiphanies, les gonflements du cœur sous la grâce féline, la chaleur épousée de nos peaux blanches. On se voyait au travers d'un nouveau voile qui n'était pas l'ombre de nos draps. Ta beauté se lisait dans les yeux éclatants d'améthystes, ces contrées où je me suis perdue maintes fois, où je découvre encore les myriades incessantes de planètes inconnues, dans ces planètes la vie barbare et fugace, la vie sincère et flétrie, la vie lointaine des civilisations qui nous regardent et nous jugent indécemment. Combien devait-il y avoir de baisers pour que l'on s'ennuie l'une de l'autre. Combien de promesses éternelles pour que l'une de nous abandonne sa moitié à sa triste solitude. Pas une encore. Et nos bouches muettes étaient le charme de l'autre. Nos discours si purs aux voix envolées. Il n'y avait rien à dire. Seulement regarder dans le blanc lactescent de nos peaux le reflet des mêmes étoiles, s'embrasant les unes et les autres comme le paradoxe des miroirs qui rend à la lumière le cristal et teinte la réalité d'une union de couleurs. Nous étions la pluie gracieuse l'une de l'autre, le chatoiement d'un paradis qui se donnait sans escompter de retour. Nous étions belles, tu étais magnifique.
C'était bien "Je t'Aime" le point d'orgue. Celui qui nous entraîne encore dans nos lumières. Mon fanion de aime.

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[RP] Bruine
20 Avril 2020
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